Chacun aura sa lecture. Notons simplement que cette pré-enquête deux ans après la rupture municipale, et à l'annonce de décisions significatives du TA et de plaintes pénales lourdes, a le mérite de poser la question: qu'est-ce qui a changé à Saint-Cyprien? les hommes seulement ou les méthodes? Chacun peut avoir sa réponse. Vous connaissez la nôtre. La justice dit peu à peu la sienne, on l'a vu récemment avec le référé déboutant les sociétés "exploitant" l'ex terrain Al Fourty.
Retenons l'essentiel qui est la réponse en forme d'échappatoire du maire. Réponse en deux séquences conformes au personnage à deux faces, tantôt souriant jaune et tantôt mordillant, mais jamais ne disant. Rien n'est dit sur les affaires, les contentieux jugés ou les dénonciations pénales. La première réponse, du style zen, est apaisante: dormez braves gens, tout va bien, tout va mieux, je travaille pour vous, dans la clarté (sic), l'ambition (pour la ville?) et dans la légalité (Cf. TA). La deuxième réplique hélas! est beaucoup moins apaisante et apaisée, chassez le naturel il revient au galop. Voyez plutôt:
"je suis en présence d'un homme qui a été Préfet, qui lorsqu'il a été TPG de Perpignan n'a strictement rien fait pour sauver Saint-Cyprien de la débâcle, de la débâcle financière et qui aujourd'hui a les moyens de réexister politiquement. C'est un monsieur qui a un âge respectable, qui a un ego particulièrement important. Il a été préfet, il ne faut pas l'oublier et il se croît incontournable"
Passons sur les gracieusetés habituelles sur l'âge (qualifié avec hésitation de "respectable" pour suggérer autre chose), sur l'ego (qualifié de "particulièrement important" et non plus surdimensionné) et sur le statut d'has been préfectoral en mal de reconnaissance et d'existence. Cela relève du dénigrement. Dénigrement primaire, injure, rituel aussi insignifiant qu'il se veut vexatoire. Dénigrement indigne de la part d'un responsable, et élu naguère (et à sa demande) avec ce même has been. Procès ad hominem indécent de la part d'un homme de droit et grotesque de la part d'un adepte du zen.
Notons plutôt le retour du couplet diffamatoire sur l'ex "TPG qui n'a strictement rien fait pour sauver Saint-Cyprien de la débacle financière". Sans doute faut-il comprendre "rien fait pour préserver (du temps de J.BOUILLE) Saint-Cyprien de la débâcle "car évidemment après pour "sauver la ville de la débâcle financière" on a élu M. Del Poso. Le maire reprend donc à son compte la polémique enclenchée sur ce blog en décembre 2009 par un certain MIMI. Rappelons-en les termes, en notant aussi que le maire en conseil municipal s'offusquait de la "délation" sévissant sur les blogs et lui rappelant les sombres années 40:
A ce MIMI dont l'identité ne paraît pas très lointaine du cercle municipal, l'ex TPG et ex Préfet a répondu en détails sur les pouvoirs et compétences respectives d'un TPG, d'un receveur municipal (ou comptable public local) et d'un Préfet : voir notre feuilleton d'articles du 3 puis du 6 au 13 décembre 2009). Plus concrètement j'ai précisé l'action qui fut la mienne, en qualité de TPG durant mes fonctions (et notamment l'analyse financière réalisée par un chargé de mission de la TG et présentée avec lui au maire J.BOUILLE). Et j'ai montré chiffres à l'appui que la débâcle qui a emporté l'ancienne équipe et coulé la commune s'est déclenchée après ma mise en retraite. Revoici les extraits principaux de cet article du 9 décembre 2009.
Il a exercé les fonctions de TPG de ce département du 1er décembre 1992 au 31 janvier 2005 soit 11 exercices budgétaires, de 1993 à 2004. A lire les résultats financiers de la ville de Saint-Cyprien, on voit que :
- la débâcle n'a pas eu lieu de son temps
- il était parti quand tout a tourné mal.
Deux séries de chiffres significatifs avant et après mon départ (2005) :
- le montant de la dette (en capital restant dû)
2003 : 25,5 millions
2004 : 28,8
2005 : 36,5 millions
2006 : 42,3
2007 : 48,5
2008 : 54,6
l'endettement a doublé
- la capacité d'autofinancement (en millions d'euros)
2003 : + 1,2 millions
2004 : + 1,2
2005 : + 0,857 millions
2006 : - 1,595
2007 : - 1,434
2008 : - 0,850
la capacité de positive est devenue négative
Chance ou habileté ? la dégradation ne date pas de mon temps. Ai-je contribué à la freiner voire à la retarder ? Ce serait une expression abusive d'ego que de le prétendre. Disons que:
- la gestion quotidienne par le receveur, et en appui le TPG, a évité les dérives qui ont suivi dans les années 2005 à 2008
- j'ai fait faire en 1994 une analyse financière de l'ensemble de la commune et avec le collaborateur qui l'avait réalisée nous sommes venus la présenter au maire de Saint-Cyprien et à son adjoint aux finances. Le document a disparu des archives de la mairie, happé m'a-t-on dit par les perquisitions policières (ou passé à la déchiqueteuse). On doit pouvoir le retrouver en Préfecture ou en Trésorerie. Les conclusions soulignaient deux tendances dangereuses, endettement et fiscalité, qui appelaient une surveillance stricte et une gestion plus orthodoxe mais ce n'était pas dramatique. Cela pouvait être maîtrisé mais nous avons eu le sentiment d'être écoutés distraitement. C'est là l'échec que je dois reconnaître de ne pas avoir été entendus.
- par la suite, j'ai tous les ans étudié les comptes de la commune de Saint-Cyprien, comme les autres, dans le réseau d'alerte des finances locales. Selon les années, elle s'inscrivait dans l'une ou l'autre des catégories à surveiller plus ou moins, sans toutefois sombrer dans le rouge, et elle faisait l'objet d'un traitement de conseil approprié par les services préfectoraux dont on me pardonnera de n'avoir gardé ni les archives ni le souvenir détaillé.
Pour dater la dégradation (2004/2005) reprenons les grandes évolutions:
- impôts locaux : + 44 % entre 2003 et 2008
- charges financières (intérêts de la dette) : + 116 %
- endettement souscrit chaque année : + 330 %
- encours de dette (en capital) : + 114 %
- fonds de roulement : - 93 %
alors, qu'en pensez ?"
Sans doute, à l'époque, le maire et les siens ont-ils pensé qu'ils s'engageaient avec ces calomnies dans une impasse piégée et la campagne cessa. Sans doute aujourd'hui le maire et ses conseillers ont-ils estimé que faute d'argumentaire technique et juridique ils devaient faire diversion en tentant de nouveau de discréditer celui qui dit la vérité. Erreur et faute grave.
Car les plaintes ne sont pas le fait d'un ex sénescent et aigri: elles sont déposées par deux élus solidaires (Marie-Pierre Sadourny-Gomez et Jean Jouandet) avec le soutien de leurs groupes de conseillers municipaux. Il y a mécompte sur les personnes.
Il y a aussi, le maire étant informé depuis décembre 2009 de l'inanité de ces accusations portées contre mon honneur professionnel et celui du corps auquel j'appartenais, il y a délibérément dans la déclaration faite devant une caméra du journal télévisé diffamation publique passible des peines prévues aux articles 29 et suivants de la loi du 29 juillet 1881.
Je n'ai jamais souhaité faire dériver le débat en combat de personnes et tant dans mes interventions en conseil que dans mes écrits j'ai tenu à aborder la gestion communale à partir des problèmes de fond et des faits, ce qui n'exclue pas évidemment quelques pointes mais exclue la calomnie et la diffamation. Je n'en ai pas été privé, en revanche, de la part de toutes sortes d'intervenants délégués ici et là à l'agit-prop officielle. Cette fois la dérive est de façon caractérisée le fait de M. Del Poso parlant es qualité de maire contre un conseiller municipal.
Je dis donc fermement: Attention, danger !
JEAN JOUANDET
Préfet et Trésorier-payeur général honoraire,
et conseiller municipal du groupe PUGNACE