Il est des dates qui s’inscrivent définitivement dans nos esprits, des dates qui réactivent à chaque « anniversaire » l’évènement heureux ou malheureux qu’elles remettent en mémoire. Parmi ces dates, il en est une pour moi dont la brûlure est intacte, toujours vivace ; elle commémore une infamie, toujours impunie. Et cette date approche.
Le 8 juillet 2016, après la réunion du Conseil Municipal et alors que les participants se dispersaient, Jean recevait en plein visage la violence rageuse et revancharde du maire. On sait ce qu’il advint de mon mari à partir de cette agression : sa sidération, son état de santé immédiatement affecté, le parcours médical alarmant qui le conduisit par paliers successifs de l’hospitalisation au lâcher prise final en novembre de cette même année 2016. Jean n’a pas eu droit à une rémission et il s’est éteint, foudroyé sur 4 mois.
À l’instar des parcours médicaux, les parcours juridiques sont très souvent ralentis par des sortes de rémissions, paravents juridiques qui reportent opportunément - pour certains - les décisions de justice pourtant d’évidence. Ainsi, les faits rappelés par cette funeste date du 8 juillet 2016 sont donc toujours en instance de jugement et, en ce sens, on peut dire que le maire bénéficie, lui, de rémissions en cascades.
Je ne vais pas ici rappeler les mécanismes de ces « rémissions ». Le temps viendra de la dernière, je veux le croire !
Une question se pose cependant à moi qui, après le décès de Jean, ai continué mon propre parcours de vie pour demander Justice, dans l’effarement des mensonges à déconstruire auprès d’une institution pour le moins peu soucieuse d’efficacité...
En effet, l’Indépendant du 29 juin met encore une fois en lumière en Conseil Municipal, les agissements du maire. Or des dizaines d’autres signalements documentés relèvent tout autant de la justice depuis son élection de 2009 : articles 40, rapports, communications, comptes-rendus en témoignent. Ma question :
Qu’attend l’institution judiciaire pour mettre un terme à ce que Jean dénonçait dès 2010 et qui, d’évidence, perdure après sa disparition ?
Faut-il en déduire que l’institution judiciaire, débordée, opte pour la signification chrétienne de la rémission des péchés, c'est-à-dire le pardon ? Une rémission sans réparation ?
Voilà qui expliquerait le « sur-place » judiciaire.
Voilà qui encourage le « mouvement perpétuel » de la récidive…
Isabelle Jouandet