Après la déclaration, tout à fait légitime, de Pierre Fontvielle sous le titre à la une de l'Indépendant "L'ancien maire veut que justice soit rendue" cliquer ici ...... link
on est en droit de se demander ce que pense, ce que souhaite, ce que fait en cette triste affaire Bouille le nouveau maire de Saint-Cyprien. Les citoyens sont en droit de lui demander à deux titres:
1°/ en sa qualité de maire, chargé de défendre les intérêts de la commune. On connaît globalement les dégats financiers de la gestion incriminée. Il est indispensable d'en connaître l'ampleur réelle, la consistance et les responsabilités. Il faut que les citoyens soient clairement informés des fautes et des méfaits des uns et des autres. Divers noms ont été cités en 2009, le parquet a parlé à l'époque "de pacte de corruption". Certains ont peut-être été abusivement mis en cause et en sont depuis 3 ans affectés dans leur existence mais compte tenu des faits révélés, compte tenu des témoignages publics, compte tenu des dommages comptabilisés, tous ne peuvent être innocentés au motif vaudevillesque que le commissaire enquêteur a eu des relations intimes avec un témoin clé. Tout le monde judiciaire savait cela.
Ou bien c'est un vice grave qui compromet la procédure mais alors il faut que la justice fasse le ménage au sein de l'équipe, policière et judiciaire, qui a laissé pourrir ce lourd dossier dont elle a fait pourtant grand étalage.
Ou bien les gaudrioleries du policier sont anecdotiques dans l'enquête, elles ne doivent pas couvrir d'autres vices cachés et faire classer toute cette procédure qui a provoqué la mort d'un maire, l'incarcération d'un autre et la promotion de l'opposant ami du policier. Il ne faudrait pas que les turpitudes de certains permettent d'en couvrir d'autres.
En tout cas, la commune a droit à la Justice, pour savoir qui de ses élus et qui de ses fonctionnaires a fauté et l'a ruinée. Elle est en droit de demander réparation ... si c'est possible d'en obtenir à ce niveau. C'est pour que ses intérêts soient défendus que nous avons demandé en 2010 que la commune se constitue partie civile. Ce fut difficile à obtenir et en termes ambigus le "nouveau maire" avait dit que c'était fait. Il s'agit maintenant de savoir si cela a été activé, il faut savoir ce que la commune a fait en qualité de partie civile, si elle a pris connaissance du dossier, ce qu'elle y a découvert, ce qu'elle soutient dans la procédure, quelles sont ses conclusions et ses actions, bref quelles sont les diligences effectuées par le maire au nom de la collectivité et dans son intérêt (celui de la collectivité s'entend).
2°/ car à titre personnel, M. Thierry Del Poso ne peut pas rester distant de cette procédure dont il fut l'instigateur. Vu l'ardeur qu'il a mise à dénoncer les disparitions d'oeuvres d'art, vu l'habileté dont il a fait preuve pour mettre en relation (devenue ensuite intime) le policier et le témoin, vu la fluidité des informations qui dans les deux sens circulaient entre l'opposant politique (et dénonciateur) et le service instructeur, notamment lors des audition et incarcération de M. Fontvieille, vu le rôle qu'il a ainsi joué en coulisse dans le déclenchement de la machine judiciaire et vu les atouts dont il a en retour bénéficié pour prendre la place des deux déchus, la décision qui sera rendue par la Cour de Montpellier ne peut le laisser indiférent. La stigmatisation éventuelle du commissaire enquêteur dont il fut l'informateur et qui en retour fut son informateur utile ne peut pas rester anodine en ce qui le concerne.
A partir de là, la justice pourrait se demander par exemple pourquoi cette dénonciation fut faite de façon spectaculaire et non pas judiciaire. Normalement, un avocat aurait pu, aurait du, saisir officiellement le Procureur de la République (comme nous l'avons fait) plutôt que de promener des cameras dans le musée ou de filer en douce des tuyaux (et une belle balance) au policier. La justice peut aussi se demander, comme nous, d'où venaient ces informations accusatrices, quelle personne suffisamment introduite dans les enceintes muséographiques de Saint-Cyprien et déjà proche de lui pouvait lui révéler ces faits utiles. Il serait bon de lever le voile.
La décision de la Cour d'Appel de Montpellier risque de poser ouvertement des questions, à propos de la filière ainsi révélée Del Poso-Gavat-Vicky: à qui a profité le vice de procédure? qui en fut l'instigateur? quel est le lien entre hier et aujourd'hui? L'éventuel effacement de la procédure d'hier (total ou partiel) n'est-il pas de nature à donner sens à des procédures nouvelles?
Là, si le nouveau maire veut comme l'ancien que Justice soit rendue, c'est là que leurs intérêts risquent de se contrarier, de nouveau mais pas forcément dans le même sens qu'en 2009.