et peut-on ajouter: la République, bonne mère, pense qu'il n'y en a plus dans les villages. Hier la question était encore une fois posée:
et nous avons répondu en substance "ne rêvez pas de mise en tutelle". C'est un régime de protection et de gestion qui s'applique en droit privé, au profit des faibles, les incapables, mineurs, malades mentaux ou séniles. La "tutelle" n'existe plus depuis la décentralisation sur les collectivités locales. N'existe plus que le contrôle. Et soyons précis, le contrôle de légalité, pas d'opportunité (revoyez l'article du 8 décembre 2009).
Selon le principe un peu idéaliste de notre République : on fait confiance aux élus (confiance en la maturité des gestionnaires, donc pas de tutelle, la tutelle est réservée aux mineurs ou aux incapables et les élus choisis par le peuple sont présumés bien choisis, on a les élus qu'on préfère ... ou qu'on mérite).
La règle de la décentralisation, et en général de la démocratie et des régimes de liberté, c'est ça : on fait confiance et simplement on contrôle après coup. On contrôle que les présumés capables et majeurs font bien leur boulot ou plus exactement qu'ils ne dérapent pas (ou pas trop ... pas plus que la moyenne catalane qui est déjà largement supérieure à la moyenne nationale, laquelle est aussi largement supérieure à la moyenne britannique ou allemande ou nordique).
Le problème est que parfois les contrôleurs professionnels (comptables, préfecture, justice) ne voient pas les dérapages (parce qu'ils sont dissimulés ou discrets), ou parce qu'ils ne veulent pas les voir, ou parce qu'ils estiment qu'ils sont mineurs (les dérapages!) et attendent que cela tourne au drame (Cf 2008/2009).
Alors il faut les aider à voir si les petits dérapages dégénèrent en grandes dérives et les aider à comprendre ce qui ne va pas ... avant que cela aille trop mal. Ce sont donc les autres contrôleurs qui peuvent, doivent, veiller au grain. Ce sont les contre-pouvoirs, la presse, l'opinion, les citoyens. Ce qui exige de s'informer, de ne pas céder ni à la "communication" descendant du pouvoir, ni aux fantasmes, rumeurs de la rue, crainte ou illusions.
Enfin, ne rêvons plus de "sages" et bannissons SVP ce qualificatif si l'on parle simplement de la délégation spéciale, commando mandaté pour un trimestre de transition entre la pagaille devenue insupportable et la remise en ordre espérée. La délégation n'a qu'une compétence limitée, une légitimité d'urgence et elle ne parait idéale que parce qu'elle est là pour temporiser. En tout cas gardons-nous de ce mythe, la D.S. c'est l'abdication de la démocratie locale, le signe de son échec, c'est loin d'être parfait, et, entre nous, c'est bien pitoyable que d'en avoir fait graver le nom sur la plaque de marbre blanc, en haut du grand escalier de la mairie entre le maire défunt et l'actuel.