" PROPOSITIONS pour la CITOYENNETE et la COMMUNICATION " On nous fait remarquer que cet accouplement dans le programme électoral de Thierry Del Poso de "la citoyenneté" et de la "communication" est étrange mais qu'il est honnête. L'affichage est d'autant plus honnête que la réalisation n'est pas conforme aux promesses. L'affichage conjugué des deux idées pourtant non liées de citoyenneté et de communication et le sort très particulier fait à ces propositions illustrent la méthode qu'il pratique depuis l'élection. Méthode hélas bien connue qui érige la communication en mode de gestion et lui assujettit le citoyen.
L'affichage dans le programme privilégiait certes les instruments de démocratie dite participative avec l'élection de représentants de quartier, une ouverture apolitique des commissions municipales et des consultations populaires. C'était quasiment de la "bravitude". C'était la démocratie à risques car le risque est grand de donner la parole au peuple ou aux personnalités qualifiées. C'est ce qu'il faut en période de campagne mais après ce serait dangereux et fatigant.
Tout ça relève d'un zèle démocratique bien superflu alors qu'il suffit pour paraître démocrate (aux yeux du contrôle de légalité) de réunir de temps en temps le conseil municipal dont on a la police et dont on gère l'ordre du jour et le déroulement, et dont on maîtrise la majorité qui décide. C'est plus confortable pour le maire sorti des urnes de garder le pilotage en solo jusqu'au prochain scrutin, d'éviter les affrontements, de jouer à cache-cache, d'évacuer les contestations par le verbe ou l'écrit unilatéral. C'est plus simple de se borner au strict minimum, c'est-à-dire écouter distraitement les gêneurs officiels et inévitables, en abrégeant le plus possible leurs propos et en n'y répondant pas. Etre lisse, on dit serein, pour décourager les interpellants, rassurer les amis qui doutent et se retirer dans son isolement tranquille en laissant le dir. com. expliquer, commenter, plaider, recoller les morceaux, gérer les coups, voilà la recette de la gouvernance pépère du peuple.
On remet le citoyen à sa place de sujet, d'administré, de contribuable, la seule que pour l'élu sorti des urnes il mérite. On lui concède de temps en temps le statut d'électeur et là on le cajole, on le flatte, on lui fait des promesses, on l'assure de sa fidélité et de son dévouement. Puis l'écharpe revêtue (un coup à l'endroit, un coup à l'envers) la citoyenneté est déshabillée de ses atours de souveraineté. Le citoyen est dépouillé de son pouvoir de co-souverain, de responsable, de codécideur, d'inspirateur, de censeur. Il devient sujet de communication, ce pseudo moderne qui permet de passer élégamment de l'information objective à la désinformation, à l'auto-promotion et à la propagande. C'est pour cela que l'instrument de démocratie participative le plus souple, le plus valorisant et le plus efficace est le conseil des jeunes: souple car on en fait ce qu'on veut, valorisant car on joue du jeunisme si prisé aujourd'hui, efficace car on se gagne la considération et la sympathie des électeurs de demain.
Le problème c'est qu'à Saint-Cyprien il y a beaucoup plus de vieux que de jeunes, que ces collégiens ne voteront pas encore au coup suivant, que la com. officielle n'est pas très convaincante et qu'il y a beaucoup d'anti.com. La citoyenneté, chassée des institutions par les institutions, devient blogosphérique en assimilant à son tour mais dans l'autre sens la communication. Le maire va peut-être finir par se demander si ce ne serait pas plus simple et plus facile à gérer d'avoir des représentants de quartier, des commissions élargies et des referendum. Mais faut-il lui donner ces bons conseils? il va se méfier comme d'habitude et faire le contraire.