Mardi 13 avril: 21 heures / 3 heures 15 ... plus de 6 heures de Conseil municipal pour 18 questions à l'ordre du jour, dont il est vrai les comptes et budgets divers (commune et port). Appréciée ainsi au chronomètre, quelle belle séance de démocratie: de longs débats et reconnaissons-le une ambiance moins tendue que de coutume, une attention proche de l'écoute du président de séance et des réponses qui, à défaut d'être réceptives sur le fond aux remarques et aux contre-propositions, renvoyaient calmement à des améliorations ultérieures. Breg des apparences de débat policé, sinon poli par les bons usages de la démocratie locale.
L'inconvénient est que la longueur des discussion n'a tenu qu'à leur stérilité, la position du maire et de sa majorité restant inébranlée par les arguments de chiffres, de droit ou de bon sens, qui pouvaient leur être présentés pour tenter d'améliorer les décisions ou simplement de les mieux orienter.
Et la stérilité des discussions, outre le blocage délibéré sur des décisions arrêtées d'avance et sans aucune concertation, tient à l'absence de travail préalable entre les divers élus du conseil. Les réunions des commissions sont organisées à la hâte, à des heures inconfortables, dans des délais qui ne permettent ni de les préparer sérieusement avant qu'elles ne se tiennent, ni d'en tirer ensuite quelque profit pour le conseil qui suit immédiatement puisque du reste que aucune commission ne rapporte le moindre avis au conseil. Les pièces comptables légitimement demandées en commission des finances n'ont pas été fournies: l'une a été demandée depuis le mardi 6 soit une semaine entière ! L'opacité demeure même si on la prolonge presque jusqu'au petit matin.
C'est un élu de la majorité, un adjoint en général, qui lit consciencieusement les rapports du maire, aucun rapporteur de commission n'intervient pour valider ou nuancer la proposition officielle. Les avis divergents ne peuvent donc s'exprimer qu'en séance au risque de devenir importuns, d'entrer dans des détails qui ne relèventpas d'un débat public, d'occulter les vrais problèmes (de choix politique, d'orientation stratégique, de développement, de programmation etc qui relèvent eux du débat d'assemblée) et finalement de lasser tout le monde en prenant l'allure d'une contestation systématique des personnes plus que des sujets. Au risque aussi (avantage collatéral pour le dircom officiel) de lasserles habitués des vidéo de Xav qui n'auront pas le courage d'affronter un tel feuilleton sans suspense. Au risque aussi (dommage collatéral pour le dircom) de conforter l'interrogation permanente de l'opinion sur précisément l'existence de choix politiques, d'orientation stratégique, de développement, de programmation et sur la volonté ou la capacité à aborder ces interrogations d'avenir.
Voilà pourquoi des questions sans doute réglables en 2 ou 3 heures en prennent 6 sans aucun profit, ni pour le public que la fatigue et l'ennui gagnent peu à peu, ni pour les élus qui à la longue risquent de s'enfermer dans leur rôle stérile ainsi prédéfini ou de s'en défouler par des dérapages ou des distractions. On a joué une longue séance, sans entracte ni pause-café, mais au terme de 6 heures et demie de discussions, on n'ose pas dire d'échanges, rien n'a bougé. Et les policiers de faction ont perdu leur temps.
Aucun rapport n'a été modifié d'une virgule, sauf peut-être celui sur la location de garages où on va supprimer un "conditionnel" dans le verbe de la dernière phrase.
Aucun chiffre des budgets n'a été modifié. Aucune annonce sur les grands projets, les axes de travail, les efforts de redressement, de désendettement, sur les "projets" annoncés à Sud-Roussillon de gymnase, sur le devenir de l'ex-futur musée d'art moderne, ou sur la modernisation du port réclamée par le directeur, aucun signe de rupture autre qu'une amélioration de la convivialité scénique qui donne bonne conscience et qui permet de continuer en paix, en évitant à la fois le débat et le combat.
Bref, 6 heures et demie pour rien. On dira pourquoi, point par point, dans les articles à venir.