Le rapport n° 14 présenté au conseil municipal du 26 novembre avait pour objet d'attribuer 1 500 € à une association dite " atelier d'urbanisme". Vu l'objet, on s'attendait à ce que M. Roméo, ex-opposant "constructif" mais converti, adjoint à l'urbanisme, exposât en détail et avec sa mâle autorité le sens et la portée de ce dossier. Il n'en fut rien, c'est le maire lui-même qui longuement (et très maladroitement pour ne pas dire confusément) a tenté avec maintes gesticulations de mains de justifier les motifs de cette libéralité inattendue. La chose n'allait pas de soi, l'exposé fut embarassé et l'affaire est loin d'être claire. L'enjeu financier est faible mais précisement l'importance qui lui est donnée et l'implication personnelle du maire sont trop ambiguës et les explications trop incohérentes pour ne pas dégager une impression étrange, de cachoterie, de coterie, de copinage, de petit cadeau, de pourboire.
L'association en question, créée à Perpignan et pour Perpignan, est certes présidée nous dit-on par "un administré de Saint-Cyprien », étrange qualité avancée pour crédibiliser le personnage, tout en sous-entendant que son attache avec la commune n'est ni électorale (pour l'instant) ni professionnelle. M. Patrick Baudu présente certes une carte de visite respectable : il est notaire, à Perpignan; il a une expérience municipale (il fut dans l'équipe de Jean-Paul Alduy adjoint au maire de Perpignan) et s'étant pris d'intérêt pour l'aménagement et l'urbanisme il a créé un "atelier" à Perpignan pour accompagner les actions communales d'aménagement urbain de Perpignan. Mais sa collaboration parallèle avec la mairie de Saint-Cyprien surprend.
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Le rapport indique que M. Baudu a proposé ses services pour « élaborer des projets d’aménagement global d’un quartier ou d’une ville » (sic) et ajoute qu’il est important pour notre commune « de pouvoir imaginer son futur et planifier son développement ». Diable ! l’ambition est vaste et noble, sans commune mesure avec l’obole offerte à ce notaire perpignanais et « administré » de Saint-Cyprien.
Sans reprendre les objections et questionnements émis en séance, et qui n’ont guère reçu de réponse, observons simplement en bon sens que :
- 1 500 € c’est beaucoup s’il s’agit d’un bénévolat, c’est bien peu s’il s’agit d’un travail de l’ampleur annoncée
- l’objet de ce concours reste très équivoque dans la bouche du maire: tantôt ponctuel et modeste, tantôt global et interdisciplinaire. Il s'agit d'avis, d'idées, de conseils qu'on suit ou qu'on ne suit pas. C'est tout et n'importe quoi. On a l'impression que l'idée majeure a du être de faire dessiner des poussettes d'enfants sur des emplacements de parking.
- Rien n’a été présenté de ces "travaux" déjà réalisés par l’association au profit de Saint-Cyprien et pour cause : l'activité connue de l'atelier est restée à ce jour centrée sur le chef-lieu du département et en écoutant bien le maire (c'est difficile) on comprend qu'il n'y a eu aucun document précis de livré à la commune.
- On ne comprend d’ailleurs pas si cette gratification « exceptionnelle » récompense des "travaux" antérieurs (et lesquels) ou à venir et si elle sera reconductible (… à titre exceptionnel)
BREF :
- Si la démarche urbanistique avait l’ambition vaste présentée dans le rapport (imaginer le futur de la ville et planifier son développement) on peut penser que d’autres organismes plus structurés, plus professionnels, qu’ils soient d’Etat ou parapublics, ou que ce soient des bureaux d’études privés présenteraient plus de références et d’expériences qu’une association perpignanaise. Le coût en serait certes différent mais aussi le cahier des charges plus explicite et le produit attendu plus technique et plus utile.
- Si la demande reste modeste et s’inscrit dans une simple réflexion sur l’amélioration du cadre de vie des cyprianais, on aurait pu espérer que l’adjoint à l’urbanisme qui a désormais une certaine ancienneté dans la charge aurait pu s’y atteler utilement … avec l’aide de la commission d’urbanisme du conseil (éventuellement élargie à des personnalités et compétences extérieures) et avec l’éclairage populaire apporté par les fameux « Etats généraux » lancés il y a plusieurs mois.
Mais l’adjoint à l’urbanisme n’a pas pipé mot. Maître Del Poso a mené seul le débat et a seul validé le concours de Maître Baudu. Sans aller jusqu'à dire que l’affaire fut mené de main de maître; disons, - n’en déplaise au maire et à son adjointe qui ricanaient niaisement en daubant sur leur expérience de prise illégale d’intérêts - disons que l'affaire s'est traitée entre copains d’hier et comparses de demain.
Le rapport 14 c'est simplement 1 500 € versés par la commune en à-valoir pour permettre à "l’administré" de rentrer en douce dans la place (où, après quelques approches en 2009, il n’avait pas pu s’infiltrer faute d’être éligible ici) puis de s’y installer, aux dépens de l’adjoint actuel ainsi relégué dans l’expectative silencieuse et la préparation de sa propre liste UDI.