C'est presque l'heure pacifique des voeux et des cadeaux, alors nous sommes obligés pour une fois de prendre la défense de la majorité, les 20 qui n'ont pas encore adhéré à PUGNACE mais qui commencent à fléchir (fléchir c'est presque ré-fléchir) ... voyez le vote sur l'affaire inscrite en supplément à l'ordre du jour du 28 décembre 2009: "la protection fonctionnelle de Madame GUIRAUD"
M. le maire a eu le courage de reconnaître en public que cette protection prévue par le code général des collectivités locales au profit des élus victimes d'agression ou de menace était non seulement légale mais obligatoire. Il a même précisé que la commune ne pouvait s'y soustraire et que si le Conseil municipal refusait d'accorder cette protection, la commune pourrait être poursuivie puis condamnée.
Or, lui, avocat de profession, et entouré d'une pléiade d'avocats conseils de la commune, s'est abstenu, prenant le risque qu'habituellement il prétend vouloir éviter d'une sanction judiciaire plus lourde et plus désagréable encore. Sans doute a-t-il estimé qu'il ne pouvait être "protecteur" de Mme GUIRAUD et mis en cause personnellement par elle, ce qui humainement se comprend.
Mais ce qui se comprend moins c'est le courage, la témérité même, de son entourage qui selon les réflexes conditionnés d'une longue après-midi de votes moutonniers ont là aussi levé grégairement le bras pour s'abstenir. C'est la première fois de leur carrière municipale qu'ils osent s'abstenir: ça vaut la peine d'être souligné. Et ils s'abstiennent pour ouvertement se mettre en marge de la légalité ... est-ce un réflexe conditionné ou un geste conscient?
Comme on ne prête qu'aux riches, on peut imaginer que le maire et son entourage ont supposé que les autres groupes mus, comme eux, par un réflexe du bras voterait contre ... pour que la commune soit par la suite blamée et condamnée de n'avoir pas appliqué la loi et que cette opposition aveugle en supporte la responsabilité. La manoeuvre était habile (si elle était consciente?) pour obtenir sur la question un refus avec la dizaine de voix habituelle en non et la vingtaine de voix majoritaire convertie pour une fois en abstentions. C'eut été, reconnaissons le, une apothéose digne de ce débat qu'une telle conclusion d'inexistence politique.
Il y a eu une majorité pour donner à la plaignante la possibilité d'arguer devant le tribunal et pour offrir à la majorité institutionnelle l'occasion de refuser de voter un rapport que la loi imposait. La question reviendra sans doute en boomerang si la commune doit accorder sa protection au maire dans le cas où un tiers persisterait dans sa plainte contre lui pour des faits ou propos ayant précédé le conseil municipal: qui s'abstiendra alors?
mais demain est une autre année ...