Ne retenons ni leurs noms, ni leurs grades. Ils ne sont pas d’ici, ce sont des responsables municipaux d’une commune du Centre de la France, qui n’ont rien trouvé de plus pressé et novateur que d’acheter portables et tablettes numériques aux enfants de leurs maternelles pour cette rentrée scolaire. De plus en plus tôt, de plus en plus fort ! On peut raisonnablement penser que ce sont les élections proches qui ont motivé cet achat « généreux » et devenu politiquement correct, tellement la pression des fabricants, distributeurs et autres fournisseurs d’accès est grande. Voilà donc une opportunité saisie au vol pour s’attirer les bonnes grâces des électeurs. Il ne s’agit pourtant là que d’une sotte application d’un principe marchand clientéliste. Le journaliste, lui, paraissait admiratif et n’hésitait pas à présenter cette initiative comme exemplaire !
Redoutons donc, ici et là, ailleurs comme chez nous, d’autres initiatives de ce genre qui, sous couvert de modernisme et d’ouverture d’esprit, anticiperaient des besoins non encore exprimés mais supposés porteurs de voix ! Redoutons-le pour nos finances mais plus encore pour les dégâts d’apprentissage que cela va occasionner. En effet, les doigts de ces bambins apprendront à appuyer sur des touches bien avant qu’ils ne sauront construire du sens en dessinant des lettres pour former des mots. La machine répondra « juste » et cela ne prouvera que la faculté du bambin à reconnaître un pictogramme. Comme les singes de laboratoire. Gageons qu’à chaque bonne réponse ils auront droit eux aussi à une cacahuète. Ce qui aura forcément un impact sur le prix des arachides.