"Tu votes ou tu sautes", c'est la version policée (traduisons politique locale) des détrousseurs de grand chemin "la bourse ou la vie".
A Saint-Cyprien, il se dit qu'on disait naguère (la justice semble même y croire avec ses 20 mis en examen dont le procès dira si c'est fantasme ou réalité): si tu veux un permis de lotir ou de construire ... si tu veux négocier un marché communal ... sois généreux. L'ordre régnait sur la commune.
Aujourd'hui, la démocratie est revenue avec les élections de septembre 2009 auxquelles nous avons participé. C'est le vote qui compte. Traduisons.
Dans la salle des délibérations du conseil Municipal "c'est le vote qui compte" ça veut dire: les bulletins de vote font la majorité et la majorité fait la loi. Bravo!
Dans le bureau du maire, "c'est le vote qui compte" ça veut dire: en langue de bois "les bons votes font les bons comptes". En termes plus pugnaces, c'est "vote pour moi sinon ton compte est bon". En pointant le calendrier: "on est le 28 décembre 2009, tes locations de ponton sont renouvelables au 1er janvier 2010, tu es un professionnel du nautisme, ton entreprise en a besoin pour survivre, j'ai besoin de toi pour montrer que je suis le plus fort et le plus malin, on est fait pour s'entendre ... 3 jours, un an ou plus si Dieu (je) le veut (x) ..., signe-moi une procuration et tu auras ton ponton" ... on dirait ailleurs avec le petit Prince de St-EX "dessine moi un mouton" (un de plus dans le troupeau de votants.
TDP C/ JFM c'est ça: tu votes ou tu sautes.
Un Utrillo ou un ponton, on a changé de registre. On a changé d'acteurs.
Qui a dit "l'histoire ne se répète pas, elle bégaye"?
La démocratie locale à Saint-Cyprien bégaye. Et agonise.
On peut mettre des mots, des qualificatifs plus ou moins dubitatifs, péjoratifs, réprobateurs, scandalisés, moraux ou pénalisants sur ces comportements qui semblent se léguer tacitement d'un maire à l'autre, chacun innovant dans l'art et la manière de gérer les hommes par les choses (et inversement). Gardons-nous de qualifier ces faits, laissons chacun apprécier. Les juges et le préfet peut-être, et chaque citoyen, chaque contribuable, chaque homme ou femme de bon sens.
écrit le 24 janvier 2010 et suspendu par l'espoir que l'erreur est humaine mais pas forcément récidivante. Donc publiable après le 9 mars 2010. Et révisé le 16 mars pour ne pas être désagréable à la veuve du défunt maire qui s'était étrangement sentie visée.