Nous avons eu l’occasion de signaler, à de trop nombreuses reprises, l’extrême légèreté avec laquelle le maire de Saint-Cyprien engage et dépense l’argent de la commune. Une commune toujours surendettée, à la population toujours surimposée.
La toute dernière affaire, celle de la loge achetée à l’USAP, est dans la veine des précédentes, indécente moralement, insultante pour le bon sens, le comique de situation en plus. Mais un comique grinçant ! Voici pourquoi …
Des dizaines et des dizaines de milliers d’euros, pris dans les poches des Cyprianais, ont été employés pour cette opération de « partenariat » avec le club de rugby catalan.
Après avoir réglé les agapes à la table des Dragons, la manne cyprianaise, en monnaie sonnante et trébuchante, nourrit aussi maintenant le rugby à XV qui offre, en échange, une vitrine pour ce maire généreux…
Les associations cyprianaises, dont les subventions annuelles viennent d’être rabattues « car il faut faire des économies », apprécieront. Avec une moyenne de quelques centaines d’euros chacune, la pilule passe mal en effet. Tout comme elle passe mal pour tous ceux qui, depuis des années, attendent de la Mairie le règlement de leurs difficultés avec la ville et ne voient rien venir… Aucun espoir à avoir, prévient le maire en réunion publique ou en conseil municipal car, ajoute-t-il, : « Nous sommes arrivés au maximum d’économies que nous pouvons faire ! » et encore: « Nous sommes en sous-effectifs et nous manquons de matériels »...ou encore « Faire plus d’économies que ce que l’on fait, c’est impossible…. ».
Et voilà que des dizaines (et des dizaines !) de milliers d’euros sont enlevés de notre budget municipal, directement ou indirectement, pour soutenir une équipe de rugby perpignanaise alors que les besoins courants de la ville ne sont pas satisfaits ! Qu’on se comprenne bien : il ne s’agit pas de nier l’intérêt d’un tel partenariat ou les vertus du sponsoring sportif. Mais le maire en a décidé seul, sans même en informer son conseil municipal, traitant comme prioritaires des dépenses qui ne le sont pas du tout au regard des besoins criants de la population cyprianaise!
Certes, si certains contribuables, supporters du club phare départemental, décident d’aller au stade, ils pourront quémander une place en s’inscrivant en mairie. Ils obtiendront satisfaction, peut-être, puisque le maire peut attribuer à discrétion une centaine de places dites « gratuites » aux amateurs de la commune !
A ce propos, nous lui suggérons plutôt, pour éviter tout reproche de favoritisme, de renouer avec l’antiquité et de lancer, du haut de son balcon municipal, tel un empereur romain, les billets d’entrée à la foule qui ne manquera pas de se précipiter pour profiter de l’aubaine. Nous lui suggérons même d’ajouter quelques boules de pain et autres friandises à cette distribution puisqu’il est bien connu, depuis cette antiquité justement, que le pain et les jeux garantissent la tranquillité des gouvernants et assurent leurs réélections.
Ce pourrait être comique mais il y a plus préoccupant.
Des « manants de Saint-Cyprien » disséminés dans les tribunes plébéiennes, loin des loges, ont eu le loisir d’assister ces derniers temps, et sur leurs deniers, à des rencontres au stade Aimé Giral. Ils ont pu voir, plastronnant dans « notre » tribune impériale et entourant avec reconnaissance la puissance invitante et son épouse, d’autres maires, ou encore tel administratif et sa progéniture, un candidat sénateur etc … (A noter que l’épouse de notre maire est elle-même candidate suppléante du candidat sénateur et potentielle future attachée parlementaire du potentiel sénateur…) en fait, une douzaine de « personnalités », tous gens honorables sans doute, intéressés eux aussi au bien public et dont on veut s’assurer l’appui ou la fidélité, ou qu’on veut placer ou promouvoir.
Dans l’intérêt de Saint-Cyprien, bien sûr !....
Un peu avant le match, mais aussi tandis que les joueurs s’escriment sur le pré, les loges festoient au champagne et petits fours, servis « à table » par des extras attentionnés. Toujours aux frais et donc dans l’intérêt de Saint-Cyprien, bien sûr ! ...
Pour information, voici le menu USAP du 17 septembre : Canapés au saumon fumé et mozzarella. Bœuf en sauce avec sa Polenta. Salade de fruit sur son coulis et petit gâteau. Vins : rosé, rouge, champagne.
Bon appétit, Saint-Cyprien !....
Le discours officiel, bien sûr, tait la ripaille, et parle de Saint-Cyprien la sportive ! Curieuse séance d’entraînement pour nos courageux élus qui n’hésitent pas à sacrifier leur ligne ! Ils attendent, à les en croire, entre deux verres et trois coups de fourchette, les retombées économiques de leur sacrifice pour notre ville. Les mauvaises langues, elles, disent que la réalité est plus nuancée: les affinités électives entre notables cultiveraient surtout l’entre-soi et permettraient le copinage et les renvois d’ascenseur. Tout cela ouvertement, toute bienséance ignorée. Des carrières se dessineraient, on entamerait des tractations à grand renfort d’habiletés manœuvrières, on peaufinerait des discours démagogiques, sur fond d’argent qui s’envole comme bulles au fond des coupes.… Voilà qui est, parait-il, de bonne politique. Encore et toujours dans l’intérêt de Saint-Cyprien qui régale !
Quant à la population, bernée, ponctionnée de tous côtés, aux impôts augmentés et trop lourds, au patrimoine évaporé, aux besoins quotidiens mal ou non rendus, et aux priorités d’investissement remises aux calendes grecques, elle assiste ébahie au repas des chefs !
C’est pourquoi, puisque l’histoire de notre ville et sa situation financière lamentable sont bien connues dans le département, nous accusons les occupants « titulaires » et les visiteurs de cette loge en particulier, qu’ils soient maires, candidat sénateur, ou simples profiteurs, nous les accusons publiquement, ceux d’hier, d’aujourd’hui et à venir, de complicité d’indécence : ils s’assoient en toute connaissance de cause sur nos finances et encouragent par leur présence un système qui méprise la population et prend les électeurs pour des c...
« Ma ligne de conduite est d’agir toujours dans l’intérêt de Saint – Cyprien et de ses habitants » avait promis le maire. Nous le constatons !… Un autre maire de ce même département disait à ses administrés : « Ce qui est bon pour moi est bon pour vous. » Cynique, non ?
Alors, instruits par notre quotidien, nous disons à l’un comme à l’autre que « qui s’assemble se ressemble » et que, décidément, « Ce qui est bon pour vous n’est pas bon pour nous.»
Les élus du Groupe « Mosaïque », J. Carbonell, J-C. Montès, P. Rossignol,
et C. Guiraud, Conseillère municipale