Lu dans l'Indépendant du 20 décembre
Imbroglio à l'office de tourisme de Saint-Cyprien
L'unique syndicaliste de l'Office du tourisme de Saint-Cyprien se bat pour que l'institution tienne des comités d'entreprise. Il risque le licenciement
Agent d'entretien à l'office du tourisme de Saint-Cyprien depuis 1994, Eric Botella est sous le coup d'une menace de licenciement. En cause, selon lui, son engagement syndical. Un avis que partage Edmond Harlé, délégué départemental CFTC : "En 39 ans de syndicalisme, je n'ai jamais vu un tel acharnement". "Tout a commencé quand j'ai demandé l'organisation d'élections d'un comité d'entreprise", raconte Eric Botella qui s'est syndiqué il y a quelques années. L'office du tourisme est un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic). Il a été mis en place il y a deux ans après l'élection de Thierry Del Poso, le maire qui préside d'ailleurs l'établissement. N'obtenant pas gain de cause alors qu'il demandait la mise en place du comité d'entreprise, le syndicaliste a donc saisi la justice, épaulé par la CFTC. En juillet 2011, le tribunal correctionnel de Perpignan oblige la direction à organiser ces élections de comité d'entreprise. Eric Botella est le seul candidat. "Et le seul votant, les autres salariés ayant subi des pressions", selon lui. Depuis cette élection, le comité d'entreprise n'a jamais été convoqué. "Mon employeur a même saisi le tribunal à son tour pour demander l'annulation de la section syndicale CFTC et l'annulation des élections. Il a été débouté".
Une plainte pour violences
Le comité d'entreprise n'étant toujours pas convoqué, Eric Botella a alors saisi l'inspection du travail pour délit d'entrave. "Le lendemain, j'ai appris qu'un collègue avait déposé plainte contre moi pour violences. Or, le jour où les faits sont censés s'être déroulés, j'étais en compagnie d'un autre collègue qui a accepté de témoigner". Convoqué à la gendarmerie puis en 'entretien pouvant déboucher sur un licenciement' vendredi dernier, Éric Botella ne baisse pas les bras. Soutenu par son syndicat qui "en appelle à la responsabilité du maire de Saint-Cyprien, qui comme avocat ne peut ignorer la loi", il s'interroge sur les motivations de la direction. "Pourquoi lutte-t-elle autant contre la création d'un comité d'entreprise ? A-t-elle peur de devoir être transparente sur les comptes ?" se demande-t-il en attendant d'en savoir plus sur son sort. Contacté, le directeur de l'office de tourisme n'a pas souhaité s'exprimer et au cabinet du maire, "on ne souhaite pas intervenir sur une procédure judiciaire qui est en cours".
Le titre du journal "l'imbroglio" résume bien mal la pitoyable situation de l'EPIC ... sauf à définir l'imbroglio par un "mélange cafouilleux d'incurie chronique et d'autoritarisme borné". Rappelons que ce directeur (actuel) de l'office du tourisme est M. HUMPAGE, dont le Tribunal administratif a annulé deux fois la nomination et que M. Del Poso a sans sourciller renommé en février dernier en vantant sa compétence : il a même dit que ce Monsieur réussissait à créer des événènements d'une portée départementale!
Rappelons qu'outre les procédures perdues au civil (un licenciement abusif annulé et les jugements relatés dans cet article) l'EPIC a vu le Tribunal administratif annuler successivement :
* la nomination de Mme Targues comme directrice
* l'élection de Mme Pineau comme présidente
* la nomination de M. Humpage comme directeur de droit privé
* la nomination de M. Humpage comme directeur de droit public (1)
* les budgets et comptes de 2010
* les élections (en 2010) du comité de direction (pour évincer les élus "pugnace") et par conséquent la légitimité de ce comité et du président de l'EPIC (M. Del Poso) depuis juillet 2010 (2))
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(1) sa nomination comme directeur de droit divin est en cours d'instruction au TA
(2) ce qui a contraint le maire d'une part à retirer de l'ordre du jour du conseil l'approbation du budget de l'EPIC 2013 qui avait été voté le 13 novembre par un comité invalidé, d'autre part à faire redésigner par le conseil 3 membres dont lui-même ... en attendant que la cour d'appel réintègre les 3 élus pugnace "démis d'office" par le caprice du prince. Voir ci-après le conseil du 18 décembre sur ce point link