Ces 700 000 euros que l'Etat, c'est-à-dire le contribuable national, c'est-à-dire chacun de nous, ne reversera pas au budget de Saint-Cyprien, quelle aubaine! C'est une chance à saisir que cette contrainte qui impose de remettre en question les pratiques budgétaires : la nécessité peut être bonne conseillère si, passé le temps des lamentations, elle remet les décideurs face à leurs responsabilités et les incite à la sagesse budgétaire.
On sait déjà qu'une meilleure gestion du patrimoine aurait permis de retrouver rapidement et largement les euros manquants:
- soit en vendant quand on n'est pas capable de valoriser le lotissement des "mimosas", http://www.pugnace.fr/2016/02/misere-a-saint-cyprien-est-elle-financiere-ou-gestionnaire.html
- soit au contraire en ne vendant pas le camping Al Fourty et en adoptant une gestion dynamique http://www.pugnace.fr/2016/02/misere-financiere-ou-gestionnaire.html
Voici aujourd'hui un exercice de mikado financier qui sans en ébranler l'équilibre :
est expliquée sous le tableau.
Dépense ou recette à retoucher | EUROS retrouvés |
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4 - économies de fonctionnement |
100 000 |
5 - modération des plaisirs |
75 000 |
6 - gymnase fantôme |
58 350 |
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8 - investissement non rentable |
90 000 |
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10 - indemnité de la comptable |
3 000 |
712 550 |
1°/ Les indemnités versées aux élus: le montant annuel dépensé de 200 000 euros résulte de la majoration de 40% que le conseil municipal a été "invité" à accorder aux maires et adjoints au motif que la commune est station de tourisme et qu'elle était chef lieu de canton (!). La moindre des choses est, en ces temps difficiles pour tous, d'abandonner cette majoration de 40 % et de revenir au taux d'indemnité de droit commun. Le budget récupèrerait ainsi 65 000 euros.
2°/ La protection fonctionnelle accordée au maire pour les 5 procès qu'il a engagés à la légère et perdus au pénal: 2 à Paris (1 contre Fr3 et autres et 1 contre les blogs locaux) et 3 à Perpignan (contre Jean Jouandet) soit au moins 30 000 euros que le maire devrait avoir l'élégance morale de rembourser à la commune.
3°/ Les cadeaux dépourvus d'intérêt communal. Citons en 3 permettant d'économiser 51 200 euros : a semaine de séjour (au Bosc) offerte aux concurrents de la semaine du judoka (25 200 euros) et
4°/ Des économies sur le budget des dépenses générales qui a grossi de 24 % entre 2010 et 2015. Le total des charges générales et des personnels est passé de 12 millions 366 à 15 millions 361. Un coup de rabot de 100 000 euros sur les frais de personnels (soit à peine 1 % sur un poste qui grossi de 25 % en 5 ans) est fort modeste : il pourrait porter aisément sur les substantielles indemnités votées aux administrateurs territoriaux et sur le bonus indument attribué au titre de la classe exceptionnelle.
5°/ La modération des plaisirs. Les crédits de fêtes et cérémonies et ceux de réception atteignent un niveau "confortable" de 266 000 euros par an, soit plus de 22 000 euros par mois: un rabais de 10 % est raisonnable. En révisant également les dépenses estivales (spectacles et feux d'artifice par exemple) ces dépenses d'agrément pourraient restituer 75 000 euros sans attrister en profondeur la population locale.
6°/ Une recette facile à récupérer sur le port de 200 000 euros. Le port a fait en 2014 un excédent de 513 199 euros dont le conseil municipal lui a accordé le report intégral. Or cette somme reprenait le montant de 200 000 euros provenant du report de 2013 lequel s'était donc révélé inutile en 2014 et devait sans problème être rapatrié sur le budget communal.
7°/ Une inscription aberrante pour le gymnase de 58 350 euros. Le gymnase fantôme dont même les panneaux prometteurs ont disparu de l'horizon a déjà coûté 276 630 euros ... sans doute des études, des sondages, des rèveries. Le budget 2015 a inscrit ces 58 350 supplémentaires qui ne feront pas avancer le projet puisque selon le maire c'est la réduction de la dotation d'Etat (700 000 euros) qui empêche de construire le gymnase de plus de 4 millions : comprenne qui pourra.
8°/ Un achat immobilier aberrant : la préemption de la librairie Feuillard à 40 000 euros.
9°/ Un investissement contestable et peu rentable : la vidéo-protection d'un coût de 90 000 euros
10°/ la révision de la prime à la comptable qui n'a même pas su signaler à l'adjoint aux finances deux erreurs graves dans le décompte du déficit budgétaire de 2014 = - 3 000 euros
Sauf erreur, l'exercice de mikado budgétaire a dégagé un excédent de plus de 12 000 euros par rapport à la baisse des dotations de l'Etat. Ce bonus pourraît être utilement affecté à la location (et à l'équipement) d'une salle convenable réservée aux groupes minoritaires qui en ont fait la demande et qui attendent toujours que satisfaction soit apportée à leur légitime demande.