Dans ma boite aux lettres ce matin, je découvre la dernière communication du Maire Noël. Au détour d’articles auto-satisfaits couchés sur papier glacé, le tout financés par les dociles contribuables cyprianais, la perfidie s’affiche entre "Super Mamie cypriannaise de choc ! " et " Le guide anti-arnaques à votre disposition ", guide bien venu en l’occurrence.
L’arnaque, ici, tient à l’article insidieusement glissé entre bonheur des anciens et vœux du maire qui annonce déjà en ces temps de fêtes le désenchantement des finances publiques communales et donc de nos portefeuilles. Notons que le bon Maire Noël n’économise ni ses efforts, ni nos deniers pour assurer sa communication en exclusivité, sans contradicteur, et préparer ainsi notre prochaine ponction d’impôts.
Que nous dit-il en substance sous le titre « Vente des œuvres : l’opposition une nouvelle fois déboutée … » : la justice a rejeté le nouveau référé déposé au Tribunal administratif par certains élus de l’opposition pour faire suspendre la vente d’œuvres d’art en confirmant « qu’aucun doute sérieux ne pouvait être retenu quant à la légalité de la délibération du 26 octobre 2017 qui autorisait la cession » … « mais l’annulation de la vente à laquelle j’ai dû me résoudre par respect pour la justice de mon pays va nous coûter très cher … » les « méchants » opposants par leur « acharnement juridique mené par pure défiance à l’encontre de l’équipe municipale et de moi-même » ont coûté « 83 000 euros de frais inutiles pour la commune (frais de réservation de salles de Drouot/Paris, frais d’expertises, de transport et stockage des œuvres, de création du catalogue) ».
OUP’S … ce passage est déjà truffé de mensonges à la manière delposienne. Je prends un peu de vrai, beaucoup de faux, je te fais une salade du tout, je te la sers et tu te l’avales !
Vrai et faux : les 2 référés d’urgence ont été rejetés. Dans le 1er cas, le juge a considéré qu’il n’y avait pas urgence. C’était tellement « bien » apprécié que les ventes ont été programmées 15 jours après le jugement ! Dans le 2ème cas, le Maire a fait valoir sa bonne volonté en annulant les ventes 3 jours avant l’audience. Dont acte par le juge qui considère dès lors que le temps est donné pour instruire le dossier au fond et examiner les illégalités soulevées. Le doute sérieux n’apparaissant pas évident compte tenu du procès verbal de délibération fourni par la Mairie qui ne correspond pas à la délibération soumise au vote du conseil municipal. Le juge appréciera au fond cet élément parmi d’autres arguments présentés par les requérants. Le Maire qui prétend respecter la justice de son pays fait preuve d’une belle arrogance en anticipant la conclusion d’un jugement qui n’est pas rendu … mais il est vrai qu’il est coutumier du fait.
Faux : les opposants ont coûté « 83 000 euros de frais inutiles pour la commune ». Si frais il y a eu, c’est bien le Maire qui les a engagés inconsidérément. En premier lieu, sachez que la salle Drouot n’a été réservée que pour 1 vente sur 3, deux des ventes étant programmées à la salle VV de la Maison MILLON (l’opérateur de vente choisi par le maire seul). En second lieu, le Maire lui-même a déclaré à plusieurs reprises au conseil municipal que les expertises avaient été faites bénévolement, à qui ment-il cette fois ? Pour le stockage des œuvres, les documents de la Maison MILLON font apparaître « 0 euros » de frais d’organisation de vente et passé un délai de 3 semaines, une facturation mensuelle de 5 euros par tableaux et objet et 10 euros par meuble. Là ou le bât blesse, et le Maire aussi, c’est que le bordereau de dépôt est daté du 20 décembre 2016, soit 7 mois avant que la Commission Scientifique des Collections n'ait rendu son avis (11 juillet 2017) et 10 mois avant que le conseil municipal n’ait délibéré sur cette vente (26 octobre 2017)! Fortiche le Del Poso pour respecter la loi!
Quant à la création du catalogue, le maire avait annoncé dès 2010 sa réalisation. Dans l’édito du bulletin municipal SAINT-CYP INFO – Eté 2010, le maire, Thierry DEL POSO, déclare : « J’ai donc fait une analyse artistique et économique complète afin que nous puissions arbitrer ce qui peut et devra être conservé, puis mis en valeur, et ce qui pourra être vendu ». Cette déclaration est reprise in extenso dans un communiqué fait par le directeur de communication de la ville, Monsieur Stéphane POISSON, paru dans la « Gazette des communes » du 22 octobre 2010 sous le titre « Audit du patrimoine ».
Et le Maire de poursuivre, « je ne comprends pas pourquoi ces élus de l’opposition s’opposent à cette vente ». Soit, Thierry DEL POSO est totalement stupide, soit il nous prend pour des CONS. Je vous demande d’excuser la grossièreté de ce terme mais il est malheureusement le plus signifiant. Les élus d’opposition n’ont eu de cesse de déclarer qu’ils n’étaient pas opposés à la vente mais ils DEMANDAIENT QUE TOUTES LES GARANTIES SOIENT PRISES POUR QUE LA CONTREPARTIE FINANCIERE SOIT A LA HAUTEUR DE LA VALEUR DE CE PATRIMOINE.
Leur déclaration est claire : http://www.pugnace.fr/2017/12/message-d-alerte-de-vos-conseillers-muncipaux-droit-de-reponse.html
Claire et de bon sens : seriez-vous prêt à céder vos biens propres sans effectuer ces démarches élémentaires. Thierry DEL POSO use et abuse des deniers publics, les nôtres, avec une inconséquence remarquable. Sa gestion depuis 2009 est catastrophique, il mène la ville à la ruine et « ose parler de respect des deniers publics » et de « l’image de la ville » qui se dégrade au fil de sa mandature du fait de ses manquements répétés.
Je ne suis pas élue mais j’ai hélas eu à connaître des méfaits de ce maire indigne de sa fonction, comme de sa propension inégalable à la tromperie et au mensonge. « La période de restriction » a bon dos, la vérité tient à son incurie et à celle de son équipe complice.
Saint-Cyprien mérite mieux que cela et je remercie haut et fort les élus de l’opposition qui s'efforcent de préserver au mieux les finances de la ville et de rétablir la morale publique bien mise à mal. Leur combat est ingrat, mon espoir pour 2018 reste que les Cyprianais réagissent avant que la ville ne soit totalement exsangue.
Isabelle JOUANDET