Ce n'est pas pour le nombre d'anneaux ou de festivaliers, non il s'agit de la dette communale : Saint-Cyprien devance Cannes pour le montant de la dette par habitant.
Les statistiques viennent de sortir; la CLAU les commente.
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Notre station est depuis des années sur le podium de la dette. Mais après la publication dans l'Indépendant du tableau comparatif où Le Barcarès parvient à surpasser Saint-Cyprien et avec le faux débat du conseil municipal sur la gestion dite active de la dette on aurait pu croire que Thierry Del Poso, devenu Maître magicien en finances publiques, était parvenu à rendre notre dette auto-dégradable.
Saint-Cyprien, avions-écrit le 27 septembre après ce débat, fait de l'autophagie financière : "La ville est paralysée par son surpoids financier. Elle le sait et elle attend que ça passe tout seul. Elle soigne les symptômes superficiels du mal, pas les causes. Elle refuse même de se mettre au régime, elle se contente de ne plus consommer à crédit, elle s'ampute peu à peu de son patrimoine, elle grignote en douce les bribes de son héritage, la ville se consomme pour survivre. La ville est autophage mais elle fait fièrement la fête, en attendant que ça passe ou que ça casse "
L'auto-suggestion s'ajoute à l'autophagie : l'auto-suggestion sur l'autodégradation de la dette. Thierry Del Poso entretient l'illusion que la dette est autodégradable, qu'elle a déjà baissé, qu'elle va continuer à se réduire, et qu’elle se résorbera toute seule, sans effort particulier, avec le temps et quelques petits artifices.
Il y a la réalité financière et la stratégie politique
- La réalité financière c’est (source Ministère des Finances) l’encours officiel de la dette au 1e janvier 2012 = ratio par habitant (4.144 €/hab) triple de la moyenne de strate, le double de celui de Perpignan
- la stratégie globale de désendettement (source: le rapport au conseil du 25 septembre) "repose essentiellement sur un couple opportunisme-sécurité"
En fait cette prétendue stratégie est passive, spéculative et destructive.
Elle repose sur le temps, la spéculation et la liquidation.
- le temps : le temps qui érode naturellement l’encours restant dû. Chaque année apportant son amortissement, le solde de la dette baisse ainsi peu à peu selon une courbe prévisible qui ne doit rien à la volonté politique présente. Le temps érode, oui mais lentement et il ne reconstitue pas une capacité d’investissement. Si aucun effort d’accompagnement ne le complète, l’encours n’aura diminué que de moitié en 10 ans, il restera encore en 2022 un endettement de 21 à 22 millions € (soit un montant encore égal au total de la dette actuelle de nos 2 voisines, Argelès et Canet) … à condition encore de ne plus emprunter entre-temps !
- la spéculation : recours à la spéculation financière, via un cabinet de trading, par arbitrage sur les taux en pratiquant un va et vient d’opportunité en fonction des fluctuations du marché. Démarche hasardeuse, qui n’est gagnante que selon les circonstances et dont le gain éventuel (par léger grignotage des taux d’intérêt) est loin d’être à l’échelle du capital dû (et la mairie, modeste ou prudente, ne communique pas sur les " gains " ainsi obtenus en 2011).
- Reste alors la liquidation : c’est-à-dire la vente de biens immobiliers. On ne sait que trop bien l’impact mesuré que la vente d’Al Fourty a eu sur l’endettement de la commune (1,5 million soit 3% de l’encours) puisque la tromperie budgétaire a été de vendre le camping au motif que le surendettement plombe la capacité d’autofinancement des travaux et qu’en fait on a mis en tire-lire le produit de la vente pour équilibrer tranquillement les budgets pré-électoraux (2012-2013-2014)
-
On s’en remet au temps, au hasard du marché ou à la braderie du patrimoine pour se dispenser de tout effort. Apprécions la pertinence de cette "stratégie" en comparant nos dépenses de fonctionnement à celles de nos voisines et en rappelant les niveaux respectifs de dette et de fiscalité : pour être significatives les valeurs données ci-dessous sont en euros/ habitant et résultent des statistiques du ministère des Finances (site Colloc)
en euros/hab. Saint-Cyprien Canet Argelès
Impôts locaux 1071 812 749
soit écart / station voisine) + 259 + 322
dette 4145 1225 1133
soit écart / station voisine) + 2920 + 3012
total charges de 2923 1598 1876
fonctionnement
dont
personnel 849 761 907
achats et charges externes 323 392 332
subventions 345 215 229
Total de ces 3 postes 1517 1368 1468
Sur ces 3 postes une commune peut, et doit, affirmer son volontarisme budgétaire. Il est clair quand on se compare avec Canet et Argelès que la rigueur n'est pas d'actualité à Saint-Cyprien ... et qu'elle l'est de moins en moins puisque au BP de 2009 le total de ces 3 postes de dépenses était de 1 411 €/habitant et qu'il est passé à 1 517 en 2 ans
Autrement dit la gestion active de la dette consiste ici à dépenser en fonctionnement toujours plus que dans les stations comparables alors que nos impôts sont déjà beaucoup plus élevés (de 30%) et que notre dette est toujours disproportionnée (plus du triple) et bat tous les records nationaux.
A ce rythme là, on n'est pas près de céder à Cannes la 1ère place.