AFFAIRE n°32: REMPLACEMENT = EPURATION
Voici la réponse des PUGNACE qui a été lue dehors devant la mairie puis en séance avant de quitter la salle au moment de ce vote qui déshonore ceux qui y ont participé.
"Intolérance, allergie au débat, peur de la contestation, ce rapport illustre la gouvernance égocentrique d’un clan municipal, un clan qui se prétendait une équipe " unie pour la raison " et qui n’est plus qu’un clan arque-bouté sur son pouvoir.
Le conseil va procéder sur réquisitoire de son président à ce qui est une épuration digne des démocraties bananières ou soviétiques
Les élus du groupe Pugnace sont accusés de nuire (je cite) " au bon fonctionnement de l’administration communale ". Le maire, dont leur vigilance sur la légalité dérange la sérénité, veut user de son autorité régalienne pour les vider de l’office du tourisme, de Sud-Roussillon et du conseil portuaire. Pour régner en paix sa tactique est claire : asservir les courtisans, acheter les frondeurs et placardiser les insoumis. Nous sommes des frondeurs qu’il ne peut acheter donc des insoumis qu’il faut évincer.
Il aura fallu 8 mois pour que le maire comprenne le mémorandum du 13 novembre 2009. Le 1er motif d’exclusion tient à ce qu’il qualifie " de critiques publiquement proférées " et qui étaient des avertissements et conseils, certes fermes mais démocratiquement et correctement exprimées ici après avoir été présentées à plusieurs reprises aux élus de la majorité en tête à tête ou en petits comités. La réflexion est lente en cette mairie.
8 mois pour comprendre la portée de nos critiques sur " ses méthodes de gestion personnalisée, centralisée, d’opacité arbitraire et de favoritisme " (je le cite encore). 8 mois pour en arriver aujourd’hui à faire en public l’éclatante démonstration de cette gestion cadenassée et se débarrasser de nous qui n’avons pas prêté le serment d’allégeance aveugle et irréfléchie. Il prouve par cette épuration réactionnaire que notre diagnostic était bon : pouvoir centralisé, personnalisé, opaque et fermé.
8 mois pendant lesquels il ne nous a donné aucun motif à changer d’opinion. Certes il rappelle que J-F Mazurek (le 5ème Pugnace) a lui fait acte d’allégeance et il est pardonné du crime de lèse-majesté qu’il a commis le 13 novembre. Chacun sait pourquoi. Par indulgence pour celui qui n’ose même plus siéger ici et donne sa voix en cachette, je ne serai pas plus précis. Chacun sait et le maire a enfin compris que je n’ai pas, que nous n’avons pas de ponton à louer au port, ni de bouées à vendre à la mairie, ni d’amodiation à négocier sur le domaine maritime.
Alors à défaut d’argument d’intérêt ou d’ambition pour nous séduire, il n’avait qu’un seul argument pour nous convaincre, celui de gérer correctement l’intérêt public. Mais c’est là pour lui et les siens " mission impossible ", alors on vire les trublions qui soulignent trop ce qui va mal.
Ce rapport indigne d’un démocrate grince d’un humour inconscient et autodestructeur. Il accuse les Pugnace de perturber le conseil et de nuire au bon fonctionnement de l’administration communale alors qu’ils œuvrent à remettre la ville dans les rails de la loi et le prouvent devant le Tribunal. Comme d’habitude, on se trompe de cause et d’effet, on veut tromper le citoyen. On écrit "des répercussions négatives sur le bon fonctionnement de l’administration communale" parce qu’on craint exactement l’inverse, les répercussions correctrices de son fonctionnement défaillant. Nos contestations sur les irrégularités le contraignent et vont le contraindre de plus en plus à redresser ses dérives de gestion. Ce fut le cas sur la nomination de la directrice de l’Epic et sur la procuration qui lui avait été donnée pour payer grassement l’indemnité de BERTRAND. Ce fut le cas sur le conseil municipal extraordinaire où le juge des référés puis l’avocat au conseil d’Etat ont reconnu notre bon droit. Ce sera le cas pour l’élection illégale de la présidente de l’office, pour les nominations irrégulières de M. Humpage, pour le vote sur les tableaux des effectifs etc etc. C’est parce qu’on avance vers la sanction contentieuse des illégalités que le maire prend peur et pense mettre fin à notre pugnacité en nous évinçant.
Il se trompe, cela ne nous empêchera d’être vigilants. Il se trompe lourdement car cette décision scelle son intolérance et compromet définitivement son image de maire. Un vrai maire est un rassembleur, il focalise la diversité des opinions et des aspirations. Il a la charge de consolider le lien social, non d’exclure, et de conduire un projet collectif, non une ambition personnelle. Du débat municipal il doit faire la synthèse. Des conflits il doit faire la paix locale. Il doit rassembler les opinions privées et les intérêts personnels en un programme et une action d’intérêt général. Ici à Saint-Cyprien, plus encore effrontément qu’avant, plus que jamais, on colonise les sièges du pouvoir, on exclue les gêneurs, on place des fidèles et des soumis.
Ce rapport est un aveu d’impuissance et une réaction de peur. Impuissance d’un maire incapable de réfuter les critiques en prouvant sa compétence, son intégrité, son respect de la loi et de la démocratie. Et qui n’a rien trouvé de plus intelligent que de neutraliser ceux qui critiquent et qu’il était pourtant fier de présenter en tête de liste pour inspirer confiance et faire sérieux.
Impuissance et peur d’un clan sur la défensive, peur que le harcèlement de la loi ne les obsède, peur que la sanction de leurs illégalités ne les fasse sombrer. Peur qui inspire le réflexe de défense qui consiste à éliminer les importuns.
Voilà comment on gère la ville de Saint-Cyprien, sans avoir rien appris du passé, ni rien retenu de ses propres promesses. Les français a-t-on dit ont la mémoire courte, M. Del Poso a la mémoire lente. Il se souvient enfin du 13 novembre. Qu’il se souvienne vite du 6 juillet 2010.
" l’abîme appelle l’abîme " est-il écrit dans un psaume de David, une faute en entraîne une autre puis une autre jusqu’à ce que ce soit trop, trop pour le peuple.
Après les fautes contre la légalité, voici plus grave pour l’avenir : la faute contre l’intelligence et contre le cœur. C’est trop.