Lors du conseil du 30 mai Thierry Del Poso s’est rengorgé en évoquant sa garde à vue sur le dossier pénal du camping. « 48 heures de garde à vue pour en arriver à rien du tout. C’est un camouflet pour les plaignants. C’est un camouflet pour ceux qui ont instruit et pour ceux qui ont donné ordre d’instruire cette plainte ! » Autrement dit : « témoin assisté » c’est « rien du tout » : c’est même, faute d’être banal, un titre de gloire pour l’heureux élu et un échec piteux pour les terroristes judiciaires.
On peut comprendre qu’il se réjouisse de se retrouver dans la belle brochette des « témoins assistés ». Parmi les notables des collectivités locales on a eu récemment la série des politiques en « i » : les Tiberi, Guérini, Pupponi, Estrosi. Mais n’oublions pas les autres célébrités nationales, telles notamment MM. Woerth, Tapie et même l’ancien président Chirac qui sont aussi passés par ce stade transitoire
Rappelons en effet que le statut de témoin assisté n’est pas définitivement fixé pour toute la durée de la procédure d’instruction . Il a été créé par la loi du 15 juin 2000.
La loi prévoit désormais trois statuts distincts :
le simple témoin, à qui il n’est rien reproché, et qui peut attester devant le juge de la connaissance personnelle qu’il a eu d’un fait
le témoin assisté, à l’encontre duquel il existe « des indices rendant vraisemblable qu’il ait pu participer à la commission des infractions dont le juge est saisi »
le mis en examen, à l’encontre duquel il existe « des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il ait pu participer à la commission des infractions dont le juge est saisi ».
Si les indices existants à l’encontre d’un témoin assisté deviennent « graves ou concordants », il sera mis en examen par le juge d’instruction. En l’espèce l’information se poursuit à la diligence de la police judiciaire
C’est pour cela que l’on comprend moins l’agressivité vexatoire qu’il exprime à l’encontre du Procureur de la République et de la Police judiciaire. Qu’il veuille voir dans le sort qui lui est provisoirement réservé un camouflet pour les plaignants, libre à lui, les terroristes savent quelle valeur on peut donner à ses communiqués de victoire : cela ne tranche avec son discours habituel que le recours à un vocabulaire cette fois moins rabelaisien et « nauséabond ». Mais qu’il fasse injure au parquet qui a donné ordre d’instruire et à la police qui a instruit … cela risque d’être risqué : il n’est pas sûr que le Procureur et la PJ apprécient.