Rappel : les 10 recommandations de la Chambre Régionale des Comptes que nous passons en revue relèvent du simple respect des droits et règlements et sont signalées par la Chambre Régionale des Comptes comme n’ayant pas eu un début de mise en œuvre…
C’est ce que nous déplorons depuis 2009… et chacun jugera.
Recommandation n°2 : Mettre en place un suivi financier des conventions de mutualisation avec l’Office de tourisme. (OT). Non mis en œuvre.
Que d’irrégularités dans la mise en place et le fonctionnement de cet office !
Nous ne reviendrons pas ici sur les différentes affaires qui ont défrayé la chronique locale et judiciaire (avec notamment l’annulation de la nomination de différents directeurs), pour nous attacher principalement à la recommandation pressante et de bon sens de la Chambre. Le suivi financier préconisé est en effet le b.a.-ba, le minimum attendu, d’un gestionnaire par procuration ! De plus, la confusion des rôles commune/OT ne favorise-t-elle pas une opacité de gestion inquiétante pour les contribuables ? Aussi, la Chambre épingle-t-elle les insuffisances d’information et de contrôle du Conseil Municipal, insuffisances pointées pour les années contrôlées (2012 à 2016) mais toujours d’actualité en 2018 !
Dès 2010, JEAN Jouandet notait à ce propos :
« Comme la concierge parisienne était toujours dans l'escalier, l'office est à quai.
Pour que le conseil municipal extraordinaire ne puisse se mêler du tourisme, le maire a dit « c'est l'affaire de l'EPIC", ça ne regarde pas les conseillers municipaux » !
- le même (maire) et le même jour (conseil du 9 mars), il demande au conseil de voter une subvention de 250 000 € à l'office.
- le même (maire) et le même jour (conseil du 9 mars), il disserte sur la gestion du camping Al Fourty et la façon dont l'office pourrait grâce à ce camping contribuer à améliorer les ressources du budget communal.
Tiens! Tiens ! Voilà qu'aussi bien en dépenses qu'en recettes il y a quelque lien entre le budget de la commune et celui de l'EPIC et qu'il y a quelque compétence du Conseil Municipal à prétendre réfléchir sur le tourisme ?... »
Un suivi financier donc d’autant plus nécessaire que, comme le note la Chambre : « le montant de la subvention allouée à l’OT est conséquent ». Il s’agit de plus de 2 millions d’€ par an au budget à quoi s’ajoutent d’autres arrangements et, sur la période contrôlée, des centaines de milliers d’€ de créances non recouvrées par la commune ! Non recouvrées à cause de la non application des 2 conventions de mutualisation signées entre la commune et l’OT en 2010 et en 2013 ! Les économies de cette mutualisation « restent à démontrer », ajoute la Chambre (ironiquement on suppose…). Et le CM, bien sûr, doit être informé de cette situation, insiste la Chambre!
Le lecteur intéressé pourra se faire une idée de la gestion à la louche de cet Office en cliquant sur le lien ci-dessous :
Ce tout 1er bilan peut être complété par d’autres vagabondages sur le blog qui ont tous leur intérêt pour peu que l’on soit curieux du bon emploi de nos impôts.
Une autre curiosité est enfin à relever dans cette partie du rapport : alors que la Chambre demande (comme nous l’avons toujours demandé) « une clarification du champ d’intervention de la commune et de l’office en matière de promotion-communication », nous apprenons par cette même Chambre que cette clarification « est envisagée par l’ordonnateur » (sic !).
S’il est vrai que le contrôle ne porte que sur les années 2012 à 2016, nous pouvons penser que l’ordonnateur en question a perçu de manière subliminale le danger (pour lui) que signale la Chambre, au courant bien sûr de l’achat de la loge de l’USAP… en 2017, donc hors du champ de contrôle (officiel). Un achat effectué par l’OT sous l’autorité de son Président-maire, sans information du CM ni clarification des rôles respectifs de la commune et de l’OT comme demandé par les lois et règlements. Nous écrivions alors :
"Le 10 avril dernier, une subvention de 2 millions d’euros (une paille !) a été à nouveau votée en faveur de l’office de tourisme… sans que les résultats de l’exercice 2017 aient été portés à la connaissance du Conseil municipal ! Nous avons là un des nombreux exemples de cette « politique au doigt mouillé » que dénonçait avec vigueur Jean Jouandet. A cause d’une majorité définitivement soudée par des complicités de fonctionnement, Saint-Cyprien va de braderies en distributions, dans un oubli insultant de sa population locale, de son confort et de l’aménagement correct de ses espaces de vie quotidienne. Une population qui, largement ponctionnée, devrait, nous dit-on, trouver compensation dans la notoriété de son maire, trônant en « sa » loge achetée avec nos impôts à l’USAP, club de rugby perpignanais, en tirer fierté et s’en réjouir en contrepartie des sacrifices demandés !
Une (très) chère loge curieusement négociée et payée par … l’office de tourisme, pour la gloire et le bénéfice de son Président… qui se trouve être fort opportunément maire de la commune qui a voté la subvention ! Cherchez l’erreur. "
Soyons cependant positifs pour terminer cette 2ème « recommandation » : la Chambre nous informe dans son rapport que la clarification est en marche puisqu’elle « est envisagée par l’ordonnateur ». Et si nous doutions encore, nous avons aussi la réponse de l’intéressé qui assure la Chambre que la ville prendra en compte l’ensemble de ses éléments d’analyse et d’expertise.
Alors, que désirer de plus… sinon la Foi pour y croire ?