Pas de soucis du côté de la météo, c'est du camping qu'il s'agit, le camping "Soleil de la Méditerranée" mais cette fois on ne va pas reparler de la vente d'Al Fourty. Il s'agit aujourd'hui des difficultés judiciaires que causent à l'exploitant du camping Soleil de la Méditerranée certains locataires mécontents, ceux que la journaliste du Monde qualifiait de "têtes félées" en reprenant les termes de M. Ambroise: revoir notre article du 23 juin 2014 http://www.pugnace.fr/article-les-tetes-felees-de-saint-cyprien-suite-123977549.html
Bien sûr c'est la conséquence de la vente d'Al Fourty et du changement d'exploitation : les "têtes félées" n'ont pas accepté les conditions draconniennes fixées par le nouvel exploitant. Il s'en suivit bien des incidents, des chamailleries, des procédures jusqu'à ce que, usant de la manière forte, le propriétaire du camping sorte les mobil homes de ces locataires récalcitrants et les stocke sur le parking, les rendant ainsi inutilisables. Procès et reprocès jusqu'à ce que le 24 avril 2014 la Cour d'appel de Montpellier juge que la "société camping soleil de la Méditerranée" s'est rendue coupable d'une voie de fait constitutive d'un trouble manifestement illicite. La Cour a donc ordonné la réintégration des mobil-homes qui avaient été expulsés et leur réintégration sur leurs emplacements d'origine ... c'est le problème d'aujourd'hui.
Après tergiversation et atermoiement, le camping a finalement réintégré les mobil-homes mais pas sur leurs emplacements d'origine ce qui bien entendu ne convient pas aux têtes félées, félées mais tenaces. Les locataires toujours récalcitrants ont de nouveau saisi la justice pour obtenir le paiement des astreintes ordonnées par la cour d'appel et l'exécution de son jugement. Le tribunal de Perpignan (le juge de l'exécution) en a été saisi le 27 avril 2015.
Et c'est là que l'affaire devient intéressante : M. Ambroise a fait valoir qu'il ne pouvait pas replacer ses anciens locataires sur leurs parcelles initiales parce que elles avaient été ré-occupées entre-temps, ce qui se comprend, mais (ce qui se comprend mois bien) qu'elles occupées par "des chalets indémontables" ... dont voici un modèle
Or, souvenons-nous: le maire a expliqué qu'il avait éliminé l'autre offre d'achat qui proposait 12 millions d'euros (contre 9,5 pour M. Ambroise), à la demande du préfet (ce qui est faux car il n'a jamais pu fournir le début du commencement d'une preuve) et cela parce que le service de prévention des risques s'opposait à l'édification d'habitations légères de loisirs susceptibles d'augmenter la vulnérabilité en zone inondable. Les habitations légères de loisirs proposées par le concurrent de M. Ambroise étaient équipées de flotteurs qui les mettaient hors d'eau naturellement et donc ne faisaient pas obstacle à l'écoulement des flots. Mais elles ont été exclues au bénéfice des mobil-homes de M. Ambroise, comprenne qui pourra.
Nous sommes aujourd'hui au comble de la farce : M. Ambroise remplace par des chalets fixes et indémontables les mobil-homes autorisés qui, comme leur nom l'indique, répondent à l'exigence de mobilité imposée par la sécurité car ils peuvent être retirés de leur parcelle par l'un des quatre côtés et déplacés par simple traction.
Les chalets indémontables sont ces structures qui augmentent la vulnérabilité de la zone inondable et qui ont été exclues en 2010.
M. Ambroise fait
deux coups: il expulse les propriétaires de mobil-homes récalcitrants et il transforme son parc. Voie de fait contre les clients et infraction aux règles de sécurité fondamentales.
En principe le maire est responsable de la sécurité mais il ne devait pas savoir ... maintenant il le sait.
Nul doute qu'en apprenant cela le directeur des territoires risque d'être quelque peu agacé par ce pied de nez fait à son
Bien sûr le conflit judiciaire se règlera d'une façon ou d'une autre, par des indemnités ou des arrangements, et c'est tant mieux. Il n'en reste pas moins que le camping se construit de chalets, au mépris des règles, de ce qui était convenu et au mépris des exigences de sécurité ... alors que si on a bien compris on va faire abattre des murs de cloture qui ici ou là freinerait l'écoulement des eaux.
On avait tort de penser que Saint-Cyprien est une zone de non-droit, c'est une commune juridiquement bi, normée d'un côté, anormale de l'autre.