A y regarder de près, les principales collectivités locales du département (Ville, Agglo, Intercommunalités, Conseil Général) ont laissé dériver les dépenses de fonctionnement. Sur les 5 dernières années, ces dernières ont explosé de 18% ! Les frais de personnel ont explosé de 21%, les charges courantes et celles liées à l’emprunt, également. En clair, nos collectivités vivent sur un « grand pied » et grossissent à vue d’oeil, là où les dernières réformes promettaient pourtant des économies dans tous les sens …
Dans le même temps, la part consacrée par les collectivités à l’investissement n’a cessé de diminuer: en 5 ans, elles ont baissé de 18 % ! Cet argent qui diminue d’année en année est celui qui fait le plus défaut à notre économie locale: comme pour une entreprise, si l’investissement cesse et que les charges courantes augmentent, on détruit plus de richesse que l’on en produit.
L’autre fléau qui menace notre économie locale, c’est l’absence de culture économique de nos élus. Certains se sont arrêtés au vieux slogan : « Quand le bâtiment va, tout va ! ».
Et c’est ainsi que chacun y est allé de son investissement dans la pierre et les grandes constructions : Théâtre de l’Archipel, Rond Point Cadran Solaire, Technopole à moitié vide car non reliée au haut-débit , bureaux spacieux pour l’Agglo et les communautés de communes … Bref, beaucoup d’argent a été dépensé mais sans aucune création d’emplois, aucune inversion de la courbe du chômage … C’est dire si ces projet ont eu un effet bénéfique sur notre économie.
Notre proposition est fixer une priorité « 5 ans pour les entreprises » qui fixera à 30% des investissements départementaux la part consacrée aux investissements directs dans l’économie. Le reste sera consacrée, comme c’est le cas aujourd’hui à 100%, aux projets d’équipement du département.
Par ailleurs, notre proposition consiste à ne plus lancer de « grands projets » sans avoir présenté une étude d’impact économique sérieuse et indiscutable: en matière de création ou de maintien d’emploi, de retombées économiques directes à moyen et long terme et, plus important, de retour sur investissement. Cela peut sembler une évidence, mais ce n’est pas ainsi que fonctionne notre département.
1) De la culture économique au conseil général !
Changer pour de bon, ça signifie qu’il faut amener au conseil départemental des élus en prise directe avec l’entreprise, l’agriculture, le commerce, le tourisme … l’économie quoi ! Des hommes et des femmes qui, à petit, moyen ou grand niveau savent ce que signifie « créer de la valeur », créer de l’emploi, transformer une idée en réalité et générer de la croissance. Comprendre le processus de création de valeur économique est essentiel pour bien calibrer les actions à mener, identifier les vrais besoins, raboter si nécessaire les coûts pour optimiser les résultats … bref, tout ce que font, entrepreneurs, artisans, agriculteurs et commerçants pour faire (sur)vivre et se développer leurs entreprises.
C’est ce que nous prônons à L’Olivier en présentant des candidats majoritairement issus de l’économie et/ou ayant une expérience de gestion publique ou privée: nous ne prétendons pas être des prix Nobel d’économie, mais nous pratiquons une économie réelle (petite ou grande) chaque jour. Et elle nous autorise plus à parler d’économie que d’élus qui n’ont jamais tenu une activité économique de leur vie (70% des élus du département quand même …).
2) La priorité aux entreprises et aux investissements privés
Qui mieux qu’un chef d’entreprise, un commerçant, un agriculteur sait créer de l’emploi ? A commencer par le sien ? Notre département compte de nombreux entrepreneurs, dans tous les domaines, mais il leur est souvent difficile de se développer en obtenant le soutien des banques et/ou des collectivités : jungle des « aides », multiplicité des interlocuteurs, empilement des structures … chacun a tôt fait d’abandonner et de passer à autre chose ou de renoncer à son projet.
Notre proposition consiste à simplifier les systèmes d’aides départementales. Une aide, cela ne veut pas dire systématiquement une subvention. D’ailleurs, nos entrepreneurs locaux ne sont pas des chasseurs de primes. L’aide qu’ils recherchent ? Des avances de fonds, des avances remboursables, des fonds propres ou quasi fonds propres … pour développer leur activité, franchir un cap, saisir une opportunité.
Pour cela, le conseil général et ses partenaires devront savoir travailler sur le tempo de l’entreprise : décision de principe sous 48 heures, instruction rapide et approfondie des dossiers par des comités composés de professionnels de l’économie …
3) Mobiliser l’épargne locale au profit de la croissance locale
Si notre département est l’un des plus en difficultés de France, il est aussi un de ceux qui mobilisent une forte épargne. Cet argent dort dans les banques et n’est pas réinvesti dans le tissu local. Les banques, en raison de normes prudentielles de plus en plus drastiques, justifient ainsi leur non participation courante aux financements des projets des entreprises (qu’elles soient artisanales, de services, agricoles, touristiques ou industrielles).
Or, pour se développer et gagner en taille, les entreprises ont besoin de financer leur croissance.
Notre projet est de mobiliser des fonds propres locaux pour les injecter dans des fonds d’investissement de proximité : non seulement, leurs souscripteurs participeront directement à l’économie locale tout en bénéficiant d’avantages fiscaux (ce qui permet de mieux mobiliser l’épargne locale via le processus des Fonds d’Investissements de Proximité), mais les créateurs d’entreprise verront leurs projets aboutir encore plus rapidement grâce à des systèmes de financement plus innovants (obligations, prise de participation minoritaire et temporaire, etc …) et plus importants (200.000 € par dossier au minimum). Pour cela, le conseil départemental apportera une partie des fonds aux côtés des banques locales. Pour éviter toute confusion et garantir une totale transparence, les comités de sélection ne seront pas gérés par les élus départementaux (qui ne seront que censeurs) mais par des chefs d’entreprise et des experts du monde de l’économie.
4) Créer des « clusters » de la nouvelle économie catalane
Pendant des années, les seuls projets économiques ont tourné autour de la création de zones économiques qui se souvent résumé à des « opérations-tiroir » (je déplace cette entreprise de ce quartier à tel autre) sans création nette ni d’activité, ni d’emplois.
La création de valeur économique nouvelle suppose de créer des conditions nouvelles pour des secteurs nouveaux :
- les « nouvelles » technologies : depuis 2 ans, nous proposons que le Centre del Mon soit transformé en hôtel pour entreprises numériques : à 80mn de Barcelone en TGV où l’immobilier d’entreprise est très élevé, nous avons là une opportunité sans précédent de donner vie à cet immeuble et au quartier. Faut-il rappeler que l’Etat français a débloqué 800 M€ de crédits pour financer de tels projets ? Et que Perpignan, malgré nos propositions, n’a pas daigné porter sa candidature ?
- l’agriculture et l’agroalimentaire : jamais comme aujourd’hui, la question d’une alimentation saine (et qui soigne, dans certains cas) n’a été aussi prégnante. Pourtant, là où nous étions le jardin de la France, nous sommes en train de devenir « la plus grande friche agricole française ». Et pour cause ! Aucun investissement massif et continu n’a accompagné le monde agricole ces 20 dernières années. Au conseil général, seulement 2,7 M€ sur 626 M€ de budgets sont consacrés à l’agriculture … Notre projet est de financer une filière de transformation agricole et agroalimentaire : transformer notre production sur place, c’est capter l’essentiel de la valeur ajoutée dans le département. Pour cela, nous financerons les projets que nous ont présentés des opérateurs innovants de notre département : surgélation des produits locaux pour optimiser l’écoulement et les cours des marchandises et investir le marché du surgelé, diversification vers les produits agricoles à haute valeur nutritionnelle, transformation laitière en Cerdagne-Capcir, diversification de certaines parcelles vers les plantes médicinales …
- le tourisme de terroir: c’est le tourisme qui connaîtra pour de longues années encore une des plus fortes croissances dans le Monde. Le tourisme de terroir, c’est un tourisme qui correspond en tous points à celui que nous aurions toujours du développer: découverte de nos vignobles, de nos métiers de bouche, de notre patrimoine historique (Tautavel, les chapelles romanes ou baroques, les citadelles) et géographique (de la montagne à la mer), hébergement dans les zones retirées en chambres d’hôtes ou de l’hôtellerie haut de gamme (ex: Riberach à Belesta, Auberge du Moulin (étoilé) à Montner …). Tous ces créateurs ne doivent plus mettre 5 ans pour faire aboutir un projet …
Nous dédierons une équipe (réduite mais ultra qualifiée) sur le montage financier de projets ciblés ou à thème. Le conseil dpartemental sera fer de lance dans la récupération des financements européens (aujourd’hui, nous sommes le 5ème département de la région en la matière, faute de projets …)
5) Maximiser la récupération des fonds européens
Notre département est dernier de la classe en la matière: absence de projets propres, absence de soutien aux projets des opérateurs privés … en tout état de cause, nous allons prioriser nos recherches de fonds sur les actions à caractère économique. Un exemple ? Implanter une chambre d’hôte ou un hôtel de charme dans nos vallées coûte entre 500.000 et 1 M€ sur lesquels il est possible de mobiliser entre 300.000 et 500.000 €. Pourtant, rien n’est proposé en ce sens : faute de priorité fixée par nos élus et d’équipe dédiée et disponible pour tous les porteurs de projets.
L’économie ne se décrète pas. Elle ne s’administre pas non plus. Elle ne se conçoit pas par des élus qui ne comprennent aucun de ses mécanismes. L’économie catalane, pour redémarrer, doit s’appuyer sur ses entrepreneurs (de toutes tailles, de tous domaines). La création de valeur qui précède la création d’emplois est un processus qui peut rapidement devenir complexe en raison des difficultés actuelles à mobiliser une partie des financements. C’est le point central sur lequel nous entendons agir.
L’accompagnement économique ne doit pas être confiée à une fonction publique qui est trop éloignée de la culture économique: le conseil général doit confier cette mission à des acteurs de l’économie, dans la transparence, selon des critères de choix connus de tous, et sur la base d’objectifs et de principes financiers parfaitement déterminés. C’est ainsi que – en ayant fixé des secteurs prioritaires – les petites rivières feront de grands fleuves.