Inutile donc, comme expliqué précédemment, de confronter le compte administratif au budget 2013 pour ajuster le budget de 2014. L’examen du compte 2013 est cependant intéressant à deux points de vue : d’abord en examinant sa section d’investissement pour apprécier les travaux ( qui préparent l’avenir ou réparent le passé) faits en 2013 ; ensuite en étudiant l’évolution des dépenses et recettes de fonctionnement entre 2010 (premier budget Del Poso) et 2013 (fin du mandat Del Poso 1er)
La section d’investissement 2013 illustre dramatiquement l’absence de programme ambitieux et l’incapacité à gérer les fonds publics
- en dépenses : en ce qui concerne les opérations d’équipement (à l’exclusion donc des charges d’amortissement d’emprunts) on constate deux faits qui sont dans la lignée des budgets précédents et qui révèlent :
- un taux de réalisation très faible : les mandatements ont porté sur 3,8 millions (6,2 inscrits) soit un taux de réalisation de 58 %. Autrement dit, près de la moitié des crédits sont stérilisés.
- une dispersion très grande des crédits : 70 opérations sont listées ce qui donne une moyenne de 55.200 € par opération. Aucune opération significative, porteuse d’avenir, n’en ressort puisque ces opérations vont d’un montant mandaté de 107, 64 € (4 opérations dont la façade de l’église et l’aire de jeux pour enfants !) à un volume de 550 000 € de travaux de voirie.
- En recettes : on note une carence totale en matière de recettes nouvelles :
- le financement est assuré par 3 millions de report provenant donc du solde de l’exercice antérieur c’est-à-dire des ventes immobilières : en gros on répare la voirie et la façade de l’église sur l’aliénation du patrimoine (camping et autres terrains)
- le montant de cession d’immobilisation prévu (1,6) n’est pas réalisé : il est reporté sur 2014 !
La section de fonctionnement permet d’apprécier la gestion de la mandature passée en comparant les CA 2010 et 2013 : le bilan est moins que flatteur, il est inquiétant
- Globalement, on constate une détérioration de l’équilibre dépenses/recettes
- les dépenses de gestion courante ont augmenté de 13 %
passant de 16, millions 766 en 2010 à 18, 997 en 2013
- mais les recettes de gestion courante n’ont augmenté que de 6 %
passant de 21 millions 510 à 22, 802
Ainsi on a financé non seulement les opérations de travaux mais, plus grave, la gestion courante par des recettes extraordinaires (les ventes immobilières). On ne pourra pas poursuivre indéfiniment dans cette voie : les ventes épuisent le capital disponible, alors que les charges de gestion courante ont le plus souvent un effet de boule de neige, il y aura vite une rupture.
- Cette évolution révèle deux indicateurs inquiétants pour l’avenir :
- en dépenses : le poste le + lourd (les charges de personnel) a augmenté de 15 % soit plus que l’ensemble du budget (13 % en dépenses et 6% en recettes). Or c’est un poste inélastique : les recrutements ont un effet durable et leur poids ne peut que s’alourdir mécaniquement au fil des années (effet GVT)
- en recettes : le poids des taxes et impôts a augmenté de 10 % soit bien plus que les autres recettes ordinaires (6%) … inutile d’en commenter l’impact social et économique.
Mais qu’importe : les duettistes Del Poso et Pineau se racontent des histoires drôles pour ne pas entendre les Cassandre budgétaires. Pire ils acceptent allègrement que le casino réduise pour l’avenir sa contribution financière: qu’importe, ils ont été réélus et ils ont tous les droits, même celui de ne pas négocier avec le candidat à une délégation de service public et d’entériner purement et simplement ses propositions préjudiciables à la commune (à suivre) .