Saint-Cyprien, encore et toujours plongé dans les méandres juridico-politiques des gestions obscures de Maître Maire. Notre article du 6 octobre * disait son dernier éclat avec l’arrêté pris le 28 septembre 2021 réclamant à M. Serge PALLARES le règlement sous 15 jours d’un trop perçu de rémunérations cumulées en 16 ans (2005 à 2021) et sa prime de départ à la retraite, soit la somme de 1 087 739,38 euros. En conclusion de ses considérants, l’arrêté inscrit "ces faits caractérisent une fraude au préjudice de la collectivité". La fraude résiderait dans le fait que M. PALLARES bénéficiait d’un contrat privé alors que le Directeur du port aurait dû exercer sous contrat public avec une rémunération presque moitié moindre.
De quoi interpeller le citoyen contribuable lambda ! Mais laissons donc aux juristes experts le soin de trancher cette question et demandons-nous pourquoi Thierry DEL POSO prétend aujourd’hui découvrir les faits alors que sur les 16 années concernées, 12 années relèvent de sa gestion municipale : le statut juridique du Directeur du port, initialement de droit privé, a été renouvelé sous cette forme et jusqu’en 2021 par délibérations successives votées en conseil municipal et ainsi, depuis 2009, sous la présidence du Maire DEL POSO.
La question du jour est : à quoi joue donc Maître Maire ?
Ses déclarations en cascade (conseil municipal / presse / courrier dénonciateur) affirmant son ignorance de la situation contractuelle de M. PALLARES et annonçant son dépôt de plainte au nom de la ville contre l’ex-directeur du port au motif de “graves irrégularités” ** souffrent de graves incohérences.
Lors du conseil municipal du 14 avril 2021, Thierry DEL POSO déclare à l’assemblée : "il y a surtout une interrogation sur la nature de ce statut … je n’étais pas informé, aujourd’hui je le suis … je ne suis qu’un maire qui découvre au fil du temps des éléments et qui réagit en conséquence" et de le confirmer lors du conseil municipal du 09 septembre 2021, "oui … très honnêtement, personne ne l’a vu."
Personne … il nous dit Personne ? Un petit retour sur le passé démontre que son affirmation est très honnêtement FAUSSE. Deux personnes, pour le moins, sont parfaitement informées de la situation contractuelle de M. PALLARES depuis 1997 pour l’un, et (a minima) 2009 pour l’autre.
Première de ces personnes, M. Philippe RAMOND, actuel Directeur Général des Services (DGS). L’intéressé signe, en sa qualité de l’époque de Directeur administratif de l’EPIC port, le 1er contrat de travail de droit privé de M. PALLARES le 1er janvier 1997. Avec la remunicipalisation du port de Saint-Cyprien le 1er mai 2005 (antérieurement donc géré par un EPIC), M. PALLARES est recruté le 27 avril 2005 comme Directeur de la régie du port de Saint-Cyprien et bénéficie à ce titre du maintien de son contrat de travail de droit privé. M. RAMOND est toujours aux commandes en sa qualité cette fois de Directeur Général des Services Adjoints (DGSA). Rappelons que dans le cadre de l’instruction de "l’affaire Bouille", M. RAMOND a su dénoncer auprès du Commissaire en charge de l’enquête la situation illégale de trois agents de l’EPIC-OT avec pour conséquence la condamnation sévère de M. Pierre FONTVIELLE en dépit de la régularisation de leur situation intervenue très rapidement. Son zèle aura permis la démission de M. FONTVIELLE maire de Saint-Cyprien et aura abouti à l’élection de Thierry DEL POSO.*** Toujours dans le cadre de l’instruction de l’affaire BOUILLE, M. RAMOND a été entendu par les services enquêteurs sur le contrat de M. PALLARES et, compte tenu de ses fonctions, nul doute n’est possible quant à sa connaissance juridique des termes de ce contrat.
Comment dès lors pouvoir supposer que cet homme lige de Thierry DEL POSO ait pu lui en cacher la teneur ? Invraissemblable ! D’autres éléments en effet tendent à confirmer que le deuxième homme à en être informé dès 2009 est Thierry DEL POSO. Dans le cadre de l’instruction de l’affaire BOUILLE, notre Maître Maire a eu accès au dossier judiciaire en sa qualité de partie civile au titre de la commune. Si l’on s’en tient au seul article du journal "l’Indépendant" du 23 février 2011, M. Serge PALLARES a été auditionné par les services enquêteurs "sur ses fonctions de directeur du port, mais aussi en tant qu’ancien responsable de l’EPIC et président actuel de la fédération française des ports de plaisance". M. DEL POSO bien évidemment a pu prendre connaissance de cette audition et dans ce même article il a apporté un soutien sans réserve à M. PALLARES en ces termes : "il y a trois têtes primordiales au fonctionnement de la commune : le directeur de l’office de tourisme que j’ai changé quand je suis arrivé, le directeur général des services dont je n’ai pas eu à me séparer car il a été mis en examen (il s’agit de M. MONTOR, empêché d’exercice et donc "remplacé" de fait par M. RAMOND) et le directeur du port. J’ai pris le parti de voir si on pouvait travailler ensemble, il n’y a aucun problème. C’est quelqu’un sur qui je m’appuie." D’évidence, M. DEL POSO n’ignore pas les questionnements de la justice et a sciemment validé la nature du contrat de "son" directeur du port.
Ajoutons que dès 2009, le maire ressasse le leitmotiv municipal repris dans les colonnes de "l’Indépendant" du 13 février 2010 : "nous nous étions engagés à mettre un terme à la politique des très hauts salaires injustifiés".
Alors ? Le salaire du directeur du port était-t-il modeste ou justifié aux yeux du maire ? Justifié hier, frauduleux aujourd’hui ? Rappelons une fois encore que le maire s’est abstenu à plusieurs reprises et à différentes époques de répondre lui-même à la demande des élus Pugnace / Mosaïque estimant qu’il n’y avait pas lieu d’actualiser le statut du Directeur du Port.*
Saint-Cyprien que "d’erreurs par négligence" sont commises par ton Maître Maire … Que de duperies sont commises en ton nom …jusqu’à quand ?
Il ne va tout de même pas nous resservir encore une fois l'héritage du passé. Incriminer feu son prédécesseur n'est désormais plus possible. Ajoutons même que ce serait grotesque et indécent.
A suivre …
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* http://www.pugnace.fr/2021/10/le-depite-maire-sur-le-sentier-de-la-guerre-a-la-mode-de-chez-lui.html
*** La mort en sourdine ou le mairisme – Isabelle Jouandet – Ed2A Témoignage