Quelques semaines avaient suffi en 2009 pour prendre conscience de l’incapacité de la nouvelle équipe à remettre en ordre l’administration et les finances, pire pour constater qu’elle n’avait ni la volonté de rompre avec les dérives précédentes, ni la rigueur de mener la politique d’assainissement que les circonstances imposaient et de définir un projet pour la collectivité.
En 3 ans et quelques mois il est devenu évident que le système de pouvoir personnel et clanique installé ne laisse aucune place au débat républicain, s’enveloppe de plus en plus d’opacité, joue des leurres et du mensonge, pour agir et décider selon le seul bon vouloir du maître, dans l’irréflexion, l’ignorance des lois et le mépris de la démocratie. Les commissions supprimées, les débats en séance publique ne sont que de tristes mises en scène de figurants, orchestrées par un "président" qui feint d’écouter patiemment, sans répondre au fond, voire sans entendre ni chercher à comprendre. Sur scène, les absents (de tête ou de corps), les distraits, les amorphes, les soumis entourent le fauteuil central et les codes rouges du fonctionnaire de service, et en marge quelques intervenants confinés dans un rôle d’opposants servent d'alibi démocratique au maire qui, sourire dopé de zénitude, attend que le rite passe et que cessent ces bourdonnements qui ne l’importunent même pas. Dialogue inexistant, échanges réduits à des monologues tantôt lassés, tantôt tendus, qui font honte à ce que nous croyons être la démocratie, le maire fait adopter ce qu’il veut par le silence d'un entourage passif ou la procuration des absents.
Voilà ce qu’est un conseil municipal à Saint-Cyprien, un piège pour ceux qui y participent, une parodie pour ceux qui y assistent et un trompe-couillons pour les habitants qui croient que c’est là que se joue le destin de la ville. Tout se joue en coulisse, le conseil n’est qu’un théâtre de marionnettes que l’on manipule (les "pour") ou qui s’égosillent en vain (les "contre").
Depuis 3 ans et quelques mois nous dénonçons les irrégularités qui entachent la gestion de la ville et de l’EPIC. Et nous continuerons. Les procédures sont longues et coûteuses, c'est l'avantage passif du pouvoir en place. Et leur pouvoir dissuasif est différé, parfois trop tardif, même si les jugements sont lourds et significatifs: c'est le paradoxe malsain d'une démocratie tolérante aux élus qui font la loi et la méconnaissent. Hors de l'enclos de cette assemblée factice qui caricature la politique et qui outrage la démocratie, nous continuerons à apporter notre conviction et notre énergie à ce combat pour la restauration de la démocratie à Saint-Cyprien et pour la moralisation de la vie publique. Sans regret, Suzy Marchal, Daniel Boyer et moi-même ne siègerons plus dans cet enclos sans âme. Nos amis qui n'en ont pas été chassés aviseront selon les circonstances et les urgences. Mais tous unis par les mêmes valeurs et la même ambition pour notre cité
nous restons au service de la commune et de l’intérêt général car PUGNACE nous sommes depuis plus de 3 ans et pugnaces nous continuerons à nous battre là où c’est possible pour une gouvernance nouvelle et une action communale énergique.
Jean JOUANDET
Bien évidemment, nous analyserons dès que possible et publierons, comme d'habitude, les arrêts de la Cour d'appel de Marseille