Le dernier article, publié sur le blog Pugnace (1) et concernant la condamnation du chef de cabinet de Thierry DEL POSO pour diffamation, ravive de bien mauvais souvenirs …
L’affaire remonte au temps des fortes indignations, d’autant plus violentes que la cacophonie électorale des élections municipales toutes proches semblait autoriser et blanchir les débordements en tous genres d’une équipe que n’embarrassaient ni les bilans ni les scrupules !
Stratégie banale et de « basse politique » dira-t-on, que celle qui vise à démolir délibérément la personne, pour faire diversion et éviter de répondre à ses questions ! Stratégie banale et de basse politique en tout cas à Saint-Cyprien, puisque le maire avait coutume de l’utiliser en conseil municipal depuis 2009, jusqu’à y porter un coup final le 8 juillet 2016 lorsqu’il joignit le geste à la parole !
Mais l’affaire dite du « Grand Bornand » est d’une autre nature. A l’indigne mensonge qui visait l’honneur et le passé irréprochable d’un homme, s’ajoutait la délectation perverse de la souffrance ainsi infligée en toute conscience et en meute organisée !
Certes, ce n’est pas le maire qui a été condamné directement pour diffamation mais son chef de cabinet ! Comment cependant ne pas considérer que chacun a pu se sentir autorisé sinon encouragé par l’exemple du haut?
La calomnie est une « arme » redoutable ! « J'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés », nous dit Bazile dans le mariage de Figaro. Et il ajoute : « Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter en s'y prenant bien: et nous avons ici des gens d'une adresse ! ... »
Ces gens de grande adresse dont parle Beaumarchais dans sa pièce de théâtre, dans le Saint-Cyprien de l’époque c’était vous, Monsieur le chef de cabinet ! Instrument de basses œuvres sous couverture, vous voilà à présent rendu publiquement visible et épinglé par la justice. N’avez-vous aucun regret à défaut de remords et le miroir du matin ne vous est-il pas trop cruel ?
Payé par nos impôts pour conseiller et servir votre maître, vous avez diffusé le mensonge mis au point par de lâches anonymes (vous ? d’autres ?) qui ont remonté le temps et fouillé les poubelles. Vous avez alors orchestré la communication du mensonge, stimulant l’activisme zélé et complice de seconds et troisièmes couteaux, confortant la lâche complaisance de beaucoup d’autres que réjouissait silencieusement la perspective vengeresse de l’hallali !
Calomnions, mais calomnions en chœur, il en restera toujours quelque chose !
Il en est resté en effet une blessure définitive : non pas celle, dérisoire, d’une défaite électorale possiblement imputable à d’autres causes dont certaines peu glorieuses pour notre ville.
Non ! La blessure, profonde, a touché l’intime avec une grande violence : une vie toute entière de droiture et de responsabilités assumées avec courage, au service d’une fonction publique exigeante, s’est trouvée salie en sa fin par des propos canailles. C’est qu’il fallait se venger d’un homme qui voyait clair et surtout le faire taire.
Le chef de cabinet vient donc d’être nommément convaincu de diffamation par la justice et condamné pour cela. Or, pour des raisons obscures sans lien avec cette affaire, ce chef de cabinet a été remercié sans ménagement par son employeur et exerce dorénavant sous d’autres cieux. Voici ce que nous voudrions lui dire et qu’il lira peut-être :
Monsieur, sachez que nous n’avons aucun triomphalisme ni aucune joie mauvaise à vous savoir condamné. Tout au plus éprouvons-nous la satisfaction douloureuse d’un immense gâchis car votre condamnation arrive bien trop tard pour Jean Jouandet. Elle est cependant utile, morale et juste pour ses proches dont elle ravive forcément le deuil. Alors, si vous parvenez à surmonter votre ressentiment, peut-être pouvez-vous les aider en répondant en conscience à cette question :
A la lumière de ce dont vous avez été témoin durant vos fonctions à Saint-Cyprien, diriez-vous aujourd’hui que la cause qui vous nourrissait valait l’homme que vous avez sali ?
Jean-Claude MONTES
(1)
Merci Jean-Claude pour cette réaction, merci pour ces mots qui disent l’indignité de ces méthodes comme le dégoût qu’elles inspirent tant à l’égard de leurs instigateurs que de leurs exécutants. Dans un article récent, je concluais sur la dangerosité d’un maire tel que T. DEL POSO prêt à tout pour museler ses opposants par trop gênants. De fait, sa stratégie repose sur l’antagonisation, le clivage, la diabolisation de ses adversaires politiques. Pour éviter de répondre de ses dérives gestionnaires, il propage la théorie du complot, se victimise en trompant les moins instruits par des mensonges grossiers assénés avec conviction, alimente des ressentiments profonds et diffus contre celui qui vient troubler l’establishment local. Il refuse le consensus négocié, la conciliation, qui sont au cœur même de l’idée démocratique. Il tolère la violence, quand il ne l’encourage pas ou ne l’applique pas.
Cette affaire du Grand Bornand illustre cette basse politique qui pourrit l’essence même de la Politique dans ce qu’elle a de noble, la science du gouvernement de la cité. Je fonde l’espoir que ce pitoyable épisode suscitera un éveil des consciences afin que ce type de pratique ne soit plus toléré, ici comme ailleurs. Cette affaire du Grand Bornand devrait susciter une levée d’indignations, à commencer par celles de ceux qui prétendent nous être proches ou de ceux qui au travers diverses associations affirment participer à la moralisation de la vie publique. Mais je doute de cet éveil tant l’incivilité politique est banalisée et les petits intérêts individuels ou calculs politiciens restent privilégiés au détriment de la solidarité républicaine. T. DEL POSO ne s’y trompe pas qui joue de cette faiblesse des convictions. Nous verrons …
Isabelle JOUANDET