Le journal « l’Indépendant » s’est empressé de relater dans son édition du 25 mai le succès du dernier grand banquet de campagne des Républicains, annoncé la veille dans ses colonnes.
Le maire de la commune invitante, Saint-Cyprien, toujours prêt aux fêtes et ripailles, a déclaré qu’il allait dire des banalités. Un éclair de lucidité chez celui qui réduit le débat sur l’Europe à son gri-gri électoral favori (« les racines de l’Europe sont judéo-chrétiennes »).
La foule en liesse applaudit le spectacle, les petits fours et les ténors du parti. Comme le dit la chanson, ils sont venus, ils sont tous là. Ivres de gloire éphémère, « 700 personnes debout, des flopées de drapeaux tricolores… ». Une belle manifestation de griserie collective auto satisfaite par ceux qui ne voient pas changer le monde.
Dimanche à l’issue du scrutin, la réalité les rattrape pourtant : le show politique ne fait plus recette dans notre ville sinistrée. « A Saint-Cyprien (choisie) pour faire entendre la voix des PO », 556 électeurs seulement (sur 9 853 inscrits et 5 636 votants) ont répondu au parti des « Républicains » de leur maire.
Bien sûr, les élections européennes ne sont pas des municipales mais cette consultation marque, comme les précédentes, une tendance. La base électorale de la municipalité actuelle ne cesse de chuter : 3 466 électeurs en 2014 (municipales), 2 906 en 2015 (départementales), 1 212 en fin 2015 (régionales) … 556 aujourd’hui.
Thierry Del Poso a beau surfer sur les thèmes chers au Rassemblement National, multiplier les faveurs et les cadeaux aux jeunes, aux personnes âgées, aux nouveaux arrivants, faire plaisir aux copains et copines de l’USAP et d’ailleurs … bref jouer du clientélisme subaigu et du populisme le plus grossier, la dégringolade se poursuit sans surprise au bénéfice du RN.
Le temps des dupes n’est plus ce qu’il était, souhaitons à un an des élections municipales que les temps à venir ne sombrent pas dans de nouvelles impostures.
Une hirondelle ne fait pas le printemps … même si le « dégagisme » frappe Saint-Cyprien.
Isabelle Jouandet