La plaquette promotionnelle de l'association AQUASPORT ne s'en cache pas. Sur son organigramme, en bas de page dans la case "relations institutionnelles & collectivités" elle cite après son Président Thibault Lormand et son trésorier:
"Directeur technique : Loïc Garrido conseillé (sic) municipal délégué sports et associations"
La question se posait après les récents conseils municipaux sur le vote des subventions (dont celle à Aquasport) : quid de la double "qualité" de M. Garrido (Cf. article du 12 février)? Au vu de ce document authentique transmis par la mairie (après saisine de la CADA évidemment) les choses sont claires désormais : l'association emploie trois salariés dont ce directeur technique qui, selon le trombinoscope officiel de la mairie (Cf. site internet de la ville), gère une "sous délégation aux associations sportives et à la gestion des équipements sportifs".
C'est donc bien le même sous délégué du maire qui instruit les demandes de subvention présentées à la commune par les associations sportives, qui émet une proposition en faveur d'Aquasport et qui en bénéficiera en tant que directeur de l'association. Tantôt il rapporte lui-même le dossier devant le conseil municipal (en 2011 et 2012), tantôt il se contente de le voter (janvier 2013), tantôt il se sent obligé de se retirer au moment du vote (mars 2013)... parce que l'ambivalence de sa situation a été publiquement dénoncée. Le maire en la circonstance explique alors (en mars) qu'il faut revoter les subventions parce qu'un problème de forme risque de rendre contestable la délibération de janvier 2013.
Mais la question n'est-elle que de forme? La réponse est plutôt de fonds. Les subventions votées par la commune (27 000 euros) et Sud-Roussillon (10 000 euros) sont, selon la convention signée, destinées aux achats de matériel puis aux salaires. Comme, dans le budget de l'association fourni dans le dossier de la mairie, les achats de matériel sont chiffrés en 2012 à 2 500 euros et les 3 salaires (+ charges) à 105 000 euros on constate qu'en fait les subventions locales, affectées aux salaires de l'association, couvrent celui de son directeur soit 34 500. Autrement dit, grâce à sa double casquette au titre des "relations institutionnelles et avec les collectivités locales" M. Garrido instruit activement le dossier de subvention publique qui finance son emploi.
On n'est jamais si bien servi que par soi-même, grogne Mme Trucmuche. Le Procureur de la République pourrait donner d'autres qualifications à cette pratique.