Ceci est un rappel de l'info déjà diffusée hier mais qui mérite d'être signalée à nouveau car l'affaire est d'importance.
Une enquête publique est ouverte en ce moment sur la concession d'une partie du domaine public maritime à la commune de Saint-Cyprien.Il s'agit de justifier l'intérêt public de la mise à la disposition de la ville de la bande de terrain allant du port à la limite de Canet et qui couvre en gros le baladoir (et ses annexes tels les sanitaires de Maillol), le boulodrome, les parkings et espaces verts bordant la plage.
L'enquête est ouverte en mairie où le dossier avec plan peut être consulté. Un registre permet d'y consigner les observations et un commissaire enquéteur est désigné pour recevoir éventuellement et conclure.
Ce dossier est surprenant et même inquiétant. Disons tout de suite que ces étrangetés, et anomalies, ne sont pas imputables à l'actelle municipalité qui hérite d'un vieux dossier. Car il en ressort que des travaux ont été réalisés par la commune avant même qu'elle ait reçu de l'Etat la jouissance de ce baladoir et ce pour un montant non négligeable: le dossier parle de plus de 250 000 € mais il faut y ajouter au moins le coût de rénovation des sanitaires Maillol. La concession aujourd'hui en enquête validera a posteriori la faisabilité de ces travaux et confiera à la commune la gestion, l'entretien et la mise en valeur de cet espace exceptionnel pour l'agrément de la station. Et c'est là le problème.
Car demain la commune devra restaurer le baladoir dégradé par la tempête. Et elle risque d'être mise en demeure de tout restituer à l'état naturel, ces dépendances actuellement bétonnées ou murées étant jugées par les services techniques de l'Etat préjudiciables à la conservation de la plage, du littoral, de l'environnement et de la sécurité.
Le problème, de simplement juridique aujourd'hui, va prendre une acuité nouvelle quand il s'agira de définir le nouvel aménagement qui concilie la protection de l'environnement naturel (et la préservation du littoral) et le maintien des promenades familiales autant que touristiques (piétons, vélo, rollers etc.). Soit l'Etat refusera certains aménagements considérés comme contraires à ses impératifs d'ordre public (rétablissement, préservation, sécurisation de l'espace maritime naturel et de la bande littorale). Soit il imposera des travaux d'une nature et d'un coût très lourds (surtout en l'état actuel de nos finances).
Sous réserve de réflexion à approfondir il semblerait "urgent d'attendre".
Non pas de s'opposer à la concession car c'est d'un intérêt évident pour la ville de disposer de cet espace remarquable et vital. Et d'y réaliser des aménagements de qualité valorisant le site et agréables à ses habitants et aux touristes (après avoir, cela va sans dire, consulté la population sur ses souhaits en ce qui concerne par exemple la nature des promenades: piétons seuls ou espace partagé par exemple).
Mais il paraît prudent d'en différer le transfert effectif à la définition d'un plan concerté d'aménagement qui concilie les deux impératifs évoqués ci-dessus: ceux imposés par l'Etat et ceux souhaités par la ville. Quand les deux parties se seront mises d'accord (et là il est urgent d'y parvenir vu l'état des lieux) sur le plan d'aménagement, ses modalités de réalisation et ... son financement (partagé) la ville pourra sans risque prendre la concession c'est-à-dire la charge de remise en état et d'entretien.
Si la ville demande et obtient la concession avant que l'Etat ait donné son feu vert au projet communal (qui reste à établir) elle se met à la merci de ces services techniques. Il est impératif de savoir ce qui est possible, ce qui est souhaitable, ce qui est interdit de faire là; de savoir combien ça va coûter et de savoir qui paye. Avant que la ville prenne en charge ce cadeau qui risque de coûter très cher.
Donc oui à la concession mais après définition du cahier des charges, du devis et du plan de financement.
Chacun des habitants est concerné. Il peut et doit s'informer en mairie (service de l'urbanisme). Tous les avis seront, n'en doutons pas, utiles à la municipalité pour gérer ensuite ce dossier délicat et très important pour l'avenir de la plage.