Le rapport n°2 du Conseil municipal du 6 juillet portait sur le régime indemnitaire du personnel communal. La question a été posée dès le lendemain de l'élection du maire avec le souci respectable de mettre fin au favoritisme antérieur qui débouchait sur un mode de distribution des primes réputé abusif, auquel les nouveaux élus promettaient de mettre fin pour réduire les charges de personnel (économies ! ) et régulariser le système (justice et rendement !)
Ce fut, avec la liste des attributaires de voitures de service et de téléphones portables, le dossier qui a le plus intéressé Mme Del Poso à l'époque où elle fréquentait (bénévolement mais assidûment) le cabinet municipal. Elle s'était fait donner toutes les fiches de salaire des agents de la mairie et des services annexes. Elle les a examinées attentivement. Elle s’indignait auprès de tous ceux qui passaient par là du nombre et du montant des indemnités. Elle annonçait véhémentement qu’il fallait changer tout ça. Elle n’a pas eu le temps de le faire elle-même.
Et les élus en charge réglementaire du dossier (le maire et le 1er adjoint de l'époque, M. Berliat) répugnaient à aborder la question délicate et complexe. Celle-ci ne pouvait pas être traitée de façon générale et hâtive mais exigeait, à mon avis, un examen très fin des cas individuels et une étude des bases réglementaires puis particulières de chaque indemnité. Personne ne voulait (savait) le faire.
Pour s'enlever l'épine du pied et créer l'ambiance électro-choc estimée favorable, c'est-à-dire désigner les méchants (les futurs pugnace) et les bons (le maire bien sûr), le 12 novembre 2009 le maire a réuni tout le personnel. Il a carrément annoncé que je voulais supprimer toutes les primes ... alors que l'avant-veille au contraire je lui avais déconseillé d'aborder ce problème de façon globale (il voulait annoncer une réduction forfaitaire et générale) sans avoir instruit le dossier. C'est d'ailleurs là et ce jour là qu'il annonça des dissensions au sein de l'équipe municipale préludant à des changements de responsables.
D'autres motifs graves fondaient ce désaccord que nous avons exprimé le lendemain 13 novembre en créant le groupe Pugnace mais cette incapacité à gérer convenablement les ressources humaines aura été un facteur important de la rupture que souhaitait l'entourage du maire.
Il a fallu 8 mois pour sortir enfin un texte censé régir l'octroi des primes et indemnités. En fait on aurait pu le bâcler en 24 heures puisqu'il ne s'agissait, on le verra demain, que de laisser le maire maître absolu du jeu, libre d'apprécier de façon discrétionnaire les mérites des agents et leur vocation à être ou non récompensés.