Est-il encore nécessaire de marquer son indignation face aux bravades à répétition de TDP ? N’est-ce pas donner un écho supplémentaire à des propos qui relèvent de la provocation politicienne et de l’outrance, et utilisent sans scrupule la banale sottise largement répandue il est vrai en ces temps incertains… ?
Sa dernière trouvaille est une modification du drapeau républicain ! Jouant sur l’émotion et s’appuyant sur les discours jusqu’auboutistes ambiants, il propose, image à l’appui, d’affubler la couleur blanche de notre symbole national d’une belle croix bleue destinée, selon lui, à rappeler « nos racines chrétiennes et notre culture judeo-chrétienne». Demain, sans doute, emporté par la surenchère, nous proposera-t-il de partir délivrer le tombeau du Christ…
Inutile d’argumenter sur l’imposture historique et le détournement de l’idéal républicain qu’implique sa proposition : ce serait peine perdue à qui ne veut entendre. Sans réflexion posée, chacun campe sur ses ressentis et surtout sur les émotions du moment. Or l’émotion ne conduit pas forcément au raisonnement et afficher son avis sous forme de tartarinade ne vaut pas démonstration. Le radicalisme se nourrit justement de ces frustrations que les mots devenus catégoriques et trompeurs ont fait naître.
Il est par contre des constats simples sur lesquels chacun peut s’entendre : l’instrumentalisation des peurs fait le lit des opportunistes de tout poil. Et nous avons là un cas d’espèce. Comme déjà avancé peu avant Noël 2015, lors de l’introduction de la Crèche (Nativité) au sein de la mairie, le cas d’école Del Poso ne peut qu’être insupportable aux véritables croyants : pour lui, la foi sert d’évidence d’autres causes que celles du « Père ». Après l’épisode Charlie, notre « grand démocrate » ajoute peu à peu des cordes à son arc ; à l’affût des vents porteurs, le voilà donc devenu pratiquant sourcilleux, multipliant les génuflexions au gré des inaugurations et autres bénédictions qui relèvent plus du plan de communication que du dogme, plus du « politique » que du cultuel ou du culturel. Notre « grand républicain », tel un Croisé des temps anciens, se positionne aux avant-postes de la Chrétienté menacée, sans égard pour une population que ses frasques et ses inconséquences exposent, malmènent et déchirent.
Simuler des convictions et les mettre en scène pour se donner sans doute une épaisseur de penseur et d’idéologue, voilà l’essentiel de son engagement d’aujourd’hui pour ses ambitions de demain… Et nous tous, habitants de Saint-Cyprien, allons ainsi, de gifle et de purin, de croix et de bannière.
Car Saint-Cyprien souffre des excès de son maire. « Va-t-en guerre sous protection fonctionnelle», il signale notre ville alors qu’il la représente si peu dans ses goûts et ses intérêts de mesure. Que n’a-t-il la même inventivité et la même exigence pour régler les affaires de la commune, ce pour quoi il a été élu ? Nous n’avons besoin de lui ni comme directeur de conscience ni comme mentor des nouvelles laïcités, ni comme boutefeu matamore. Pour lui, il est des engagements plus simples où nous l’attendons de pied ferme: la propreté de la ville, l’organisation du vivre-ensemble, une véritable démocratie communale, mais aussi la baisse de la fiscalité locale, le règlement du problème du Fourty, la décrue réelle de la dette, la préservation de notre patrimoine…
Or, sa légitimité républicaine le contraint à des résultats que nous ne voyons pas venir ; elle l’oblige à une exemplarité que nous ne percevons pas ; mais en aucune façon elle ne l’autorise à bafouer la République.
Le dire publiquement, en tant que groupe Mosaïque ou que simple cyprianais, c’est avant tout s’épargner la honte de s’être tu.
Jean-Claude MONTES