Triste bilan d’abord par l’affligeant spectacle, donné dans la salle de théâtre de la mairie, par les duettistes Del Poso et Pineau et leur troupe.
Le conseil municipal du 12 juin devait examiner le compte administratif 2013, c’est-à-dire selon le maire l’adopter les yeux fermés. Le compte administratif est le document établi en fin d’exercice qui retrace les opérations budgétaires (dépenses et recettes) intervenues dans les 12 mois écoulés. Sa confrontation avec le budget prévisionnel voté en début d’année doit permettre de vérifier si l’exécution de ce budget a été correcte, si les prévisions étaient bien ajustées aux besoins réels et s’il convient pour l’exercice suivant de corriger les orientations et les montants.
Comme le débat d’orientation budgétaire a déjà eu lieu et puisque le budget 2014 a été adopté, le compte 2013 perd au mois de juin toute utilité pratique : son examen tardif n’a aucun impact sur le budget 2014 … mais de cela, le maire, son adjoint aux finances et derrière eux la troupe majoritaire et soumise s’en moquent. Ces élus n’ont pas besoin de connaître les résultats du passé pour prévoir et organiser l’avenir de leur commune, ils engagent les fonds publics sans chercher à jauger leur efficacité : ils ont le pouvoir de décider donc ils pensent en avoir le savoir. Qu’importent pour eux les comptes-rendus ? Savent-ils seulement lire un compte ? à entendre leur silence en réponse aux questions posées, à observer leur attitude pendant le débat, on est en droit d’en douter. Le pilotage en aveugle ne les inquiète pas, ils ne savent pas où ils vont mais ils sont sur le bateau, ils sont aux commandes, c’est l’essentiel.
Ce qui dérange, c’est qu’un insoumis ait l’impudence de lire les comptes, de les analyser et de les traduire. Faute de savoir lui répondre, faute de pouvoir le bâillonner, à quoi bon l’écouter ? La seule réplique du maire de Saint-Cyprien (qui ne préside plus la séance où son compte doit être approuvé) et de la 1ère adjointe (qui doit la présider) est d’affecter un indifférent mépris, l’impolitesse qui se croit souveraine et qui n’est que sotte, sous forme d’apartés et de sourires complices dignes d’écoliers échangeant des histoires salaces dans le dos du maître. Les deux principaux élus de la ville se replient dans la grossièreté face à l’interpellation des chiffres qui leur échappent. Irresponsables et indignes de leur charge. Aujourd’hui plus qu’hier et, redoutons-le, moins encore que demain.
A suivre pour le vrai bilan