M. Dominique Andrault est "en charge des finances", charge bien lourde pour lui s'agissant d'expliquer le "pourquoi" d'un budget communal dont, à en juger par sa discrétion en conseil municipal, il connaît assez peu le "comment". Sa mission impossible étant de justifier la hausse d'impôts décidée par le maire, hausse qu'excluait son programme électoral et que déconseillait l'association des maires et qui n'était pas inévitable.
Son plaidoyer pourrait être publié ainsi en page 14 du magazine dans la rubrique "la recette du chef DOMINIQUE" :
COQUILLE FISCALE gratinée aux poireaux
méli-mélo d'affirmations fallacieuses, d'approximations non chiffrées, de mensonges avérés, le tout assaisonné de quelque épice pour l'opposition et d'une pincée d'aimables banalités pour lier, après quelques minutes de cuisson en conseil, un rata fiscal à + 7%.
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Voici la version originale puis l'analyse détaillée de ses ingrédients
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Ainsi après 7 années aux responsabilités financières, ce bon M. Andrault a au moins assimilé les tics de langage de son maître: imprécisions et tromperies sur les chiffres d'une part, déclarations de principe d'autre part. A l'en croire, les malheurs de la commune viennent d'ailleurs - de l'Etat et de l'ancien maire; le tandem actuel - maire/adjoint - ne pouvait pas faire autrement qu'augmenter les impôts; il gère sérieusement alors que l'opposition fait de la démagogie.
Comment le croire quand il n'avance aucun chiffre à l'appui de ses affirmations et que les nôtres (émanant des documents et comptes officiels de la ville) démontrent le contraire?
I. Est-ce la faute à l'Etat, s'il faut augmenter les impôts ?
M. Andrault écrit:
Ce texte, dénué de tout chiffrage justificatif, appelle 4 questions auxquelles nous laissons aux lecteurs le soin de répondre:
1. Question de bon sens : si la baisse des dotations de l'Etat date de 2013 pourquoi le candidat Del Poso (avec M. Andrault) s'est-il engagé un an plus tard, en mars 2014, à ne pas augmenter les impôts de tout son mandat? Pourquoi avoir promis en mars 2014 des investissements (tel que le gymnase) qu'on découvre irréalisables en 2016 alors qu'ils l'étaient déjà en 2013?
2. question de chiffres: quel est le niveau de la baisse des dotations de l'Etat? Rappelons à M. Andrault qu'en 2010 (son 1er budget) les dotations de l'Etat étaient de 4.678.000 euros. Elles sont passées en 2015 à 4.572.000 euros et à 4.261.000 euros en 2016. On est loin de la baisse qu'il qualifie de "drastique" et que le précédent magazine municipal chiffrait en couverture à 700 000 euros et que le nouveau chiffre désormais (en page 8) à 1 million.
La baisse de dotation de l'Etat entre 2015 et 2016 est de 311 000 euros, soit moins de la moitié de la baisse annoncée précédemment.
3. question d'honnêteté budgétaire : n'y a-t-il pas une recette nouvelle en 2016 en provenance d'un nouveau fonds national ? M. Andrault n'a-t-il pas inscrit à l'article 7325 "fonds de péréquation des ressources intercommunales" un crédit de 265 000 euros? cette attribution nouvelle réduit ainsi la perte à 311 000 - 265 000 soit 46 000 euros somme qui n'a rien de "drastique" puisque nettement inférieure au surcoût de l'indemnité des élus à 140 % ... et égale pratiquement aux dépenses occasionnées par la parade de la patrouille de France.
4. question d'honnêteté politique : est-ce que ce manque net de 46 000 euros justifiait de violer la promesse de 2014 et d'augmenter les impôts de 7% soit de plus de 1 million d'euros?
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II. Est-ce simplement la faute à l'ancien maire ?
M. Andrault écrit :
Ce texte appelle aussi une série de questions sur la gouvernance budgétaire de cette commune:
1. Questions de bon sens : comment se fait-il qu'on découvre en 2016 que la dette de Saint-Cyprien est colossale, par rapport à Canet, alors qu'on se vante de l'avoir réduite spectaculairement? et pourquoi ne tient-on pas compte que la pression fiscale y est aussi supérieure de 25 %? La réactivité - tardive et sélective - du tandem financier Del Poso/Andrault inquiète.
2. Questions de probité budgétaire : comment peut-on écrire que le montant des intérêts (presque 1 million écrit M. Andrault) est inférieur au produit de l'augmentation fiscale? l'augmentation du produit fiscal est (selon les inscriptions au budget) de 16 531 450 - 15 154 000 soit 1 377 450 euros et la charge des intérêts et de 913 000 euros (inscrits au budget). La calculette de M. Andrault (ou sa bonne foi) a des faiblesses.
3. Questions d'honnêteté politique : comment oser dire 7 ans après avoir pris le pouvoir budgétaire et tout en proclamant que l'on a massivement réduit l'endettement que l'on souffre encore à honorer les "engagements précédents liés à la dette"? Comment oser cacher que cette majorité, sitôt élue, a réenclenché la mécanique de l'endettement ? en 2014 et 2015 la commune a contracté 4 emprunts d'un total de 5 491 104 euros dont la charge annuelle est en 2016 de 423 133 euros ... 10 fois plus que la perte nette en dotations de l'Etat.
Depuis deux ans la commune se réendette et accroit ses charges financières
Le budget 2016 du tandem Del Poso/ Andrault n'est pas lié à l'héritage Bouille, il est lié à leur incurie.
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III. La hausse fiscale était-elle inévitable?
nous reviendrons prochainement sur cette question.
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Morale de PSITTACUS
"quand le maire ment, le peuple paye"
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