Le 12 janvier, souvenez-vous, nous avions honte du refus stupide, stérile, mesquin de la présidente de l'office du tourisme de fournir spontanément les pièces, de droit public, auxquelles a droit tout élu et même tout contribuable.
A croire qu'on n'a pas consulté le bon avocat, qu'on ne veut pas comprendre ou qu'on cherche l'affrontement, la mairie, disons l'EPIC pour être précis, récidive. On refuse à DANIEL BOYER, conseiller municipal et membre du conseil de direction de l'Office du tourisme, de lui délivrer en mairie copie des délibérations de cet organisme.
Voila la démocratie de Saint-Cyprien : le bon vouloir de l'élu ceint de l'écharpe. Sous l'Ancien Régime le monarque était oint des huiles sacrées en la cathédrale de Reims, aujourd'hui la monarchie cyprianaise est moins solennelle mais aussi imprégnée de la majesté incontestable qui régente tous les niveaux de la cour.
On n'a pas compris ici, dans cette principauté de copains et de coquins installée depuis des décennies en la maison dite "du peuple", que l'élection n'est qu'un préalable à la légitimité démocratique (il n'y a pas de démocratie sans élection) mais qu'elle ne confère pas un pouvoir absolu et arbitraire.
Autrement dit, ce n'est pas parce qu'on a été élu qu'on a le droit de tout faire, de ne pas respecter les règles, de cacher la vérité, de s'enfermer dans la dissimulation ou le cercle des intimes et de mépriser les non élus et les autres élus qui discutent. L'élection donne le droit et le devoir de gérer selon la loi. Les élus n'ont pas forcément raison sur tout uniquement parce qu'un jour ils ont été élus. La démocratie c'est l'écoute, mais pas seulement l'écoute résignée et inattentive de certains en conseil municipal, c'est l'écoute des avis et des arguments et la discussion, en politique on dit débat.
La démocratie à la cyprianaise c'est un moteur à 3 temps :
- l'élection qui donne le pouvoir
- la consultation de personnes extérieures, dites qualifiées (avocats, bureaux d'étude) qui est censée apporter le savoir qu'on n'a pas
- le pouvoir solitaire et opaque d'un homme ou d'un clan.
moteur qui cahote ou qui cale
et qui fonctionne sans l'énergie motrice indispensable de la démocratie locale, le mélange continu de confiance partagée et d'idées débattues.