1/. faire simple, simpliste, ne pas parler à l'intelligence, balancer à satiété le message bref, percutant, indiscutable, mémorisable. Rien de mieux que "l'ego"? 3 petites lettres au sens mystérieux, accusateur, psychanalytique, culpabilisant.
2/. ne pas discuter des questions (les gogos ne comprennent rien ! ) quand on peut discréditer l'interlocuteur (l'ego) qui les pose.
3/. jouer la victime d'ambitions sacrilèges : c'est la complainte des in-ego.
4/. dénoncer donc en boucle la "trahison" (l'indépendant du 28) de félon(s) à l'ego sur-dimensionné
La mairie a trouvé son style de communication. Malheureusement elle tâtonne dans la formulation. Tantôt c'est Jean Jouandet qui souffre "d'un ego sur-dimensionné" (la semaine du Roussillon) réduisant la troupe des Pugnace au panurgisme exigé des 19 autres. Tantôt (l'indépendant) "les 4 autres élus" révèlent aussi des ego sur-dimensionnés.
Surtout elle s'empètre quand elle s'aventure dans l'explication, qui à l'évidence n'est pas sa tasse de thé. Ainsi dans "la semaine" Jouandet (à l'ego etc ...) voulait être maire à la place du maire (explication par l'orgueil, CQFD) mais aussitôt "la véritable raison est qu'ils (sic) voulaient que la ville se sépare des personnels mis en examen" (ce qui, il est vrai, ne paraît aberrant qu'au nouveau maire). L'argumentation par la raison, sur le fond d'un dossier lancée ainsi à la sauvette brouille le matraquage psychologique sur la mégalomanie des "ils". Y a-t-il désaccord technique de gestion ? alors qu'on en parle ou plaide-t-on l'incohabitabilité entre ego, alter-ego et soi-disant inégaux bref l'hétérogénéité de son équipe?
C'est bien ce que le maire suggère ("la semaine"): "ces tensions existaient déjà avant la mise en place du Conseil". Qui a mis en place le conseil, l'a organisé, installé, dirigé ? Qui donc a fait de mauvais choix en amalgamant des ego et des inégaux, puis un mauvais management en ne sachant pas par un charisme habile solidariser l'équipe et user des compétences ou des complémentarités. Qui a contribué à installer dans sa troupe l'idée qu'il y avait les intellectuels hautains (eh! oui, c'est nous) et les fidèles dévoués (soi-disant traités par eux "d'illétrés") ?
De mon côté, j'avoue que mon ego en a pris un sacré coup quand un adjoint mal embouché (vous aurez du mal à deviner, il y a compétition) s'est dressé le 10 novembre vers 20 heures lors d'une réunion à 12 ou 13 pour m'enjoindre brutalement de démissionner et a réitéré à plusieurs reprises et violemment cette mise en demeure "au nom de l'honneur" ... sans que le maire n'intervienne. L'individu, dont je tairai le nom ... pour son honneur et sa renommée, a ainsi proclamé devant tous et le silence du 1er magistrat qu'en ne démissionnant pas je montrais que je n'avais pas d'honneur. Impuissant à discuter avec l'énergumène de notions qui lui échappent j'ai quitté la salle, permettant ainsi au maire d'annoncer le 12 lors de la réunion tenue avec le personnel que des "dissensions" (en 48 heures l'avocat trouve les mots) étaient intervenues au conseil et que la presse les informerait de la suite (sic). Le 13 PUGNACE a exposé le problème non en termes personnels mais techniques. Aujourd'hui je ne personnalise qu'en riposte.
Toutefois je note avec intérêt l'évolution verbale qui accompagne les invitations à démissionner: "honneur" le 10 novembre, "élégance " le 19, décence ("la semaine") et même "délicatesse" (l'indépendant) le 27. A quand "l'amabilité ?"
Enfin pour en terminer définitivement (pour ma part) avec ce petit jeu d'ego, je rappellerai qu'avant la version freudienne il y a eu celle de Descartes selon laquelle l'ego pour être doit penser. "Cogito ergo sum", je pense donc je suis, l'ego est dans l'ergo (le donc). Certains des dénonciateurs de l'ego ont oublié - ou ignoré - que l'ego ("je suis") c'est "je pense". Pugnace demandait simplement que l'on pense un peu et ensemble pour mieux agir ensemble.
Jean JOUANDET