Ce ne sont pas seulement des mots de colère.

Ce sont des mots de honte collective face au spectacle grotesque, indigne pour les hommes et calamiteux pour les institutions, donné hier soir lors du prétendu débat sur les orientations budgétaires par le maire et par sa troupe.

Trahison et désertion ne sont pas des mots excessifs pour traduire les propos et la conduite indignes de cet élu qui déverse en "son" conseil municipal un flot d'inexactitudes, d'accusations et d'autosatisfaction, pour imposer une hausse d'impôts de 7 % et qui quelques minutes plus tard fuie le débat car, conscient de son incapacité à justifier ses propos et sa décision, ou simplement apeuré, il quitte la salle et laisse la présidence à ... l'adjoint chargé de la sécurité (sic), bien incapable d'apporter le moindre début de réponse aux questions financières et la moindre justification à la débandade municipale.

Oui! T. Del Poso a, hier soir, outrageusement trahi.

• il a trahi la vérité en donnant une version falsifiée des données budgétaires de la commune et en rejetant la charge des difficultés, qu'il n'assume pas, sur les autres ... son prédécesseur, le gouvernement, la hausse de la TVA et de l'électricité, les charançons des palmiers et un contribuable anonyme qui grèverait le budget de procès coûteux et nuisibles. Il a simplement oublié de citer Daesch.

• Il a trahi sa parole (mais bof!) et ses électeurs à qui au printemps électoral de 2014 il avait promis de ne pas augmenter les impôts : sa profession de foi et son dépliant de propagande en font l'engagement premier.

• Il a trahi l'intelligence (mais re- bof!) en faisant voter le même jour un projet de tribunes et de vestiaires sur un terrain d'évolution sportive tout à fait secondaire ... et ce pour un montant équivalent à la surcharge fiscale imposée à ses administrés.

• Il a trahi son mandat  en fuyant devant ses responsabilités, en méprisant par sa désertion les élus venus "débattre" et le public venu "comprendre"

• Il a trahi son parti (dit "les républicains") qui reproche à la présidente du conseil départemental (dont il est) de ne pas avoir réduit son train de vie et d'augmenter les impôts de 3%. Lui, Del Poso, conseiller départemental stigmatise les + 3% du département, mais maire de Saint-Cyprien décide cyniquement de majorer les  impôts de 7% et de maintenir les indemnités des élus à un taux majoré de 40% par rapport au taux de base! Cliquez ci-après http://www.claudetteguiraud.blogspot.fr/

Cette fuite honteuse, piteuse et honteuse, ponctue la décadence morale du petit monarque local qui, perdant toute contenance, se réfugie à l'étage pour ne pas affronter la vérité qui l'ébranle. Ironie de l'histoire pour celui qui avait promis en son premier mandat de réunir des "Etats généraux" et à qui on avait rappelé la fin piteuse et dramatique qui sanctionna les grands Etats généraux convoqués en 1789 pour traiter des problèmes financiers et fiscaux de la France: c'est  la fuite à Varennes qui jalonna la marche fatale d'un roi déguisé en M. Durand et qui préfaça l'avènement de la République. Caricature cyprianaise qui retourne l'histoire, la fuite indécente du maire face aux difficultés financières et à l'opposition politique est un pas de plus, un grand pas, un pas symbolique vers la déchéance de la République, 

Jean Jouandet