“ Bas les masques ! ” A peine installé pour son 2ème mandat, T. Del Poso frappe les trois coups et lève le rideau sur ses véritables (?) intentions. Enterrées les promesses de campagne qui n’engagent, on le répète trop comme si c’était une fatalité, que ceux qui y croient. Les 56% des cyprianais ayant ré-assis le maire dans son fauteuil pour 6 ans (en principe) auraient pu le constater par eux-mêmes s’ils avaient eu le courage de se déplacer au conseil municipal du mardi 15 avril.
Car il leur eut fallu du courage, la présentation du DOB (Débat d’Orientation Budgétaire) par le maire soi-même ayant été à ce sujet fort éclairante c'est-à-dire des plus sombres. Après avoir brossé un noir tableau de l’environnement économique, au plan national puis local, la conclusion s’imposait à lui inévitablement … et à nous fatalement : il allait falloir se serrer la ceinture ; les impôts locaux n’augmenteront pas … en 2014 mais sans garantie pour la suite ; plus question d’investissements mirifiques tels qu’envisagés dans la frénésie électorale (gymnase, clinique pour sportifs).
Les mots d’ordre seront désormais “ maîtrise financière ” et “ économie ”. Economie sélective bien sûr, si l’on regarde les indemnités des élus, toujours majorées de 40% et que le maire a pris la précaution de faire voter avant la présentation vertueuse et … biaisée du DOB. (Le rapprochement de ces deux déclarations est à lui seul savoureux !). Economie en revanche sur l’école puisqu’il n’est pas question d’appliquer la réforme des rythmes scolaires, trop chère pour les contribuables : tant pis pour nos écoliers.
Heureusement, nous pouvons envisager des lendemains moins gris grâce à certaines opportunités (dotation globale de fonctionnement en augmentation, recettes supplémentaires suite à l’augmentation des bases de la fiscalité) et grâce à des fonctionnements revus et corrigés. A ce sujet, une nouvelle tue jusqu’alors par le maire sortant et courageusement révélée … après l’élection par le maire rentrant, va certainement faire quelque bruit parmi les employés municipaux : les arrêts maladie et les absences répétées des personnels coûtent trop cher, cela coûte à la commune 630 000€ par an ce qui doit entraîner, a dit le maire rentrant dans le lard des tricheurs, une reprise en mains par la mutualisation des services, la lutte contre l’absentéisme et la qualification. Le propos fait étrangement écho aux observations de la chambre régionale des comptes sur Perpignan et Le Barcarès: y a-t-il quelque alerte de ce côté? En tout cas, voilà tout trouvés les boucs émissaires des difficultés présentes et à venir de la commune et les fautifs de l’abandon des promesses de campagne. Le comportement du personnel coûte donc 630 000 euros par an (il l’a répété) et correspond (il l’a précisé) à 25 emplois perdus.
Dans la ligne des abus à corriger, le maire nouveau a annoncé aussi qu’il faudrait que les associations se réorganisent un peu, se regroupent pour ne pas disperser les mêmes activités et les ressources entre plusieurs structures (à la plage et au village par exemple).
Outre la politique nationale évidemment, voici donc stigmatisées l’irresponsabilité du personnel et la pagaille des associations, autant de coupables publiquement désignés au conseil municipal pour excuser le dénuement de la commune et le reniement des promesses. Tous comptes faits (si l’on peut dire quand on voit la légèreté du DOB … il faudra en reparler) cette campagne aura au moins permis à celui qui a exercé le pouvoir pendant 4 ans et demi de découvrir (enfin) les problèmes qu’il avait ignorés ou que son incurie avait négligés ou permis.
La candidat Del Poso déclarait sérieusement qu'il aimait saint-Cyprien depuis 49 ans c'est-à-dire depuis son premier cri. Son premier discours budgétaire évoque le mot de Georges Elgozy "La démagogie est à la démocratie ce que la prostitution est à l'amour".