7, 2 , 1 c'est le résultat du vote intervenu hier, 13 janvier, au sein du comité de direction de l'office du tourisme, sur le projet de protocole transactionnel négocié par l'EPIC (office du tourisme) avec son directeur licencié. En décomposant ce score, on trouve:
- 2 élus POUR (bien sûr la présidente et la vice-présidente qui ont tenté de défendre un protocole établi ailleurs et par d'autres, les avocats conseils),
- 2 élus CONTRE (bien sûr les Pugnace qui avaient depuis longtemps dénoncé les vices de cette procédure que l'on a mal engagée, mal menée et que l'on voulait cacher)
- 1 élue qui a le courage de s'abstenir: il faut le souligner car son scrupule à ne pas cautionner la démarche de la mairie est d'autant plus digne et significatif qu'il s'agit d'une élue proche du maire et promue adjointe. Son geste doit s'apprécier aussi en relation avec les absences d'autres élus importants de l'entourage du maire, absences peut-être fortuites, peut-être aussi révélatrices de fissures au moins sur une gestion aussi irresponsable de ces dossiers de personnel et donc des deniers communaux.
- 5 votes CONTRE des autres "personnalités intéressées au tourisme" présentes qui ont désavoué la procédure suivie et refusé à l'unanimité de s'associer à une telle transaction. Rappelons que ces personnes issues comme on dit de la société civile, en l'occurrence des professionnels, responsables, gestionnaires ou chefs d'entreprises engagées dans le tourisme local, ont été choisies par le maire, nommées par le Conseil municipal et ne sont donc pas suspectes d'avoir été désignées pour leur hostilité aux intérêts communaux ou à la personne du maire. Elles se sont prononcées spontanément et fortement, en fonction de leur expérience de gestionnaires, en dehors de toute considération politique ou d'appréciation sur les personnes.
Relevons d'abord quelques enseignements de tout cela:
- Ce sont les professionnels du tourisme qui ont arbitré entre les élus: bel encouragement pour inciter les citoyens à participer aux débats.
- les observations faites par les professionnels au nom des critères de bonne gestion d'une entreprise et de son personnel convergeaient spontanément avec les nôtres au nom de la bonne gestion des procédures et des institutions. Preuve s'il le fallait que le bon sens est partagé par tous ceux qui ont un certain savoir-faire dans la gestion des affaires (qu'elles soient publiques ou privées) et qui ont le sens de l'efficacité et de la responsabilité.
- Notons aussi que c'est grâce aux services de contrôle que cette transaction a finalement été soumise au comité. Merci à eux, c'est un bon signe pour le rétablissement du respect des règles et des bons usages.
Rappelons à ce sujet que la question du départ du directeur avait été posée dès le 1er décembre et qu'elle a été éludée par la présidente, que la transaction a néanmoins été signée et transmise pour paiement à la mi-décembre, que c'est le 21 décembre que le comité a été invité à donner procuration à la directrice pour signer "toute procuration" (nous nous y sommes opposés) et que sur nouvelle "invite" des services de contrôle le comité a eu à en connaître le 13 janvier. Il aurait mieux valu que l'on nous écoutât et, comme l'a fait remarquer un professionnel, que la question fut débattue le 1er décembre, elle aurait pris une orientation différente et n'aurait pas échoué ainsi.
La transaction est rejetée, et c'est heureux car son rejet prouve qu'un dossier mal ficelé éclate toujours à un moment ou à un autre, et il vaut mieux que ce soit le plus tôt possible. - C'est bien pourquoi nous avions très tôt tiré la sonnette d'alarme sur la gestion des dossiers délicats et lourds (Bertrand, Montor, Bolte) qui sont plus ou moins liés.
- C'est bien pourquoi nous avions déploré qu'on livre le pilotage de ces dossiers aux cabinets d'avocats. Le comité l'a aussi déploré.
- Que la commune, ou l'EPIC, abandonne toute combativité en annonçant avant même l'ouverture du dossier qu'elle perdrait en justice (donc qu'il ne fallait pas fourbir ses armes). Puisse-t-elle maintenant qu'elle a fait fausse route corriger le tir et éviter effectivement de perdre au maximum parce qu'elle a mal préparé son coup. Le comité l'a conseillé: en procédure il y a des 1ères instances perdantes et des appels gagnés.
- C'est bien pourquoi nous avions déploré et déplorons encore (et nous n'étions pas seuls à le dire en comité de direction) que les responsables publics d'aujourd'hui entérinent comme indiscutables les ponts d'or faits par les anciens à ces "directeurs". La question a été posée explicitement en comité.
- Qu'au motif qu'il s'agit d'emploi de droit privé on lance une procédure s'inspirant (mal du reste) du droit privé sans respecter les obligations légales s'imposant à des gestionnaires de fonds publics (notamment cette consultation du comité de direction, qui intervenant de façon tardive et contrainte en fin de procédure, conduit à cette épreuve de force: ça passe ou ça casse, tu votes ou ça saute). Qu'on ne récidive pas pour le recrutement à venir: on en reparlera.
- bref que pour ne pas avoir le courage d'affronter soi-même le problème, on délégue à des "négociateurs" rémunérés mais non responsables la charge de le traiter. Et que l'on prétexte sans aucun preuve qu'un tel traitement négocié en catimini dans un cabinet juridique de Perpignan coutera moins cher que ... Moins cher qu'une autre approche qu'on refuse a priori de tenter pour des motifs inexpliqués, inavoués.
Car il y a sur chaque dossier une autre approche possible, claire, officielle, en procédure et en transparence conforme à la défense des intérêts de la commune. Nous l'avons exposé en mairie, cas par cas, sans être entendu. L'argument de rejet étant toujours le même: pas possible, faussement courageux (sous-entendu démagogique), dangereux financièrement, les avocats proposent au contraire de sécuriser en transigeant, en ouvrant le parapluie. Hier le parapluie (voir notre article du 1er décembre 2009) le parapluie s'est retourné dans la tempête et le maire est tête nue.
à suivre