Mais peut-on l'être, sans rire (et sans pleurer), avec un maire qui bégaye en engageant les finances communales ?
Exemple caricatural et récent de cette difficulté à énoncer clairement ce que le maire conçoit clairement : le constat demandé à l'huissier Samson de dresser procès-verbal des propos qu'il ne m'a pas entendu prononcer lors du conseil municipal du 12 juin 2014 : la question a été débattue en septembre dernier lors du vote de la protection fonctionnelle pour sauver l'honneur du maire- http://www.pugnace.fr/article-les-contribuables-vont-payer-pour-sauver-l-honneur-du-maire-124544674.html
1er temps : le 25 juin 2014 M. Andrault adjoint aux finances signe un arrêté pour régler 400 euros à cet huissier "pour l'établissement d'un procès-verbal de sommation à déguerpir"
2ème temps : alerté sur le ridicule de cette formulation, le même corrige son texte et signe un nouvel arrêté le 15 octobre 2014 modifiant le précédent : la même somme est versée au même huissier mais cette fois pour "l'établissement d'un procès-verbal de propos tenus lors du conseil municipal du 12 juin 2014". Le problème n'est pas pour autant réglé car M. Andrault n'a pas délégation pour signer au nom du maire quand celui-ci est empêché et suppléé par sa 1ère adjointe: ce qui était le cas à l'époque où le maire se trouvait sous le coup d'un empêchement "personnel et confidentiel" ... sans rapport évidemment avec les propos évoqués du 12 juin.
3ème temps enfin : correction de cette faute ayant été demandée au tribunal administratif, le maire, sorti de son empêchement, se résigne à prendre la plume et à corriger lui-même son adjoint incompétent. Il signe le 2 juin 2015 un nouvel arrêté, annulant tout ce qui a précédé et "confirmant" le règlement des 400 euros à Me Samson pour ce fameux constat dont la justice va avoir à apprécier la pertinence et la nocivité. Ouf! la décision a été publié dans le compte-rendu fait au conseil le 24 septembre 2015.
Cela est un exemple de bégaiement par faiblesse.
Il y a aussi un bégaiement par entêtement: c'est celui qui consiste à répéter la même chose, même erronée, à réitérer la même décision même illégale et annulée par la justice. Souvenons-nous simplement de deux décisions spectaculaires:
- l'une de l'office du tourisme où la nomination du directeur HUMPAGE a été annulée deux fois et où elle a été renouvelée une 3 ème puis une 4 ème fois
- l 'autre émane de la ville, maire et conseil municipal comparses : c'est la vente du camping Al Fourty où malgré l'annulation par la Cour admnistrative d'appel de Marseille le conseil a bégayé obstinément dans l'erreur en décembre dernier.
Il paraît que le bégaiement des individus se traite et se guérit bien.
Quelqu'un a-t-il un traitement pour les collectivités publiques et ceux qui parlent en leur nom?