L'actuel maire de Saint-Cyprien célèbre à sa façon le 10ème anniversaire de la médiathèque créée par son défunt prédécesseur. Un autre anniversaire figure pourtant au calendrier municipal : la naissance du groupe Pugnace, et du présent blog. C'est en effet le 13 novembre 2009 que fut faite en conseil la mise en garde des 5 élus de la liste DEL POSO (dont 3 adjoints) qui estimaient que la municipalité ne respectait pas les engagements pris devant les électeurs et qu'elle s'engageait au contraire dans une dérive de gestion dangereuse. Entre-temps le 13 novembre est devenu la journée de la gentillesse et il a semblé préférable ce jour là de ne pas remuer un souvenir trop pénible pour les élus responsables. C'est donc, honni soit qui mal y pense, en cette journée mondiale des toilettes du 19 novembre que nous rappelons à votre mémoire l'appel au redressement lancé il y a 4 ans. N'était-il pas prémonitoire?
"P.U.G.N.A.C.E"
Pour Une Gouvernance Nouvelle et une Action Communale Energique
Déclaration lue le 13 novembre 2009 au Conseil Municipal
" Elu depuis deux mois le Conseil Municipal de Saint-Cyprien est convié à prendre une décision majeure et emblématique, c’est la première de son mandat, l’achat d’un petit terrain de camping pour 300 000 €! Elu depuis plus de 50 jours, le maire a enfin pris la décision forte qui donne tout son sens à sa détermination politique: il a recruté un directeur de la communication (décision d’autant plus courageuse que ce n’est pas, comme pronostiqué par la rumeur, un personne de son intimité!) et dans ce contexte 3 adjoints (sur 9) sont obligés de créer, avec le concours de deux autres élus, un groupe de réflexion, de concertation et de propositions, le PUGNACE, pour tenter d’insuffler à la municipalité un élan et une méthode de travail susceptibles de tenir les engagements d’action pris devant les électeurs. Ce groupe de 5 élus issus de la majorité, reste fidèle au programme auquel ils ont participé mais il est animé de la volonté de réaliser rapidement et démocratiquement les actions de redressement financier, moral et politique de cette commune sinistrée pour lesquelles ils ont accepté de s’engager, en dehors de toute ambition et de tout intérêt personnels, a fortiori de toute motivation alimentaire. Il est ouvert au dialogue démocratique donc au concours de tous ceux qui veulent œuvrer dans l’intérêt général, de façon transparente, réfléchie et responsable.
Une nouvelle gouvernance et une action communale énergique, c’est résumé en quelques mots le programme de la liste "unis par la raison", " la rupture avec la pratique "Bouille et consorts". Ce que nous voulons? Nous voulons éviter que les routines, la persistance des organisations anciennes et l’absence de rénovation des structures de pilotage continuent à entretenir ces pratiques que la justice réprime et que les électeurs ont réprouvées.
Ce que nous voulons, c’est en effet une gouvernance nouvelle qui tranche avec les méthodes de gestion communale personnalisée, de centralisation et d’opacité, d’arbitraire et de favoritisme dont on a découvert les nuisances dramatiques. Les élus de ce groupe ne veulent pas que les recrutements de personnels soient décidés par une seule personne, sans appel véritable de candidatures, sans examen collégial des aptitudes comparées des candidats. Ils ne veulent pas que le limogeage de cadres anciens soit négocié en tête à tête discrets et que leur départ s’assortisse d’indemnités démesurées au motif qu’ils avaient obtenu par complaisance des clauses contractuelles ultra avantageuses et dérogatoires à la convention collective et aux principes de morale et de droit des contrats. Ils n’admettent pas que l’on puisse seulement envisager de monnayer aux frais de la commune le départ des hauts fonctionnaires fautifs, poursuivis par la justice, qui ont mis à sac la commune, contre qui la commune a décidé de se porter partie civile et qui n’ont droit qu’à la révocation disciplinaire pour faute personnelle et cumul illégal d’emplois public et privé. Ils souhaitent qu’une vraie politique d’emploi, une gestion des ressources humaines, soit engagée selon les règles que le droit de la fonction publique et l’équité imposent et que l’on ne procède pas au coup par coup à des mesures improvisées ou subjectives, telles que le maire les annonce successivement puis les infirme selon l’humeur des uns ou des autres: suppression des astreintes, des heures supplémentaires et indemnités diverses sans aucun examen cas par cas des justifications ou des droits acquis. Ils n’acceptent pas cette façon monocratique de gérer les hommes selon la faveur du maire ou de tel ou tel adjoint, ou selon le vote ou le lien de parenté de l’agent. Le clanisme et le paternalisme d’antan ont fait assez de dégâts pour souhaiter substituer au fait du prince une pratique saine, démocratique et humaine de la gestion des services et des hommes
Ils souhaitent de même que les opérations immobilières à venir, qu’il s’agisse de cessions patrimoniales comme le camping d’Al Fourty ou de projets d’investisseurs nouveaux attirés par les affaires sur la commune ou de sociétés bien installées dans le foncier cyprianais (et les procédures judiciaires) soient traitées désormais avec la transparence et l’objectivité que permettent et qu’exigent les procédures publiques et que de façon générale ces affaires à détente multiple soient gérées de façon distincte.
Plus généralement, ils ont proposé de façon précise et répétée que soient mis en place des groupes de réflexion pour traiter des questions de méthode et d’organisation qui doivent sous-tendre toute prise de décision rationnelle: à savoir la méthode en matière d’achats et d’approvisionnement des divers services de la nébuleuse communale, la désignation de personnes responsables des marchés, de responsables des contrôles de gestion, la mise en place de tableaux de bord pour suivre les activités des services et les consommations de moyens, le traitement technique des dossiers ouverts (tel que le sort du musée et des œuvres d’art), la fixation des divers tarifs publics (cantines, crèches, musées etc). Ils demandent que la fixation des diverses taxes payées par les particuliers ou les professionnels soit également mieux concertée, que les aides aux associations soient encadrées dans un règlement explicite permettant de proportionner la subvention communale à l’intérêt communal de l’association et au concours que celle-ci apporte au service public communal ou à l’animation collective. Toutes questions de bonne gestion qui sous-tendent la qualité de l’action municipale et qui restent en instance. Car on ne fait pas de bonnes finances, ce qui est d'actualité, sans faire de bonne politique.
Cet effort collectif préalable s’impose d’autant plus que la bonne volonté et la disponibilité de la plupart des élus ne sauraient suppléer à leur inexpérience des affaires publiques. Et ce d’autant plus que l’administration municipale a été décapitée par l’affaire judiciaire ouverte l’an dernier. La commune n’a plus de DGS directeur général des services. Or cet agent était le pivot de la gestion locale et ses talents devaient être exceptionnels puisqu’il parvenait à mener de pair ses fonctions au poste clé de l’administration communale et au poste supérieur de l’Office du tourisme tout en menant une active politique personnelle et patrimoniale des affaires communales. Ce fonctionnaire clé n’a pas été remplacé. Nous estimons indispensable et urgent que soit recrutée - fut-ce provisoirement sur un emploi de cabinet en attendant la libération du poste fonctionnel - une personne ayant une expertise de haut niveau, la connaissance des méthodes modernes de management public et de contrôle de gestion et une totale indépendance par rapport au contexte local et ce afin de donner les impulsions nécessaires au redressement communal et d’apporter aux élus en charge le concours technique qui à ce jour est largement défaillant. On a besoin d’un directeur d’action, on a recruté un directeur de la communication.
Devant ces tergiversations, les élus de Pugnace ont décidé de formaliser leur démarche. En créant ce groupe de stimulation. Pour stimuler la réforme des méthodes municipales en suspendant provisoirement les missions qui leur avaient été déléguées, finances, affaires culturelles, patrimoine, éducation et jeunesse, dont en dépit des efforts prodigués ils estiment aujourd’hui ne pas pouvoir assurer de façon performante et sécurisée la gestion et la responsabilité. Suspension mais non démission du mandat. Ils ne se démettent pas de leur mandat de conseillers municipaux et d’adjoints comme certains impatients de prendre leur place l’auraient souhaité. Ils conservent ces mandats dans l’attente d’une réorganisation du travail municipal car ils n’ont pas perdu l’espoir que celui qui fut le candidat du renouveau dans "la raison" devienne l’acteur et le pilote énergique de la rénovation et qu’ils puissent contribuer de leur expérience, savoir-faire et conviction à cette action pugnace. Pendant cette période d’expectative, ils font évidemment abandon de leur indemnité d’adjoint dont ils n’avaient du reste pas voté la majoration de 40 % et ils demandent expressément que la somme correspondante soit versée au CCAS.Une gouvernance nouvelle et une action communale énergique dans la réunion des bonnes volontés et des compétences et dans une démarche collégiale, réfléchie et transparente: c’est notre seul projet et encore notre (petit) espoir.