Suite au fac-similé de la "profession de foi" du candidat DEL POSO (article précédent) que faut-il espérer des "délégués de quartier" dont la mise en place a été notifiée à tous les habitants par le n° spécial (avril 2011) de St-CYP INFO ?
Le candidat promettait la "création de représentants de quartiers (élus par les habitants)". Le maire a nommé 14 délégués (et quelques suppléants)
Ou est l'erreur? Dans la tête du maire ou dans le bulletin de vote de ceux qui lui ont fait confiance?
Il peut y avoir dans un esprit de démocratie participative (le mot est à la mode) deux types de correspondants de quartiers:
* Soit des élus du conseil municipal (adjoints ou simples conseillers) qui sont chargés d'être d'une part les communiquants de la municipalité à laquelle ils participent et d'autre part les écoutants de leur quartier (quartier de leur domicile ou quartier qui leur est confié). En qualité de "sortis des urnes" ils sont qualifiés pour exposer la politique municipale qu'ils votent et exécutent et ils sont bien placés pour recevoir et transmettre à qui de droit les doléances, les questions, les suggestions des habitants du quartier.
* Soit (c'était la promesse de T. Del Poso) des citoyens élus par les habitants du quartier et habilités à ce titre à exprimer les desiderata de la population et à servir d'intermédiaire avec la mairie.
Bien sûr les deux systèmes peuvent se compléter. Ils sont simples à mettre en place si on le veut bien. Et ce mode de dialogue entre un conseiller, délégué municipal au quartier, et un représentant des habitants élu par le quartier semble même être la formule idéale pour faciliter les échanges entre les citoyens et les responsables publics.
Les délégués de quartier de Saint-Cyprien, que le maire traite de "forces vives de notre commune", ne sont rien de cela. Ils ne sont pas sortis des urnes (certains sont même restés sur le banc de touche, n'est-ce-pas M.Deroo? n'est-ce-pas Mesdames Mias et Cassignol?) Ils n'ont pas davantage été choisis par leurs voisins, par les habitants de leur quartier pour les représenter. Ils n'ont aucune légitimité démocratique. Cela n'enlève rien à leur respectabilité ni à leur bonne volonté. Cela signifie simplement que ces "interlocuteurs" n'existent que par la désignation du maire. On sait du reste que des candidats de bonne volonté ont été écartés sans ménagement et que des désignations ont été faites sans accord explicite des intéressés. C'est dire que pour reprendre la formule même du maire dans son introduction il a voulu "posséder sur le terrain des interlocuteurs" à sa dévotion. Il a voulu mettre en place des relais bien à lui pour posséder le quartier et posséder ses électeurs.
Dommage! dommage, Monsieur le maire, de rater l'occasion d'une belle ouverture démocratique. Mais il ne faut pas désespérer des hommes et des femmes de bonne volonté. Il faut espérer que ces délégués auront à coeur de faire preuve de leur intérêt pour la chose publique, de leur objectivité dans la prise en charge des questions, de leur neutralité politique et de leur dévouement à leurs concitoyens. Il faut espérer qu'ils auront la capacité d'être des intermédiaires utiles au service des habitants et qu'ils ne seront pas les agents électoraux d'un maire en quête de réélection ou d'élection nouvelle. Il faut espérer enfin qu'ils ne seront pas simplement les relais des deux dir. de la mairie (dir.cab et dir.com) chargés de vulgariser la bonne parole officielle. La tâche sera difficile, mais elle est motivante si elle est assumée dans cet esprit d'échange et d'information réciproque qui est à l'opposé de la communication unilatérale.
La preuve sera faite que la capacité des hommes et des femmes désignés effacera leur manque de légitimité démocratique lorsqu'ils prendront l'initiative de réunir les habitants de leur quartier pour un débat ouvert sur leurs soucis du quotidien et leurs souhaits d'avenir pour la commune. La balle est dans leur camp.
Aux citoyens aussi de faire vivre, et de tester, l'efficacité d'un système autocratique en le mettant à l'épreuve des questions qui les tracassent. Il faut écrire aux délégués, leur téléphoner, les rencontrer, leur demander d'organiser des réunions, d'être actifs et réactifs. Pour que ces délégués du maire dans les quartiers ne restent pas des faux-semblants de démocratie il faut que chacun (habitants et délégués) joue le jeu loyalement, se rencontre et s'écoute et cherche à améliorer le dialogue démocratique inexistant à ce jour dans cette ville.