Réponse entre les lignes de l'Indépendant du 24 novembre : pour simuler la démocratie ... un conseil municipal ne sert à rien. Lisez donc attentivement les deux articles qui traitent de Saint-Cyprien. Ils sont révélateurs. Leur tonalité est certes assez différente:
- le 1er article est prometteur "toujours plus pour la qualité de vie"
- le 2ème est plus angoissé "je me heurte à la réalité des finances"
mais tous les deux expliquent que l'on s'occupe de vous en mairie même si on ne débat jamais en conseil municipal des sujets importants qui concernent votre vie et celle de la commune. La loi dit bien que "le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune" (article L 2121-29 du code général des collectivités territoriales). Qu'importe : à Saint-Cyprien on a ses propres règles.
La qualité de vie de la commune c'est Sud-Roussillon qui s'en occupe : Thierry Del Poso ne participe à la réunion qu'en qualité de président de la communauté de communes; apparemment l'adjoint à l'urbanisme n'est pas dans le coup, quant aux élus on a choisi les figurants habituels (et bien sûr Mme Nègre en 1ère ligne) ... autant dire que les conseillers municipaux n'ont rien à dire sur l'aménagement du centre, le sens de circulation, les cheminements piétonniers, les stationnements et les places publiques : on les consultera peut-être pour baptiser les rues et les impasses et pour voter les crédits. L'aménagement du village et la qualité de vie des habitants relèveraient donc de la compétence de Sud-Roussillon: la communanuté de communes est chargée de la voirie d'intérêt communautaire, c'est-à-dire des liaisons entre les communes ... lui refiler l'aménagement du coeur de village, ça permet de court-circuiter le conseil municipal et de faire payer sur l'impôt communautaire, plus discrètement. C'est ça la qualité de la vie démocratique à Saint-Cyprien: toujours plus bien sûr, toujours plus de pouvoir perssonnel et de camouflage.
Quant à la qualité de la plage, il est à peine rassurant d'apprendre que Henri Benkemoun ne désespère pas de trouver des solutions. Il est intéressant d'apprendre que la plage est "sa raison d'être à la mairie" mais il faut lui rappeler qu'il est d'abord et surtout au conseil municipal et que la mairie exécute les décisions du conseil : donc il faut y participer (activement), discuter des priorités, des choix et de financements. Alors quand il dit "qu'on a diligenté une étude" sur le brise-lames, on lui demande qui l'a présentée au conseil municipal? Quand il s'angoisse de se heurter à la finance (on croirait entendre le discours du Bourget du candidat Hollande), on lui rappelle qu'il vote le budget, qu'il a accepté des dépenses moins prioritaires pour lui que la plage, par exemple le boulodrome, le kiosque parisien, les crédits de réception et de feux d'artifice, la subvention aux dragons catalans, et un gymnase à plus de 4 millions d'euros! Quand il argumente sur " le tourisme de masse qui veut sa serviette sur la plage" on reste perplexe : qui a opté pour un tourisme de masse, ainsi défini par le nombre et la médiocrité des aspirations ? a-t-on exclu un vrai tourisme social ou un autre tourisme, tourisme de qualité (qualité de la clientèle, du produit touristique et du rapport financier) ?
Notons enfin, pour trouver un motif de sourire, que le docteur Benkemoun afirme que la plage est le poumon (économique) de la commune alors que le compte-rendu sur l'aménagement du centre se réjouit de cette "bouffée d'oxygène en plein coeur du village" !