Elu maire d'une ville de 10 000 habitants l'avocat fait la loi à sa façon. Il modifie le code pénal et les règles afférentes à la légitime défense. Selon lui :
- et la riposte ne doit plus être proportionnée à l'attaque: un index pointé vers sa joue suffit à légitimer une gifle de défense.
Et ce maire, officier de police judiciaire et responsable de la tranquillité et de la sécurité dans sa commune, a deux armes de choc pour maintenir la paix publique : le purin pour chasser les intrus et les baffes pour clore le bec des contestataires. Dans le premier cas il appelle la population à créer l'incident (par exemple bruler les vieux pneus qu'il a lui-même fournis!). Dans le deuxième cas il fait témoigner de l'agression par quelque colistier soumis à sa générosité financière.
Nos ancêtres ont mis fin à l'Ancien Régime en prenant symboliquement la Bastille où le pouvoir monarchique cloitrait ses fâcheux et nuisibles opposants. Aujourd'hui la monocratie issue des élections locales n'a plus (ou pas encore) le pouvoir d'embastiller ses gêneurs, mais elle se barricade en sa forteresse municipale, sécurisée alentours par videosurveillance et censurée en conseil par la maîtrise des micros, la clôture des discussions et les baffures. Voilà en 2016 les petites bastilles locales qu'il faut démonter pierre après pierre, de Levallois-perret à Saint-Cyprien, de Villeneuve-sur-Lot au Barcarès car les petites bastilles peuvent à la longue susciter de grandes insurrections autres qu'un bulletin bleu marine.
Il faudra rappeler aux bourricots qui braient à tort et à travers que l'élection est à la fois la meilleure et la pire des choses, à la mesure des élus et des électeurs: les fürher peuvent être élus par le peuple.