Le conseil municipal du 6 mars 2013 a eu droit à l'inévitable "modification du tableau des effectifs". La révision du nombre d'emplois est le leitmotiv de ce conseil municipal, ou plus exactement de la mairie car le rôle du conseil est, on le sait, totalement nul sur ce point ... comme sur toutes les autres questions de gestion municipale.
Quoiqu'apparemment sans grande importance puisqu'il ne portait que sur 4 créations d'emplois et une dizaine de suppressions (pour régularisation de situations diverses), le rapport de mars d'allure anodine est cependant significatif.
D'abord il affirme qu'il convient de créer un emploi "d'adjoint technique" à la suite du départ à la retraite d'un agent du service "espaces verts" ! Étrange motivation ou mystère de la gestion cyprianaise : l'agent des espaces verts aurait-il emporté son emploi en partant à la retraite? ou l'emploi qu'il aurait libéré en cessant son activité serait-il indigne du nouveau venu? Ou bien ce regrettable retraité travaillait-il comme deux ce qui expliquerait qu'il faille dédoubler son poste pour le remplacer? Mystère, secret, incohérence ou manipulation : il est simplement écrit dans le rapport "qu'il convient" de créer un nouvel emploi. Il convient, il suffit.
En deuxième ligne, il est écrit que "compte tenu des différentes missions réalisées par le service ingénierie et l'organisation de l'équipe en place, il convient de créer un poste d'adjoint technique de 2 ème classe pour recruter l'agent contractuel actuellement en poste et maintenir ainsi un effectif constant." En clair, si tant est que l'on puisse clarifier cette langue de bois, cela ne veut pas dire, en tout cas cela ne justifie pas que les missions se sont accrues. Cela a pour objet de régulariser la création d'un emploi permanent existant et de permettre la titularisation d'un agent déjà en place. L'emploi existait, il avait été pourvu par le biais d'un contrat (donc par un choix "personnalisé", sans appel à candidatures ni sélection objective des candidatures). On estime (Dieu seul sait pourquoi) qu'il "convient" de nommer "adjoint technique territorial" l'heureux contractuel et de le titulariser pour qu'il en soit reconnaissant au moins pendant un an au maire sortant. Il convient, il suffit.
Alors si l'on va un peu plus loin et que dans le tableau des effectifs on examine la liste des emplois existants, on comprend pourquoi le nombre de postes pourvus de titulaires reste apparemment constant et pourquoi le budget personnel ne cesse de déraper. Le nombre d'emplois de titulaires pourvus est dans ce tableau de mars 2013 de 261. Il faut y ajouter les 3 emplois de cabinet (emplois contractuels mais pas médiocres ... tout au moins au niveau de la rémunération puisque pouvant aller jusqu'à 90% du traitement correspondant à l'indice terminal de l'emploi administratif fonctionnel de direction le plus élevé occupé par un fonctionnaire dans la collectivité, soit le DGS). Et il faut y ajouter d'une part les emplois dits non permanents ce qui fait 48 et les emplois de droit privé au nombre non négligeable de 45.
Ainsi à côté d'un effectif normal, c'est-à-dire de fonctionnaires territoriaux soumis à un statut de droit public (et théoriquement sélectionnés sur des critères de compétences et d'aptitudes) soit 261 agents on a, à Saint-Cyprien un deuxième effectif parallèle de 96 "collaborateurs" divers qui ayant un pied à l'étrier attendent d'être mis en selle.
Ces chiffres bien entendu ne comprennent pas les emplois du port niceux de l'EPIC.