A Saint-Cyprien on a sûrement les meilleurs bonneteurs de Catalogne nord. Bonneteurs budgétaires s'entend c'est-à-dire élus (ou administratifs) aussi habiles en l'art d'intervertir en vitesse des crédits en débits ici et des débits en crédits là, (ou vice-versa), aussi habiles que le sont sur les boulevards parisiens les bonimenteurs qui font valser les cartes sous les verres et dupent les badauds.
On supprime ici des crédits prévus pour des travaux au port (excusez du peu : 150 000 €) et on les offre là en crédits positifs pour le budget communal.
On supprime ici des crédits de gros travaux (investissement) prévus pour le centre associatif des Capellans que l'on n'a toujours pas abandonné (ni terminé) et on éclate cette somme (excusez du peu encore : 198 000 €) en 10 postes de dépenses banales: des crédits d'étude (révison du PLU, des branchements divers, de l'arrosage automatique (sic) ou des réparations d'éclairage public (il est vrai que, pour faire des économies, on vient d'embaucher un électricien, celui qui travaillait avant dans l'entreprise qui achetait des tableaux pour le maire! il faut sans doute lui laisser le temps d'apprendre le métier ou lui donner des outils, qui le sait ? au fait quel est l'adjoint ad hoc?)
Bien sûr on écrit "vu l'avis préalable du conseil d'exploitation" (du port) ou "vu les résultats prévisionnels du port" pour faire sérieux mais personne ne les a vus. La direction, la présidente déclarent qu'on ne les a pas, qu'il faut attendre que le compte soit arrêté par la trésorerie d'Elne. Autant dire que les gestionnaires locaux de l'entreprise port de Saint-Cyprien n'ont aucun document de gestion donnant au jour le jour, ou au moins en fin de mois la situation financière de l'entreprise. Car le port est une entreprise, son directeur un chef d'entreprise (ne nous dit-on pas qu'il a un contrat de droit privé et un salaire inavouable?) et sa présidente une présidente de conseil d'administration. Mais les actionnaires (alias les contribuables de Saint-Cyprien) et les membres de l'Assemblée Générale (alias les délégués au conseil portuaire) n'ont droit à aucune des informations communiquées dans toute entreprise sur les résultats et les salaires.
Devant une telle situation n'est-il pas raisonnable de confier la gestion de cette structure à de vrais profesionnels qui apportent à la commune d'une part un savoir-faire et un programme de gestion de cet équipement majeur de la station et qui verse à la collectivité des redevances substantielles et régulières et non pas soumises au bon vouloir du directeur : tantôt 1 million en 2008 (pour M. Bouille), puis 100 000 en début 2009 (pour M. Fontvieille) et en fin 2009 voici M. DEL POSO 150 000 € de plus.
Si la commune est aussi incapable de gérer son secteur économique, qu'elle change de formule. Nous avions proposé un audit organisationnel pour que des experts analysent ce type de question et fassent des propositions, il était prêt à être lancé dès le 6 novembre 2009, Pugnace a été déchargé de facto du dossier et le groupe de pilotage n'a plus été réuni.
Alors à quand une délégation de service public pour le port ? et pour les campings dont il faudrait quand même expliquer pourquoi "malgré une très bonne gestion" ils diminuent de 1/2 le loyer du à la commune et ne lui versent qu'une somme égale à celle de 2006 où les recettes étaient largement inférieures, les tarifs inférieurs et le classement inférieur.
Une délégation de service public pour le port, c'est un peu plus compliqué à monter que pour le petit train touristique mais franchement ça en vaudrait la peine.