C'est intéressant, intellectuellement, de détecter les mensonges et les sottises, ça occupe les soirées du conseil municipal, ça alimente les blogs mais à quoi ça sert?
Depuis un an et 8 séances d'assemblée, le conseil n'a rejeté, modifié, amendé aucun rapport. Toutes les décisions ont été votées conformément à la proposition du maire, sans la moindre correction de sens, de texte, de mot, d'accent ou de virgule. Les conseillers n'ont servi à rien, heureusement qu'ils ne sont pas payés pour perdre ainsi leur temps à discutailler et à ne rien obtenir du maire et de ceux qui l'entourent. Tout le monde perd son temps, use son enthousiasme, épuise son désir de servir l'intérêt communal en participant à ce simulacre de débat. Tout le monde, les quelques conseillers qui interrogent et n'obtiennent jamais ni réponse, ni explication, ni correction, ni suspension, rien de rien, la messe est dite avant l'introït; les journalistes qui ne comprennent rien à cette confusion, les fonctionnaires qui font tapisserie (sauf M. Ramon qui souffle les réponses au maire qui ne connait même pas la procédure concernant MONTOR), les adjoints qui s'ennuient et trouvent que c'est cher payer que de gâcher ainsi leurs soirées pour justifier leur indemnité à 140% et les autres moutons qui somnolent.
D'ailleurs pour simplifier le jeu, la mairie a trouvé un scénario pour soutenir l'attention sans prendre de risque. Son programme est habilement composé en 3 séquences plus ou moins anodines, et plus ou moins tardives, mais toutes 3 "intouchables"
Il y a d'abord les "os à ronger", les dossiers sans portée juridique ou sans importance financière ou incontournables mais qui permettent de laisser parler les conseillers discutailleurs et donc de donner l'illusion d'un débat. On a eu ainsi le rapport sur les DQ (délégués de quartier) dont on a déjà montré qu'ils relèvent du seul pouvoir du maire car dépendant de sa cellule de communication-propagande et qu'ils ne correspondent nullement à la création d'un organisme de service public. Même remarque pour le déplacement (immobilier) d'un bureau de vote qui relève de l'administration et non de la décision politique. Il y a eu ensuite la convention avec la MSA, la demande de subvention au Sydel et plus cocasse l'acceptation des plantes offertes par le département: qui va refuser cette fleur ? Il y a eu, tout aussi important, les 35 € pour la Sant Jordi ou plus problématique évidemment l'indemnité aux professeurs de musique (500 €): compte tenu de la situation financière, il est clair pour le conseiller de base qu'on abordait là l'avenir budgétaire de la commune, merci M. Andrault de dispenser le conseil des vraies tâches financières et de les traiter en catimini avec Stratorial
... on verra le résultat.
A côté il y a les "tranches de jambon" c'est-à-dire les dossiers plus substantiels que l'on sert en tranches, pour faire léger. L'exemple type est le procédé des virements de crédits (soit au sein du budget général soit avec le budget du port). La pratique est certes classique, il faut en faire s'il y a des raisons de modifier le budget primitif en cours d'exercice. Mais il faut qu'il y ait de bonnes raisons et qu'on les explique. Ici, rien de tel, on supprime des crédits d'investissements dont on avait dit au printemps qu'ils étaient nécessaires et on les émiette à l'automne pour payer des dépenses de fonctionnement (carburant, consommables divers ou encore des travaux pour la pétanque !) Même remarque pour le tableau des effectifs dont on nous sert une tranche à chaque conseil et dont on n'a jamais une vision d'ensemble avec organigramme précis des divers services et liste des agents réellement en fonction. Même observation sur l'urbanisme dont le conseil n'a jamais eu une présentation synthétique des problèmes, des contraintes, des possibilités d'aménagement et des perspectives de réflexion et d'orientation mais qui est invité à voter sur un rapport particulier dont on voit mal l'imbrication dans le plan d'ensemble.
Il y a enfin flottant entre les os à ronger et les tranches de jambon les "dossiers iceberg", à l'image de ces masses de glace dont l'équipage du Titanic ne voit que la partie émergée, le plus gros risque restant immergé et donc invisible pour les navigateurs imprudents. Le conseil municipal, ce Titanic en perdition dont les violons grincent de plus en plus, n'aperçoit que la partie émergée des masses de travaux qu'il engage (les honoraires d'architecte ou d'ingénieur), celle-ci est en général inférieure au 1/10 ème de la masse totale dont on ne discute pas. Le maire demande de voter la convention d'honoraires avec le maître d'oeuvre sans avoir jamais soumis et sans vouloir soumettre au conseil le programme, le dossier technique et le plan de financement du chantier lui-même. Exemple scandaleux on l'a dit: le club house de pétanque à 400 000 € qu'on fait passer sous la table, avec 20 000 € d'honoraires. Même chose pour la réfection des épis de la plage dont on a vu que la problématique technique (on restaure ou on laisse faire la nature?) n'a pas été soumise pour décision aux élus: on s'en remet simplement à des experts, un cabinet d'expert, sans chercher à se faire une opinion et à faire trancher entre plusieurs expertises les élus qui eux sont collégialement responsables. Idem pour les travaux d'éclairage public.
Comment a donc fini le Titanic et son commandant?
triste 11/11/2010 10:04
coin-coin 10/11/2010 23:35
pugnace 11/11/2010 08:03
xav 09/11/2010 19:14
Anticonsulus. 09/11/2010 17:01
marius 09/11/2010 13:34
malory 09/11/2010 10:02