M. Del Poso qui aime se parer du titre de maître pour rehausser sa stature de maire n'apprécie pas que ses administrés puissent venir à douter du bien-fondé d'une telle référence. Cette susceptibilité de l'élu sur son titre d'avocat s'est exprimée dans les deux plaintes déposées au TGI de Paris contre certains propos (émis en février 2012), articles et commentaires, qui étaient consécutifs au jugement du TA du 24 janvier 2012 annulant pour la 2 ème fois la nomination de M. Humpage à la direction de l'EPIC. Ces propos réagissaient notamment à ses propres déclarations au journal l'Indépendant telles que : "persiste et signe" ... "terrorisme judiciaire" ... "le maire est seul juge et seul compétent" et sur sa décision de renommer ce monsieur pour la 3 ème fois. Bien évidemment les observations suscitées par ces échecs contentieux, répétés et non acceptés, ont porté sur l'expertise juridique du maître-maire et ont exprimé des appréciations qu'il a trouvées inacceptables. Mais qui ne relèvent que du droit de critique légitime des citoyens, droit rappelé à la France par la Cour européenne des droits de l'homme (voir article précédent). Et qui s'expliquent tout à la fois par les faits (le jugement du TA du 24 janvier et le passer outre autoritaire de M. Del Poso) et par l'inévitable mise en cause de la "maîtrise" juridique du maire
Ce jugement annulant une décision municipale est un fait. La décision de passer outre est un autre fait. La confusion entretenue par le maire entre sa profession et son mandat relève de son choix personnel. Cet amalgame du maître et du maire est plutôt inhabituel chez ses confrères (dont l’exemple majeur du maire de Perpignan). Ici en revanche il est devenu systématique dans ses publications officielles ou sa communication médiatique (documents administratifs, communiqués de presse, cartons d’invitation et même certains courriers) : le nom est ostentatoirement précédé du titre de Maître. En surélevant ainsi la fonction élective d’un socle d’expertise juridique, la formule vise, tout autant qu’à impressionner l’électeur, à souder la confiance de ses proches en sa capacité et à dissuader les contestataires éventuels. En contrepartie, cette confusion entretenue des compétences interdit logiquement de décliner toute responsabilité dans les erreurs de droit ou de procédure. De sorte que tout naturellement le bilan contentieux pèse à la fois sur la robe du maître et sur l’écharpe du maire : on ne peut reprocher à la population d'amalgamer l’avocat et le maire dans les échecs judiciaires puisque lui-même les associe dans sa communication, il est malvenu pour un responsable de s'en offusquer.
Nous lui avions conseillé naguère de mettre un terme au "maître". Il n'en a rien fait. Bien au contraire, comme toujours emporté par ses pulsions de riposte, il a par ces plaintes ouvert une fenêtre judiciaire pour nous permettre d'exposer à Paris la réalité de la gestion du Maître-maire.