L'actualité qui bouleverse la France nous impose le silence.
Non le silence fatal que le fanatisme criminel a mitraillé ce matin sur des journalistes et des policiers. Non par soumision à cette terreur projetée sur la liberté d'expression, sur la liberté tout court, terreur lâche qui tue en cagoule, terreur exacerbée par une foi totalitaire qui massacre nommément et qui sème anonymement la peur pour propager la haine, cette peur et cette haine de l'autre qui contaminent la société et pervertissent l'humanité.
Non, le silence s'impose ici par respect, par deuil, par solidarité. D'autres diront, avec tristesse ou sagesse, les mots de circonstances et tireront, espérons-le, les leçons du drame. Nous accueillerons éventuellement les mesages de tristesse ou de sagesse qui sauront maîtriser la peur et la haine afin de défendre ce qui nous unit contre ce qui pourrait nous dissoudre.
Ce modeste outil d'information, toujours prêt à témoigner quand à notre niveau les valeurs nationales et démocratiques sont bafouées, se met aujourd'hui en berne comme les drapeaux de notre République meurtrie. Ce silence s'inscrit dans la logique de notre parole pour la liberté et le droit d'expression. Il rend sobrement hommage à ceux qui l'ont payé de leur vie.
Puisse aussi la mairie trouver le moyen de s'associer symboliquement à l'émotion nationale ne serait-ce qu'en redonnant à sa cérémonie de voeux une dimension sobre qui soit un vrai geste de solidarité et mieux encore en la supprimant dans l'esprit de deuil public décrété par le Président de la République.