Le magazine d'information (sic) municipal a opté pour une nouvelle formule et sa mise en page autant que son contenu tendent à donner
aux sujets traités, par nature austères voire consternants. C'est ainsi que si la page réservée aux propos des groupes minoritaires a été rendue plus rébarbative que jamais - elle ne mérite pas mieux évidemment ! - le numéro a été agrémenté par une grille de mots croisés pour titiller l'intellect de notre population de retraités et par une recette de cuisine qui enrichira le savoir-faire de nos bonnes électrices.
Deux rubriques font encore défaut dans ce numéro, celle du sourire et celle de la philosophie. Pugnace ne peut résister au plaisir de combler cette lacune par deux contributions gratuites.
- Pour la pemière, volet ludique de notre supplément au magazine, voici une petite histoire qui, sans aucun rapport évidemment avec l'actualité et la population locales, est un clin d'oeil à l'ami qui a préféré déserter Saint-Cyprien.
> AVOCAT : Docteur, avant de procéder à l'autopsie, avez-vous vérifié le pouls?
> TÉMOIN : Non.
> AVOCAT : Avez-vous vérifié la pression sanguine?
> TÉMOIN : Non.
> AVOCAT : Avez-vous vérifié la respiration?
> TÉMOIN : Non.
> AVOCAT : Alors, il est possible que le patient soit vivant lorsque vous avez commencé l'autopsie?
> TÉMOIN : Non.
> AVOCAT : Comment pouvez-vous en être si sûr, Docteur?
> TÉMOIN : Parce que son cerveau était dans un bocal sur mon bureau.
> AVOCAT : Je vois. Mais, est-ce que le patient ne pouvait pas être quand même encore en vie?
> TÉMOIN : Oui, c'est possible qu'il soit en vie et fasse le métier d'avocat.
C'est la version carabine, en forme de dérision, de la sagesse quasi- africaine "
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- Voici maintenant la version managériale du bocal présenté par un vieux professeur de l'Ecole nationale d'administration publique (ENAP) appelé à donner une leçon sur la planification du temps et des ressources à un groupe de dirigeants de grosses entreprises publiques et privées. Le prof n'avait qu'une heure pour passer sa matière et opta donc pour une démonstration pratique.
De dessous sa table, il sortit d'abord un gros bocal qu'il posa sur la table, puis quelques cailloux gros comme des balles de golf qu'il plaça un à un dans le bocal. Lorsque il lui fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il interrogea ses auditeurs :
- Le bocal est-il plein ?
Tous répondirent : Oui.
Il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de graviers qu'il versa sur les gros cailloux entre lesquels ils s'infiltrèrent jusqu'au fond du bocal
Le prof redemanda : "Est-ce que le bocal est plein ?"
Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège. L'un d'eux répondit : Probablement pas !
- Bien ! répondit le prof. qui se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un sac de sable qu'il versa encore dans le bocal et le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier.
Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce bocal est plein ?"
Cette fois, sans hésiter et en choeur, les auditeurs répondirent : Non !
Bien ! répondit le prof. Il prit alors deux canettes de bière dans sa sacoche et en remplit le bocal à ras bord; la mousse débordait sur la table le dispensant de poser la question rituelle.
Alors le prof demanda : "que démontre cette expérience ?"
Naïf et audacieux un auditeur répondit : "que même si on croit que notre agenda est rempli, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".
- Non répondit le sage du bocal. La leçon de l'expérience est celle-ci : si on ne met pas les gros cailloux en premier mais si on verse d'abord les graviers, les cailloux resteront sur la table et il faudra remplir le bocal de bière, on gaspillera beaucoup de liquide pour faire de la mousse et finalement les cailloux importants resteront sur la table.
Et d'insister pour conclure en finissant sa dernière canette : " l'important n'est pas le bocal ni la mousse qui déborde, mais les gros cailloux de votre entreprise, de votre collectivité."