Une fois encaissée la cagnotte du procureur, une fois établi le bilan légué par les mis en examen, le cap à prendre ne peut que s'imposer au capitaine avisé:
- poursuivre la gestion de rigueur inaugurée en 2009,
* donc serrer les dépenses de fonctionnement
* pour dégager de l'autofinancement
* bloquer le niveau d'imposition (en attendant de le modérer)
* stopper le recours à l'emprunt et ...
- engager le désendettement de la ville qui hypothèque les budgets à venir et pour cela inventorier les avoirs susceptibles d'être cédés sans porter préjudice au service public (immeubles, terrains, valeurs mobilières ...) Un objectif raisonnable (difficile certes, donc à programmer sur le moyen terme: 4 à 6 ans) serait de ramener les 2 niveaux de l'annuité et de l'encours
1. de l’annuité à 3,3 M € (aujourd'hui 4,7) ce qui est encore à + 30% des annuités des stations voisines
2. de l ’encours de la dette à 30 M € ce qui correspond encore au total des 2 stations voisines et resterait supérieur au seuil national d ’alerte (encours de la dette rapporté aux recettes réelles de fonctionnement = 1 an 6 mois au lieu de 1 an)
- réduire les dépenses d'investissement au strict minimum indispensable pour la sécurité et l'entretien du patrimoine existant et les cantonner aux capacités d'autofinancement naturelles de la ville. En se souvenant que dans les années "normales" de la gestion BOUILLE l'investisement se situait autour de 4 Millions alors même que l'endettement et la fiscalité n'avaient pas atteint les plafonds actuels insupportables.
- pour cela tenter de dégager des recettes complémentaires en provenance des taxes diverses, de l'EPIC (campings), du Port; voire de partenariats à rechercher en matière touristique ou sportive.
Le budget de 2010 ne fait rien de tout ça.
On n'a même pas eu le geste symbolique pour le contribuable de faire comme l'avait fait l'an dernier le maire suppléant: tenircompte de l'accroissement de l'assiette fiscale qui permet de baisser légèrement les taux d'impôt tout en conservant le même produit fiscal.
On garde les mêmes taux d'impots.
Ce qui est gravement inquiétant pour l'avenir, c'est que ce budget n'affiche aucun objectif, la ville n'a aucun dessein, aucune projection budgétaire, on a financé un cabinet pour étudier une "prospective" mais l'adjoint, le maire n'en disent rien, n'en savent rien. Aucun des audits annoncés n'est présenté, ils n'existent pas ou on s'en moque.
On a parlé dans le DOB de rénégociation de la dette mais le maire, l'adjoint n'en disent rien, n'en savent rien. Quant au désendettement lui-même, le maire, l'adjoint n'en disent rien, n'en savent rien. Le cabinet explique qu'on va rembourser du capital en 2010: bien sûr comme tous les ans (c'est l'amortissement annuel de la dette) ce qui veut dire que dans 20 ou 25 ans tout ira bien si entre-temps on ne réemprunte pas.
C'est là le problème, on dépense en 2010 toute la cagnotte du procureur, l'annuité de la dette s'accroit et va s'accroitre (effet des taux variables), on reprend l'augmentation des charges courantes, on reprend un investissement à 3 millions 771 d'opérations (+ 3 millions d'amortissement de la dette) comme du temps des bonnes années Bouille, sans se soucier du bilan des mis en examen ...
Et on ne nous parle pas des projets qu'on a demandé à Sud-Roussillon d'étudier et qui devraient donc retomber sur le budget communal comme le gymnase-salle polyvalente, et on laisse à l'abandon le musée d'art moderne (mas des Capellans) ...
Et le maire ose écrire dans le journal que nous avons "constaté la solidité du budget présenté" : on comprend qu'il s'étonne que nous ne crions pas mais il ne faudra pas qu'il joue le serein et prêche l'apaisement dans le désert. Car aujourd'hui le Conseil Municipal c'est le désert de la réflexion financière, c'est le désert de la réflexion politique, mais il est des Pugnace et il en est d'autres qui n'aiment pas prêcher indéfiniment dans le désert.
En résumé,
ce budget 2010 n'est qu'un budget de survie
ce n'est pas un budget de sauvetage.
Le capitaine n'a pas de cap,
qui est le capitaine du titanic ?