Voici l'intervention faite lors du Conseil municipal du 29 mars 2016 par Jean-Claude MONTES à l'adresse du maire qui s'obstinait à faire voter les taux d'imposition majorés de 7 % avant de discuter du contenu même du budget, de ses dépenses et de ses recettes.
"Je me doutais bien M. le Maire que vous ne seriez pas conciliant… comme d’habitude. Je souhaite donc faire dès à présent une déclaration sur ces taux d’imposition et le budget. J’ai écrit mon intervention pour gagner du temps et pour éviter le dérapage des mots. Ma déclaration se veut donc policée; n’en déduisez pas pour autant qu’elle sera douce à entendre.
- Vous en êtes, M. le Maire, à votre 7ème budget. Un budget qui consacre à l’évidence et comme prévu votre échec de gestionnaire, moins à cause du recours à l’emprunt, amorcé déjà en 2015, qu’à cause de cette augmentation massive des impôts locaux, déjà eux-mêmes massivement lourds, augmentation sur laquelle vous seriez bien inspiré de revenir! Un budget qui témoigne d’un entêtement certain puisque vous vous obstinez à faire des « choix subjectifs » et à poursuivre des politiques de fonctionnement qui, depuis 2009, ne sont pas à la hauteur des besoins. Nous en sommes là par votre constance à vouloir ignorer nos alertes et à décider en l’absence de commissions, en l’absence de débat, en l’absence de véritables conseillers, municipaux ou autres. Nous en sommes là parce que vous décidez seul, en homme politique construisant sa carrière, et non en gestionnaire soucieux de ses administrés. En effet,
- Malgré nos très nombreux avertissements vous n’avez pas pris, dès 2009 ni depuis lors, les mesures d’économies et de bonne gestion qui s’imposaient. Vous aviez pourtant tout en mains : vous connaissiez notamment le tableau des annuités de remboursement et d’évolution de la dette avant même votre arrivée à la tête de la mairie puisque cet échéancier, qui s’étire jusqu’en 2038 vous a été remis au CM du 17 mars 2009 par M.Fontvielle, alors maire de la commune. Ce tableau prévoyait par le simple jeu des remboursements d’annuités un restant dû de 33 969 000 euros en 2016. Après 7 ans, ce tableau est toujours d’actualité mais le restant dû s’est aggravé : votre DOB et votre budget indiquent pour 2016 une dette globale de 35 318 000 euros soit 1 million 260 000 euros en plus de ce qui était mécaniquement et donc objectivement prévu par vos prédécesseurs! Qu’avez-vous donc fait depuis 7 ans ?
La transparence dont vous vous réclamez toujours, y compris dans votre dernier ST Cyp info, ne serait-elle qu’un leurre ? Par simple honnêteté intellectuelle, vous devriez au moins stopper vos communications triomphalistes sur votre participation à la baisse de la dette.
Au cours de ces 7 ans, vous vous êtes simplement servi des biens de la commune, délestant son patrimoine de millions et de millions d’euros pour maintenir un train de vie que vous-même dénoncez à présent comme étant impossible à maintenir. C’est exactement ce que nous vous disons depuis 7 ans ! Que ne l’avez-vous dit plus tôt, avec nous ?
En attendant, les habitants remboursent tandis que vous appauvrissez Saint-Cyprien! Nous avons perdu beaucoup de temps ! Bien sûr, des communications politiciennes, bien orchestrées et trompeuses sur vos résultats ont trouvé un écho favorable dans vos différents rendez-vous électoraux. Vous voilà donc à présent, bien installé avec de nombreux mandats, et vous pouvez dorénavant adopter la posture tourmentée du responsable … que vous n’avez pas été. Vous avez moissonné des lauriers avec le pacte de stabilité fiscale rendu possible encore une fois par les ventes de patrimoine; mais vous voilà à présent revenu au pied du mur avec un discours catastrophiste sur une situation que vous imputez encore à votre prédécesseur. Vous y ajoutez il est vrai les intempéries, la crise internationale, le charançon du palmier et le désengagement de l’Etat prévu depuis des années et tapageusement exploité, et autres dénonciations sous forme de règlements de compte dont personne ne peut penser qu’elles vous dédouanent de vos imprévisions ou de vos manquements.
Vous pratiquez ainsi M. le Maire, le double langage du politicien classique. Celui dont les media nous disent qu’il est devenu insupportable aux citoyens au point de leur faire choisir les votes extrêmes ou la canne à pêche le jour des scrutins.
Ex chevalier blanc, vos choix et comportements ont terni votre tunique ; Charlie de circonstance et catholique d’opportunité, vous aimeriez passer à présent pour un vertueux d’obligation.
Vous saviez que nous avions raison d’alerter mais vous avez sciemment joué un jeu personnel et contre toute réalité entretenu le mythe de l’excellente gestion (ce sont vos propres mots). Vous avez mis 7 ans de votre propre aveu pour faire passer St-Cyprien d’un état de liquidation à sa mise sous contrôle judiciaire. Piètre résultat ! Arrivé à vos fins politiques en ce milieu de 2ème mandat, vous êtes brusquement passé du discours triomphaliste au discours alarmiste, réservant sans doute votre optimisme pour les prochaines échéances électorales.
En attendant, les habitants remboursent et Saint-Cyprien s’appauvrit! Votre bilan ? Des mauvaises ventes de patrimoine, la poursuite de quelques projets initiés par les équipes « sorties », beaucoup d’annonces et d’affichages, mais aucune réalisation majeure…à l’exception bien sûr du boulodrome et du kiosque parisien ( !); en clair, le bilan est positif pour vous qui émergez comme notable, mais la ville a perdu 7 ans et la population est fracturée et désenchantée.
Pour terminer, il me reste à pointer l’inertie de votre majorité.
Dans votre déclaration à la presse du 22 janvier 2009, vous jugiez sans aménité vos collègues de la majorité d’alors. Le conseiller municipal Thierry Del Poso disait d’eux (je vous cite) : « Ce sont une bande de moutons qui décident de voter n’importe quoi. Ils ont perdu leur berger aujourd’hui et ils sont prêts à n’importe quoi pour garder leurs indemnités et garder leurs petits privilèges ». M. Del Poso, je vais respecter vos droits d’auteur et je ne reprendrai pas à mon compte vos propos d’alors pour les appliquer à la majorité d’aujourd’hui. D’autant que je connais quelques uns de ceux qui vous entourent et que je sais leurs embarras.
Que chacun d’eux cependant mesure bien l’impact de son manque de courage d’aujourd’hui, sur l’image que l’avenir s’en fera demain. Thierry Del Poso avait raison lorsqu’il disait, je le cite : « Il n’y a aucune légitimité de la part du pouvoir en place qui refuse d’entendre non pas la voix des urnes mais la voix de la rue…»
Nous savons tous que la rue, et pas seulement à Saint-Cyprien, supporte de plus en plus mal les jeux politiciens et qu’elle peut devenir d’autant plus redoutable que l’on joue avec son argent.
Alors, non, il ne peut y avoir d’augmentation des impôts locaux à Saint-Cyprien. Ils sont déjà trop lourds et des alternatives existent que nous demandons au conseil municipal d’examiner.