Il faut croire que l'éviction des Pugnace de son conseil municipal est d'ordre vital pour ce maire qui non content d'avoir aboli la démocratie tient farouchement à ostraciser les démocrates : jeudi 11 avril, jour de l'audience d'appel sur les dossiers de démission d'office il a fait le déplacement à Marseille, escorté bien sûr de son garde du corps et maître à penser (!), l'inqualifiable directeur de cabinet (le qualificatif "inqualifiable" n'est pas diffamatoire). Tous deux étaient présents à la Cour administrative d'appel de Marseille.
Etaient-ils là pour s'assurer que celle-ci avait bien compris les enjeux de l'affaire et qu'elle prendrait bien en compte leur point de vue? Bien sûr, ce n'est pas revêtu de sa robe que Me Del Poso était là: la commune avait payé pour le défendre un avocat du barreau local. Peut-être avaient-ils un autre rendez-vous avec quelque personnalité locale susceptible de les conseiller dans leurs différentes affaires (on a le choix des personnalités locales). Peut-être sont-ils passés là par hasard avant d'aller prier la Bonne Mère ou caboter dans les calanques. Mais leur présence a du impressionner la Cour.
Jamais auparavant quand il s'est agi de défendre les vrais intérêts de la ville, de justifier du bien-fondé d'une décision communale, de soutenir un dossier d'intérêt public, jamais Me Del Poso n'avait pris la peine d'aller au Tribunal administratif de Montpellier (c'est pourtant plus près et les affaires en valaient souvent la peine). Rappelons que cette procédure (de démission d'office) est censée être ouverte dans l'intérêt de l'Etat, le maire agit là au nom de l'Etat, mais c'est la commune qui paye les honoraires de l'avocat d'Aix-en-Provence et les frais de ces messieurs de la mairie (déplacement et bouillabaisse de circonstance). Pourquoi donc se seraient-ils privés de cette escapade?
Les pugnace ne sont pas financièrement couverts par le budget communal. Ils n'ont pas fait le déplacement. Ils s'en sont remis à leur avocate (qu'ils rétribuent), à la Cour (qu'ils ne cherchent pas à impressionner) et au destin (qu'ils ne redoutent pas vu que la participation à ce conseil municipal fantoche n'est pour eux d'aucune utilité sauf de déranger par leur présence et leurs propos la molle harmonie de la troupe silencieuse et de son opposition légitime).
Tous deux, le maître et son éminence grise, ont donc assisté à l'audience, muets bien sûr mais vigilants comme sait l'être en conseil municipal "l'inqualifiable" directeur de cabinet. Sans doute satisfaits des conclusions du rapporteur public qui a proposé le rejet de nos recours, sans doute inquiets à l'écoute de notre avocate qui a fait valoir une argumentation susceptible d'infléchir la Cour.
Encore plusieurs semaines de suspens pour M. Thierry Del Poso en attendant le délibéré, il va lui falloir prendre quelques tranquillisants car de toutes façons les actions qui le menacent vraiment ne se régleront pas en Conseil Municipal.
Nous reviendrons du reste sur les deux procédures qui ont été évoquées, dans la confusion totale sous la présidence incohérente de l'adjoint Sirvente, lors de la dernière séance du 9 avril.